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Finances

Hausse des taux d'intérêts : 4 solutions pour ne pas perdre votre maison

Plus tôt en juin 2022, la Banque Manuvie a sonné l’alarme avec les résultats de son sondage sur l’endettement. Mené auprès de 2 001 Canadiens âgés de 20 à 69 ans, il révèle que de nombreux propriétaires ont peur de devoir vendre leur logement si les taux d’intérêt continuent à augmenter. Près d’une personne sur cinq affirme ne plus avoir les moyens de payer sa maison et plus de 40 % des répondants ne sont pas préparés à la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et du coût des logements.

Avec un emprunt de 300 000 $, une hausse de 1 % de votre taux pourrait se traduire par un paiement supplémentaire de 250 $ chaque mois. La situation est donc particulièrement stressante pour les emprunteurs à taux variable, mais aussi pour ceux dont le taux fixe vient à échéance bientôt.

Avant que vous ayez à rendre les clés, voici quatre solutions pour affronter la hausse des taux d'intérêts.

Solution 1 : Refinancer

Selon Philippe Limoges Ratté, courtier hypothécaire Multi-Prêts, « si un emprunteur est pris à la gorge et redoute l’arrivée du paiement mensuel, il est temps de passer à l’acte. Lorsqu’il y a de l’équité dans la propriété (habituellement plus de 20 % déjà remboursé), il est possible de refinancer pour amortir le prêt sur 30 ans. »

Il vous faut toutefois discuter avec votre courtier pour savoir si c’est possible pour vous. Le refinancement n’est pas offert à tous : « Si vous venez d’acheter une propriété avec 5 % de mise de fonds, l’amortissement ne peut pas dépasser 25 ans. Bien souvent, les prêteurs ne vous permettent pas de refinancer lorsque vous êtes propriétaire depuis moins de un an », précise-t-il.

Les emprunteurs peuvent vérifier s’ils ont choisi des paiements hebdomadaires accélérés et si oui, repasser à une fréquence mensuelle, ce qui leur donnera un peu de lousse.

Solution 2 : Stabiliser votre taux variable

Il existe une autre option pour les acheteurs qui ont contracté une hypothèque à taux variable dont les paiements varient chaque mois. Certains prêteurs offrent la possibilité de payer un versement fixe.

L’avantage? Vous ne ressentirez pas les augmentations de taux dans vos paiement mensuels, qui demeureront identiques. Vos versements seront prévisibles et votre stress, certainement diminué. Par contre, l’augmentation se répercutera bel et bien quelque part. Par exemple, la durée du prêt pourra augmenter.

Si le taux augmente mais que votre mensualité reste stable, c’est que la proportion capital/intérêts change. Autrement dit, sur un versement de 800 $, vous payerez une plus grande part d’intérêts qu’auparavant. Au final, vous aurez remboursé moins de capital à la fin du terme et le solde de votre prêt sera plus élevé.

Cette solution n’est donc pas idéale, puisque votre renouvellement pourrait se faire à un taux encore plus élevé dans deux ou trois ans, sur un solde lui aussi plus haut que prévu.

Solution 3 : Passer au taux fixe

Votre prêteur pourrait vous permettre de transformer votre taux variable en taux fixe. Pour le moment, bien des taux variables sont encore plus avantageux que les taux fixes.

Puisque la Banque du Canada a laissé entendre que d’autres hausses de taux seraient nécessaires cette année, la situation pourrait changer. Il faut toutefois savoir que vous n’obtiendrez pas le joli taux fixe qu’on vous avait proposé à la signature. Ce sera un taux actuel, plus élevé que celui que vous auriez eu quand vous avez initialement contracté l’hypothèque.

Solution 4 : Revoir votre budget

Depuis quelques années, les demandes de financement hypothécaire sont soumises à un test de résistance. Au moment d’obtenir votre prêt, le prêteur a calculé que vous étiez capable de payer la taux le plus élevé entre 5,25 % et le taux que vous aviez négocié plus 2 %. En théorie, si vos finances n’ont pas changé depuis la signature, vous devriez déjà disposer d’une marge de manœuvre suffisante avec vos revenus actuels.

Mais, comme le souligne Philippe Limoges Ratté, « si les emprunteurs ont changé leur mode de vie depuis leur qualification et qu’ils sont rendus avec un paiement de véhicule plus élevé, un autre enfant, des cartes de crédit pleines à cause de rénovations imprévues, c’est possible qu’ils ne qualifieraient plus pour le même montant d’hypothèque ».

Les faibles taux des deux dernières années ont pu influencer votre manière de gérer votre budget et vous permettre de dépenser davantage dans d’autres catégories. Faut-il dire au revoir au bateau? Limiter les achats en ligne et reporter (encore) les voyages? Cela dit, l’inflation affecte aussi votre capacité à faire des coupures budgétaires, puisque même les prix de l’alimentation augmentent énormément. Un exercice budgétaire complet vous donnera l’heure juste sur la latitude dont vous disposez.

Peu importe quelle solution vous intéresse davantage, vous devriez communiquer avec votre courtier ou votre institution prêteuse pour comparer les différents scénarios et leur impact sur votre budget.