Avez-vous déjà entendu parler de la stévia? Il s'agit d'un édulcorant 100 % naturel auquel on prédit un bel avenir...
Qu'est-ce que c'est exactement?
Il s'agit d'une plante qui pousse naturellement en Amérique du Sud. Elle se présente comme un petit arbuste pouvant aller jusqu'à 1 mètre de hauteur, qui fleurit au début de l'automne. Seules les feuilles sont utilisées pour leur pouvoir sucrant impressionnant : de 45 à 400 fois plus fort que le sucre traditionnel, selon les espèces.
Les extraits de stévia ne contiennent pas de calories, de glucides, de sucre, pas de lipides et pas de cholestérol. Cette substance convient donc aux personnes soucieuses de leur poids ou qui doivent limiter leur consommation de sucre (diabétiques).
Est-elle dangereuse?
Dans la plupart des pays occidentaux (dont les États-Unis et le Canada), les autorités n'autorisent pas encore l'utilisation de la stévia comme additif alimentaire reconnu, par exemple dans les boissons. Son utilisation est encore très sommaire. On peut la trouver comme supplément dans certains magasins d'alimentation naturelle et en petits sachets de poudre pour sucrer les cafés, yogourts, etc. On entend aussi parfois qu'elle pourrait causer certains problèmes de fécondité et d'allergies, ou qu'elle serait potentiellement cancérigène. Cependant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré en 2006 qu'il n'en était rien.
Au Japon (et dans la majorité des pays d'Asie), presque tous les édulcorants artificiels (aspartame, saccharine) sont bannis depuis les années 70 et on n'utilise plus que la stévia pour les aliments « diète » : boissons, gommes à mâcher, yogourts, friandises, gâteaux, etc. Plusieurs études poussées ont été menées au pays du soleil levant et les scientifiques concluent à l'innocuité totale de la stévia : ils assurent que cette plante ne cause absolument aucun risque sur la santé.
Que penser de ces deux opinions diamétralement opposées? D'après certains scientifiques et économistes qui ont étudié la question, il semblerait que cette substance « effraie » les lobbys alimentaires des pays qui ont développé une production de sucre traditionnel (canne ou betterave) parce qu'accepter pleinement les bienfaits de la stévia engendrerait forcément une « réorganisation » de la production : rappelons qu'elle est jusqu'à 400 fois plus concentrée que le sucre traditionnel, sans les inconvénients... Pour le moment, la stévia n'est parfaitement « légale » qu'en Asie et en Amérique du Sud, et c'est aussi majoritairement dans ces pays qu'elle se cultive. Une très faible production a cependant débuté aux États-Unis et en Ontario.
Présentation et utilisation
On ne trouve pas la stévia partout en magasin, mais il est désormais relativement facile de se la procurer par correspondance. Elle se retrouve sous plusieurs formes :
- Les feuilles fraiches : elles sont très sucrées et ont un arrière-goût de réglisse.
- Les feuilles séchées : elles sont réduites en une poudre verdâtre. Le goût de réglisse est toujours présent, mais moins prononcé.
- En poudre blanche : seule la substance sucrante est extraite de la plante, c'est la forme la plus souvent disponible en Amérique du Nord.
- L'extrait concentré liquide : c'est la façon la plus facile de l'utiliser, puisque l'on peut facilement la doser goutte à goutte. Elle est parfois aromatisée (vanille, menthe, amandes).
La stévia peut être utilisée exactement comme du sucre, dans toutes vos recettes crues ou cuites. Il est cependant nécessaire de l'utiliser avec parcimonie, car son pouvoir sucrant est vraiment puissant. Pour vous donner une idée, 100 g de feuilles séchées et pulvérisées correspondent environ à 4 kg de sucre! Impressionnant, non?
Histoire et origines
Les autochtones guaranis d'Amérique du Sud (principalement au Brésil et au Paraguay) utilisent cette plante au fort pouvoir sucrant depuis des centaines d'années. Il s'agissait pour eux d'une herbe médicinale à laquelle ils attribuaient plusieurs propriétés de guérison et de prévention des maladies. Les feuilles contiennent une substance sucrée qui était traditionnellement utilisée pour adoucir les breuvages et tisanes amers. La stévia est d'ailleurs connue dans les dialectes autochtones sous le nom « herbe sucrée » ou « herbe à miel. »
La stévia a été découverte et sommairement étudiée par les scientifiques depuis la fin du 19e siècle, mais ce n'est qu'au début des années 70 que l'on a envisagé de l'utiliser comme succédané du sucre.
En conclusion...
Il y a fort à parier que cette plante qui commence à faire parler d'elle dans nos contrées connaitra d'ici quelques années son heure de gloire...
Mais en attendant, si vous souhaitez l'utiliser régulièrement, il serait bénéfique de ne pas dépasser les taux recommandés de 700 mg par jour (2 sachets de poudre). De plus, les personnes souffrant de diabète de type 2, d'hypertension ou d'hypotension devraient faire vérifier leur taux de glucose sanguin ou leur tension artérielle : même si la stévia n'est pas dangereuse, l'effet de la plante sur le corps est différent de celui du sucre traditionnel et il pourrait être nécessaire d'ajuster la médication.
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie