** LE TEXTE DE CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT PAR L'EXCLU!
Pour la première fois de ma vie, je me suis inscrite à Occupation Double sous la pression de plusieurs de mes amies qui connaissent bien le caractère unique de ma personnalité : mon sens de l’humour parfois divergent des normes sociales, mon fort caractère et ma « grande gueule » (pour reprendre leurs mots).
J’ai donc tenté ma chance en envoyant ma vidéo d’inscription, et ce, en n’ayant aucune entente. J’ai été profondément touchée de voir, la saison dernière, une représentativité des communautés autochtones dans l’émission. Je caressais donc le rêve de voir un ou une candidat(e) issu des peuples indigènes du Canada. J’ai ainsi forgé mes arguments d’être la candidate idéale pour le show le plus écouté au Québec.
Étant fortement engagée dans tout ce qui touche à la réconciliation des Peuples autochtones avec le reste des Canadiens, j’étais persuadée que ma présence dans l’émission pourrait inévitablement avoir un impact positif sur le processus. Je voulais partager avec le Québec mon expérience de reconnexion avec ma culture traditionnelle et mon histoire (la vraie, pas celle qu’on raconte dans les livres d’histoire du secondaire!). Je voulais susciter davantage l’empathie des Québécois à la réalité des Autochtones en racontant ma propre histoire, celle de mon passé dans les Centres jeunesse et les souffrances intergénérationnelles qui m’ont affecté.
En regardant les émissions, il est évident que je me différencie considérablement des autres candidats, notamment par ma conception du monde et par ma manière d’interagir avec autrui. Je n’ai pas peur de m’affirmer et de défendre mes opinions (parfois très différentes des autres). Je pense que ce trait de caractère découle du milieu agité dans lequel j’ai grandi, où il y a beaucoup de jeunes qui ont manqué d’amour et qui n’ont pas grand-chose à perdre. J’ai ainsi appris, tôt dans ma vie, de ne jamais me laisser marcher sur les pieds. J’ai un coup de foudre amicale avec la belle Rasheeda en réalisant rapidement que nous avions une vision similaire de la vie et tous deux, un fort caractère. Mon intégration avec les autres filles de ma maison s’est faite graduellement. Au cours des cinq semaines passées avec elles, j’ai appris à être plus empathique, à faire plus attention aux mots que je choisis et à mon ton de voix, à comprendre la perception de l’autre, etc.
Au cours de mes deux dernières années (et quelques mois) de célibat, j’ai travaillé beaucoup sur mon problème de dépendance affective et mon attrait pour l’instabilité émotionnelle dans les relations amoureuses.
Sur le plan relationnel-amoureux, je n’ai malheureusement pas trouvé mon homme idéal (shout-out à Rasheeda hihi). Bien que j’aille eu une histoire avec Patrice, je me doutais bien qu’il n’était pas le bon pour moi. Au cours de mes deux dernières années (et quelques mois) de célibat, j’ai travaillé beaucoup sur mon problème de dépendance affective et mon attrait pour l’instabilité émotionnelle dans les relations amoureuses. L’expérience OD m’a fait réaliser que j’avais encore du chemin à faire… Mon fils et moi avons beaucoup souffert à travers mes relations du passé et je me dois de le protéger dans les choix d’hommes (ou peut-être bien de femmes) que je fais maintenant.
Mon séjour dans la maison des exclus a été très bénéfique pour mon retour au Québec. En effet, j’ai eu la chance d’avoir Caro et Patrice comme colocs. Je suis consciente que ma présence a sûrement été un obstacle au développement de leur relation en raison des montagnes russes d’émotions qui ont caractérisé les parcours dans les maisons d’OD de Patrice et moi. En regardant les shows ensemble, il nous arrivait fréquemment de nous argumenter, laissant un grand malaise dans la maison. Patrice m’a avoué s’être senti blessé par certains de mes propos et je m’en suis profondément excusée. Je pense que nous n’étions simplement pas compatibles en raison de nos blessures du passé. J’ai quand même découvert un homme formidable : avec une grande générosité, un sens de l’humour et une empathie pour les émotions d’autrui… Je lui souhaite le meilleur. Je ne veux pas me prononcer sur la relation qu’il développe avec Carol-Ann, car cela leur appartient.
Nous nous sommes réjouis tous ensemble de la beauté de l’Ouest canadien en gambadant dans les montagnes, en allant faire des pique-niques sur le bord de l’eau, en montant en gondole, en faisant une visite dans une forêt illuminée, en allant cueillir des citrouilles, etc. Notre nounou Marie-Ève a rendu notre séjour des plus agréables en planifiant toutes ces belles activités. Elle a également été une bonne oreille pour les matins plus difficiles. De plus, j’ai pu parler à mon fils en vidéoconférence pour son anniversaire, ce qui m’a énormément fait du bien. Maman ours a hâte de retrouver fiston ourson au Québec.
Pour finir, je remercie OD de m’avoir permis de contribuer à ma cause par ma simple présence à l’émission. J’espère avoir réussi à toucher des gens et à les sensibiliser à la réalité des Autochtones. L’expérience OD m’a fait grandir en tant qu’être humain… Dans la vie, on ne perd jamais, soit on gagne, soit on apprend !!
Meegwetch (merci en algonquin) à toute l’équipe d’Occupation Double xxxx
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