Marie-Ève Janvier s'est ouvert à nous, aujourd'hui, en parlant de la mort de son frère dans un texte très touchant.
La chanteuse et animatrice a raconté comment elle avait réagi lorsqu'on lui a annoncé, le 4 février 2013, que la maladie avait pris toute la place et que son petit frère ne s'en sortirait pas.
Dans un message rempli d'amour, de sincérité, de force et de tristesse, Marie-Ève Janvier revient sur cette période extrêmement difficile.Voici le texte original de la star, partagé sur sa page Facebook officielle :
« Il y a 6 ans aujourd’hui, je vivais la pire journée de ma vie.
Lundi, le 4 février 2013, on nous apprenait qu’il n’y avait plus rien à faire.
Que ça ne valait plus la peine de se battre.
Que même si on priait, on criait, on courait, l’inévitable allait arriver, allait nous rattraper et plus vite même qu’on le croyait.
Le médecin cherchait ses mots pour nous annoncer à ma soeur, mes parents, la blonde de mon frère et moi, que le cancer de mon frère avait gagné. Qu’à 26 ans, c’était fini.
Je n’ai jamais ressenti une peine aussi puissante, si profonde. Une douleur qui m’en levait le coeur.
On ne disait rien.
On ne faisait que se regarder avec nos larmes qui coulaient sur nos joues.
Mon frère a été le premier à parler, il a dit: « c’est correct. »
Puis on ne s’est jamais autant dit qu’on s’aimait. Comme si on ne l’avait pas assez fait avant. Comme si on voulait le faire pour toutes les années où on ne pourrait plus le faire.
Trois jours plus tard, j’ai vu la vie quitter mon frère.
Mon frère, mon premier ami, le gars avec qui je me suis tellement chicané, enfant, le gars avec qui j’en ai viré des solides aussi, le gars le plus fou et le plus drôle que je connaisse, le gars qui ne me jugeait pas, jamais, avec qui je pouvais être moi à 100%, sans filtre, sans réfléchir, le gars qui m’a flatté dans le dos à la mort de notre pépère, le gars que j’ai serré fort quand nos parents se sont séparés, le gars qui n’avait pas de limite, qui rêvait de faire un long voyage…
Il est parti. Et je ne comprenais pas pourquoi la terre continuait de tourner.
Mais elle a continué de tourner. Et la page suivante du Grand Livre de la vie a tourné avec comme titre DEUIL.
Un mot de 5 lettres, qui est difficile à expliquer.
On dit qu’il y a 5 étapes au deuil. Certains disent 7, mais je préfère 5, ça fait paraître le tout moins long.
1-Le choc et le déni: on est confronté à la situation, mais on refuse de la voir telle qu’elle est.
2-La colère et la révolte: on considère le changement comme absurde, injuste.
3-Négociation: on tente de trouver un arrangement, des solutions, on se projète dans l’avenir.
4-Réflexion et retour sur soi: on doit se repenser pour avancer, pour continuer à fonctionner.
5-Acceptation: on accepte la nouvelle situation telle qu’elle est, avec les changements qui viennent avec.
J’ai traversé toutes ces étapes. Parfois je reviens à certaines… mais j’ai surtout compris que c’est vrai que la vie est fragile.
J’ai aussi compris qu’avec le temps, tout s’adoucit.
Les souvenirs sont parfois douloureux, mais c’est particulier comme ils font du bien à la fois.
En terminant je salue mes parents et tous les parents qui ont perdu un enfant.
Aujourd’hui maman, je ne peux qu’imaginer la douleur qu’ils doivent vivre au quotidien.
Le courage et la force qui habitent ces personnes me touchent profondément.
Marie xxx »