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Serge Denoncourt dénonce Edgar Fruitier dans un nouveau texte de La Presse.
Dans une percutante lettre ouverte, le célèbre acteur et metteur en scène explique avoir été victime d'attouchements sexuels et de harcèlement sexuel alors qu'il partageait la loge d'Edgar Fruitier en 1984.
Serge Denoncourt avait alors 22 ans.
Ce dernier déclare aujourd'hui que la peine d'emprisonnement de l'acteur de 91 ans est juste, car il était coupable et se doit de payer pour ce qu'il a fait subir à plusieurs victimes.
Rappelons qu'Edgar Fruitier a été condamné en août 2021 pour avoir agressé sexuellement un adolescent à trois reprises dans les années 1970. Il devra faire 6 mois de prison.
Voici un extrait du texte de Serge Denoncourt dénonçant le harcèlement et les attouchements sexuels dont il a été victime :
« J’en parle parce que j’ai moi-même subi les attouchements de M. Fruitier.
En 1984, j’étais un jeune acteur et je partageais une loge avec Edgar. La production avait pensé que ce serait rigolo de nous faire cohabiter dans une pièce minuscule, porte close. Dans une loge où je m’habillais et me déshabillais chaque jour, parfois deux fois par jour, pendant six semaines. Rapidement, j’ai subi les attouchements, les harcèlements, les tripotages insistants et fougueux de M. Fruitier. Dans ma loge. Seul avec lui.
J’avais 22 ans à l’époque et j’avais déjà un caractère bien trempé. Je n’ai gardé aucune séquelle de cet épisode. Je n’ai aucun traumatisme. Pourtant, pour un jeune acteur qui veut faire carrière, repousser et dénoncer Edgar Fruitier était périlleux. Il était un gentil monsieur, à l’orée de la quarantaine. Aimé de tous. Parfois moqué. Personne ne voyait rien de bien grave dans ses écarts de comportement. C’était l’époque. C’était comme ça. Edgar n’était pas le seul. D’autres aussi en profitaient et nous étions tous complices. »
Serge Denoncourt a poursuivi en répétant qu'il ne garde pas de traumatisme de ces événements, mais que le verdict dans l'affaire Edgar Fruitier est important :
« Je le répète. Je n’ai jamais eu de séquelle grave ou de traumatisme insurmontable causés par ces inconduites. Un malaise dans la loge, bien sûr. Un inconfort à son contact, évidemment. La peur d’avoir saboté ma jeune carrière, oui. C’est à peu près ça.
Mais quand je pense à Jean-René Tétreault et à tous ceux qui ont subi les attouchements et les abus sexuels d’Edgar Fruitier et qui se sont tus, qui n’ont pas voulu dénoncer parce qu’ils avaient peur des représailles ou des conséquences néfastes pour leur carrière, qui en ont gardé un souvenir douloureux, je suis troublé. [...] Je pense que tous ceux qui plaignent M. Fruitier parce qu’« il est vieux et ne mérite pas ça » se trompent. Qu’il ait 30 ou 92 ans n’y change rien. Il est coupable et doit purger sa peine. »
Vous pouvez lire le texte en entier sur le site de La Presse.
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