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Le coût d’un rendez-vous chez l’ostéopathe, des médicaments, des lunettes et d'un plombage dentaire n’échappe pas à l’inflation. Si vous avez des assurances, ça fait probablement «moins mal» que pour le 20 % de Canadiens qui doit diminuer ses dépenses de santé pour boucler son budget.
Néanmoins, une assurance, ce n’est pas gratuit, qu’elle soit offerte par votre employeur ou que vous l’ayez achetée individuellement.
Sans assurance, vous serez (obligatoirement) couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour les médicaments, mais vous resterez on your own pour tout le reste.
Donc, comment savoir ce qui est le plus avantageux sur le plan financier?
Alors que la main-d'œuvre se fait rare, les employeurs rivalisent pour attirer les talents en faisant valoir leurs avantages sociaux.
Du point de vue de l’employé, l’assurance collective est intéressante pour deux raisons: votre employeur en paye une partie et vous n’avez pas besoin de passer un examen médical (les prises de sang, vous aimez?). Ce n’est pas pour rien qu’on compte 29 millions de personnes assurées au Canada, dont les deux tiers via un régime collectif.
Vous doutez d’économiser ainsi? Demandez des soumissions individuelles pour chacune des protections offertes par votre assureur collectif et additionnez les totaux. Comparez ensuite ce montant avec la prime (déduite de votre paie) pour votre régime collectif.
Voici une illustration des soumissions reçues par Jade, 30 ans et célibataire. Jeune et sans personne à charge, le coût de son assurance collective est de 1 500$ par année. En effet, un employé paie une prime de 1 500$ à 4 000$ par année pour son régime collectif.
Déjà, Jade est mieux avec son assurance collective qu’avec une assurance privée. À moins qu’elle n’ait pas besoin de toutes ces protections. En effet, les assurances collectives sont un cadeau tombé du ciel… pour les personnes qui les utilisent! Si vous n’en avez pas vraiment besoin, c’est surtout une déduction sur votre paie dont vous aimeriez probablement vous passer.
Sur chaque relevé de paie, vous pouvez voir combien vous cotisez précisément pour vos assurances collectives. Avec vos relevés fiscaux de l’année dernière, le calcul sera encore plus précis! Le relevé fiscal indique le montant total des cotisations payées pour une année donnée. Une fois cette information en main, recueillez vos reçus de pharmacie, de physiothérapie et de tout autre service couvert que vous avez utilisé.
Lorsque vous faites vos calculs, portez attention aux franchises et aux montants maximums à partir desquels l’assureur ne rembourse plus les services couverts. Ils vous indiquent quand vous devez payer vous-même vos soins de santé. De plus, n’oubliez pas que les assureurs, incluant la RAMQ, couvrent seulement 70 à 80% des coûts pour la plupart des médicaments et des soins.
Voici l’exercice que Jade a complété. Elle a besoin de plusieurs médicaments pour traiter son l’asthme, entre autres. Malchanceuse, elle a aussi eu besoin de plombages, d’un examen de la vue et de nouvelles lunettes cette année. En vertu de son contrat d’assurance, elle a une franchise à payer pour certains services avant qu’ils lui soient remboursés.
Le tableau montre que Jade récupère plus que sa prime de 1 500$ à la fin de l’année, c’est-à-dire que l’assureur couvre ses soins de santé pour 1 900$. Au final, Jade a tout de même payé 1 500$ (prime) + 800$ (part non couverte) pour tous les services.
Si Jade n’avait pas eu d’assurance collective, elle aurait été inscrite à la RAMQ, qui couvre la majeure partie du coût des médicaments. Ainsi, elle s’en serait tirée avec une facture globale d’environ 1 400$, en payant ses soins dentaires et ses lunettes entièrement de sa poche. En plus, elle aurait à payer sa prime annuelle à la RAMQ, d’un maximum de 731$.
Cette année, Jade aurait donc économisé quelques centaines de dollars si elle n’avait pas eu d’assurance collective! Mais ce n’est pas toujours le cas. Si elle tombait malade et devait demander des prestations d’invalidité l’an prochain, elle serait probablement très heureuse d’avoir accès à son assurance collective.
N’oublions pas que les compagnies d’assurance ne font pas du bénévolat! Comme tout le monde, elles sont touchées par l’inflation et elles refileront éventuellement la facture aux assurés.
Par exemple, le rapport annuel 2022 de Sun Life nous apprend qu’environ 36% de ses bénéfices proviennent des assurances collectives et de courte durée. L’assurance collective est donc, en général, assez payante pour l’industrie. C’est pourquoi il est primordial de faire des calculs!
Vous ne bénéficierez pas réellement d’un régime collectif s’il n’est pas adapté à vos besoins. Par exemple, si vous êtes jeune, que vous avez une santé de fer et que vous n’allez jamais voir de psychologue, de physiothérapeute ou d’autre professionnel de la santé, vous pourriez être tout à fait heureux avec la couverture médicament de la RAMQ. Cependant, n’oubliez pas que si votre employeur offre une assurance, vous êtes obligé de la prendre.
À l’inverse, si vous avez une famille et que vous voulez davantage de protections pour vos proches, vous pouvez vous tourner vers l’assurance individuelle, dont vous réglerez les primes à chaque mois.
Tous les produits d’assurance, collectifs ou non, ne naissent pas égaux! Seul un calcul minutieux de votre part vous donnera une réponse juste pour savoir ce qui est réellement le plus avantageux pour vous.
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