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Julie Le Breton était de passage cette semaine au micro de Jérôme Landry et Jonathan Trudeau afin de parler de sa nouvelle pièce Rose et la machine.
La comédienne en a profité pour aborder la place de la culture québécoise dans un contexte où le géant Netflix prend de plus en plus de terrain et que les auditoires sont en chute libre partout puisque des quantités astronomiques de fictions sont produites pour une tonne de plateformes différentes, laissant le téléspectateur un peu confus.
«La culture est en santé, mais l'auditoire est en chute libre. Pas au théâtre parce que c'est de l'art vivant et il n'y a pas de production Netflix sur scène. Mais on a rushé après la pandémie et on est en train de rebâtir, c'est super dur de vendre des abonnements dans les salles. Les gens attendent à la dernière minute pour aller voir des spectacles alors ça crée beaucoup d'insécurité. Ça, c'est une affaire! Après ça, on produit des quantités très très très importantes de fictions télévisuelles sur de multiplateformes et j'ai comme l'impression que les gens sont un peu perdus. Il y a plateformes payantes. Bon, il y a eu tout un enjeu par rapport à TOU.TV qui a été comme si les gens payaient deux fois et il y a beaucoup de plateformes payantes (...) j'ai l'impression que le consommateur est un peu perdu dans cette mer-là pis les plateformes de visionnements qui ont des budgets (...) ont des plateformes qui se naviguent très très bien avec une offre qui se renouvelle facilement et rapidement et nous, nos plateformes sont parfois plus ardues. C'est plus compliqué et on ne sait pas où aller chercher l'information. Il y a de grosses séries qui sortent, mais c'est sur Club illico pis là les gens ils se disent ''Bon ben là ça va être à TVA dans deux mois donc je ne vois pas pourquoi je payerais le 10 piasses pour aller voir ça'' alors un moment donné, je pense qu'on se tire un peu dans le pied en essayant d'aller jouer dans les tales des géants.»
La comédienne ajoute par ailleurs que les quotidiennes des grands réseaux tels STAT ou Indéfendable «nivellent par le bas» et ne sont pas comparables à des productions à grand déploiement.
«Ça nivelle par le bas! C'est de la saucisse! Un moment donné je m'excuse à mes amis qui jouent dedans là... mais, c'est comme, tu tournes tous les jours, c'est one take, c'est non-stop, les textes sortent c'est des têtes qui parlent! Ce n'est pas du cinéma. Ce n'est pas des séries à grand déploiement auxquelles tu as des mouvements de caméra. C'est des bonhommes qui parlent et qui disent des dialogues. Ça va vite vite vite vite (...) l'écriture est correct, mais ça ne transcende de rien là! Pis t'sais, oui tout le monde dit qu'il y a deux millions de cotes d'écoute, mais c'est à la TV à 7 h le soir pendant que les gens font la vaisselle pis il y a beaucoup de gens qui l'a regardant pis je suis d'accord... TVA pis Radio-Canada ont beaucoup investi. Ils veulent chacun leur quotidienne. Il y a comme cette espèce de guerre-là, que je trouve complètement absurde! Parce qu'ils espèrent que les gens vont rester accrochés après. Ils vont regarder ça pis ils vont garder toute la programmation de la soirée à ce poste-là. Ce n'est pas ça qui se passe! Les gens regardent ça pis après ils vont checker sur Netflix pis sur Prime.»
Rappelons que Julie Le Breton est en vedette dans La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, de Xavier Dolan.
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