En finances personnelles, les mythes sont nombreux et persistants. Mais lorsqu'on s'y attarde un peu plus, on s'aperçoit que ces idées préconçues nous limitent davantage financièrement, lorsqu'on aurait pu accumuler de l'épargne ou obtenir une plus grande liberté financière.
Vous pensez-vous « mauvais » avec l'argent? Voici 4 mythes à déboulonner pour reprendre en main vos finances personnelles.
Mythe #1 : un CELI, ça ne rapporte pas
Ce mythe est très répandu parce que les gens ont de la difficulté à différencier le régime fiscal (contenant) de l'investissement (contenu). Le choix du régime revient à choisir comment on va se faire taxer pour notre investissement. Il faut toutefois savoir que vous avez le droit d'investir le même produit dans un REER, CELI, REEE ou encore un compte non-enregistré.
Au départ, le CELI a été utilisé par plusieurs comme un fonds d'urgence pour mettre de l'argent disponible rapidement et investi de manière conservatrice. C'était normal, nous n'avions droit que de déposer 5000 $ à l'intérieur. Mais en 2020, un adulte de 40 ans qui n’y a jamais cotisé pouvait y déposer plus de 60 000 $!
Ce mythe vient aussi du fait que lorsque le CELI est arrivé, les banques en offraient automatiquement un à leurs clients, mais c'était un compte épargne à très faible taux d’intérêt. Plusieurs ont mis du temps à réaliser qu’on pouvait investir de plusieurs façons (actions, obligations, etc.) dans un CELI, et qu’on pouvait en ouvrir un autre ailleurs, et un troisième si ça nous chante.
On utilise désormais le CELI dans le cadre d'une stratégie fiscale beaucoup plus réfléchie, principalement pour les gens gagnant moins de 45 000 $. Le CELI est de plus en plus investi pour le long terme... Et il rapporte autant que votre REER!
Mythe #2 : un REEE, c'est une prison
August De Richelieu/Pexels
Malheureusement, les Régimes Enregistrés d'Épargne Études (REEE) se sont bâti une mauvaise réputation dans le grand public. On les juge contraignants, pénalisants, incompréhensibles et vendus à pression. C'est déplorable, car pour bien des familles, ils sont l'outil fiscal le plus puissant à leur disposition.
En réalité, seuls les régimes « collectifs » sont remplis de contraintes détaillées dans un contrat compliqué que vous n’avez sûrement pas lu. Toutefois, le REEE disponible à votre banque, votre caisse, chez votre conseiller indépendant ou encore tout simplement sur votre plate-forme de courtage à escompte préféré, lui, est très flexible.
Il faut juste s'assurer qu'on a un REEE individuel ou familial. Si c'est le cas, vous pourrez cotiser quand bon vous semble le montant désiré. Vous contrôlerez vos placements. Vous pourrez arrêter vos cotisations sans jamais les recommencer, et ce sans pénalité, et vous pourrez même transférer les subventions entre les enfants d'une même famille.
Mythe #3 : l'immobilier, ça ne descend jamais
Les biens immobiliers sont des investissements très sécuritaires. C'est ce qui justifiait que le prix moyen des maisons ne devrait pas augmenter de beaucoup plus que l'inflation quand le territoire d'une population n'est pas trop limité. Une étude de l’économiste Robert Shiller indique d'ailleurs qu'aux États-Unis, de 1890 à 2010, les prix n'ont augmenté que de 24 % si on enlève l'inflation de l'équation.
Voici donc un investissement sécuritaire qui vous protège bien contre l'inflation sur une longue période de temps. Mais si la valeur de l'investissement augmente trop rapidement sur une courte période de temps, éventuellement, une correction surviendra. La correction peut être rapide ou lente, mais elle surviendra. Parlez-en aux Américains, qui l’ont vécu lors de la crise financière de 2008…
Les prix des maisons ont augmenté très rapidement au Canada depuis 2000. C'est directement lié aux très faibles taux d'intérêt. Ce ne sera pas toujours le cas. Les bulles se forment quand tout le monde pense que les prix ne peuvent pas baisser.
Mythe #4 : un conseiller, c'est capable de voir l'avenir
Eunice Lituanas/Unsplash
En finance, il est impossible de prévoir l'avenir. Ce qui est fascinant, c'est le nombre d'articles financiers prédisant le futur. La bourse va monter cette année grâce à X, le Canada risque une récession pour Y… C'est normal qu'il y ait autant d'articles de ce type, car la demande est au rendez-vous. La question qu'un conseiller doit répondre le plus souvent est : « que vois-tu pour cette année dans ta boule de cristal? »
Pensez-y : bien que votre conseiller soit bien rémunéré, pensez-vous sérieusement qu'il perdrait son temps avec vous s'il avait la capacité de prédire l'avenir? Non! Il resterait confortablement assis à la maison afin de transiger des titres sur les bourses de la planète en hypothéquant sa maison, son chalet et sa belle-mère. Si c'était si facile, on le saurait.
Cessez d'allouer trop de mérite aux gens qui ont bien « callé la shot ». Récompensez plutôt ceux qui vulgarisent bien, qui expliquent bien le passé et qui vous donnent du bon service tout en gérant bien vos attentes.
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