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Le 5 août dernier, et après plusieurs semaines d'absence en ondes, c'est avec un gros pincement au coeur que l'on apprenait que la cheffe d'antenne Pascale Nadeau annonçait sa retraite.
Blessée, humiliée, Pascale Nadeau en a gros sur le coeur aujourd'hui sur les circonstances de ce fameux départ de Radio-Canada... un «congédiement déguisé».
C'est via Le Soleil que la journaliste a expliqué de sa propre plume les vraies raisons qui l'ont forcée à une retraite hâtive.
Dans une lettre ouverte, Pascale Nadeau se confie sur les raisons pourquoi elle a quitté la chaîne après 33 années de loyaux services, après avoir été suspendue l’hiver dernier.
«Je pourrais aujourd’hui décider de me taire et surfer sur cette vague d’amour qui déferle sur moi depuis l’annonce faite par Radio-Canada de mon départ et m’éviter ainsi une réplique certainement cinglante de la SRC. Mais il est dans ma nature de dire la vérité. Alors la voici.
Je ne pensais pas mettre fin à ma carrière si vite, j’avais encore de belles années à offrir et je ne croyais surtout pas la terminer de cette façon, par la porte d’en arrière.
Il y a un an, mon employeur, sans aucun avertissement et sans même demander à me parler, a accueilli une dénonciation anonyme à mon endroit. Une dénonciation anonyme faite au nom d’une tierce personne et qui s’est avérée être un ramassis d’allégations mensongères ou citées totalement hors contexte.
Nous ne parlons pas ici de harcèlement ou de dénigrement, loin de là ! Mais de remarques faites dans le cadre de mon travail et de mes fonctions.
Je me suis pliée – que pouvais-je faire d’autre ? – à cette investigation. La firme engagée n’en était pas à sa première enquête pour Radio-Canada et elle répondait directement aux Ressources humaines.
Je ne peux malheureusement pas vous dire ici, dans le détail, à quel point la démarche me fut humiliante, douloureuse et pénible, car, appuyée de mon syndicat dans un grief costaud, le tout sera bientôt porté en arbitrage et deviendra alors public.
D’ici là, nous sommes tous tenus à la confidentialité.
Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que le résultat de cette longue enquête, dont on ne m’a jamais laissé lire le rapport, si ce n’est que deux petits extraits, n’a conclu à rien si ce n’est qu’à des allégations non fondées ou « partiellement fondées ».
Lesquelles ? Je ne sais toujours pas.
Peu importe. Forte d’une lettre signée de sa main, une lettre dure et blessante, la directrice de l’information Luce Julien m’a suspendue un mois, sans salaire, répétant à plusieurs reprises « ne pas avoir le choix ». Pourquoi ?»
Pascale Nadeau se sent d'ailleurs trahie et humiliée du traitement qu'on lui a réservé.
«Et c'est ce qui m'a rendue malade.
Pas le décès de mes parents, derrière laquelle la SRC s'est cachée pour expliquer mon absence. Cette explication m'a d'ailleurs mise profondément mal à l'aise et je tiens à m'excuser en leur nom. Oui, j'ai perdu mes parents, l'un après l'autre, après avoir pris soin d'eux comme seule aidante naturelle pendant plusieurs années. Cela fut difficile. Mais combien de milliers de familles ont perdu un être cher dans la dernière année et demie, dans des conditions tellement plus dures et déchirantes que la mienne ? J'ai eu la chance, moi, de les accompagner jusqu'à la fin.
Avec cette enquête, Radio-Canada s'est attaquée à mon intégrité. En me sanctionnant de la sorte, sur la base d'une dénonciation anonyme faite au nom d'une tierce personne et sur la base d'une enquête qui ne parvenait à aucune conclusion franche, elle a piétiné ses propres principes d'éthique et de rigueur journalistique qu'elle continue de brandir fièrement comme étendard.
Je ne demandais pour revenir au travail qu'une simple excuse et le retrait de cette tache à mon dossier. Rien de plus. Mais Radio-Canada ne s'excuse pas.
Je suis une femme de principe, fière et intègre. On s'est attaqué à cela et du même coup, on a sali mon nom, que je porte fièrement, et celui de mes parents, qui ont contribué, entre autres, à donner à Radio-Canada ses lettres de noblesse.
Ce qui guide mon action est mon honneur et ma dignité. Je pars triste mais la tête haute. Je tiens surtout aujourd'hui à vous remercier du fond du coeur, vous, chers téléspectateurs, pour toutes ces belles années passées à vos côtés. Votre affection, votre appréciation, votre fidélité auront été le plus précieux et le plus beau cadeau de ma carrière. Et c'est ce que je conserverai dans mon coeur dorénavant. Quelque chose d'autre et de mieux m'attend certainement quelque part. Merci pour tout.»
Pour lire la lettre au complet, c'est ici!
Suite à cette missive explosive, Radio-Canada a répliqué par le biais de son vice-président principal, Michel Bissonnette.
On souhaite le meilleur pour la suite à Pascale Nadeau et on espère la voir dans nos télés prochainement!
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