Il est peut-être un peu normal de se poser la question puisque quand nous étions petits, ces mini-carottes, que l'on retrouve aujourd'hui bien emballées, humides et impeccables, n'existaient pas. Mais comment sont-elles cultivées et sont-elles arrosées de chlore comme certaines rumeurs l'ont laissé croire? Faisons le point...
Un légume sans coeur!
Premièrement, il faut savoir que ces carottes ne naissent pas mini. Elles sont cultivées bien serrées les unes contre les autres et sortent donc de terre beaucoup plus minces que la variété de carottes que l'on retrouve en vrac au marché. Les carottes qui font plus de 3/4 de pouces de diamètre sont rejetées. Les autres sont transportées dans des camions réfrigérés pour assurer une bonne durée de conservation, et ensuite envoyées à l'usine de transformation.
Sur place, elles sont lavées, sélectionnées, coupées en tronçons de 5 centimètres, pelées très ras et polies (avec un genre de papier sablé très doux) puis mises en sac pour consommation rapide et pratique.
Du chlore sur les carottes
Non, ce n'est pas un mythe. Après avoir été taillées, les carottes rendues mini sont trempées dans de l'eau chlorée qui en assurera sa conservation. Mais Santé Canada assure que la quantité de chlore utilisée n'est pas un risque pour la santé des consommateurs. Le chlore désinfecte l'eau et aide à réduire les risques de contamination des aliments lors du processus de transformation. D'ailleurs, de l'eau chlorée est souvent utilisée pour nettoyer plusieurs autres fruits et légumes, les volailles et les poissons.
Comme les mini-carottes sont ensuite pelées et polies, il y a peu de chance que le consommateur retrouve le goût du chlore dans son assiette...
La puce à l'oreille
Il est vrai que lorsqu'on achète une carotte dite « ordinaire », il ne se produit pas une pellicule blanchâtre sur le dessus nous permettant de croire qu'elle n'est plus fraîche. Elle ramollit et finit par flétrir et brunir tranquillement. Que se passe-t-il dans le cas des mini-carottes? Elles commencent par devenir gluantes et se dessèchent. Ce phénomène serait attribuable à une bactérie lactique (processus biochimique) qui transforme le sucre de la carotte en vinaigre.
Voilà! Le mystère est résolu. Vous pourrez à l'avenir cesser de sourciller, remplie de doutes et de remords lorsque vous croquerez une mini-carotte. Cela dit, si vous êtes pronature, rien ne vous empêche de choisir la carotte fraîchement sortie de terre et conduite sur votre table avec un minimum de manutention...
Violaine Dompierre, éditrice Canal Vie