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On nage en pleine pandémie, une pandémie à deux vitesses (ou trois ou quatre). Certains travaillent de la maison dans un magnifique bureau. Les autres restent coincés entre une bibliothèque et une planche à repasser. Certains ont perdu leur emploi, et n’en ont toujours pas retrouvé. D’autres encore se découvrent fins boursicoteurs. Bref, on ne peut pas dire que c’est une pandémie égalitaire!
As-tu davantage dépensé ou économisé au cours de la dernière année? Où est allé ton argent?
Dès le début, la SAQ était là pour aider les Québécois à se détendre. Puis, les tartelettes portugaises du Dr Arruda ont fait fureur. Sous l’influence de mèmes sur les réseaux sociaux et de la grande messe des conférences de presse, on a tous «investi» dans le divertissement maison et dans les commerces restés ouverts.
Combien d’abonnements à des plateformes de diffusion avais-tu en 2019? Et en 2021? À environ 10$ par mois chacune, ça monte vite! Ajoutes-y tes masques à 15$, et tu obtiens les essentiels du mode de vie pandémique.
En mars 2020, on adopte massivement le télétravail. Acclamée par certains, cette grande transformation du monde du travail a causé quelques soucis à ceux qui manquaient de mètres carrés pour installer leur bureau.
Avec un peu de chance, tu avais déjà une maison assez grande pour travailler ailleurs que dans ta cuisine. Mieux, ton employeur t'a payé une superbe chaise ergonomique et un portable flambant neuf? Wow! Au contraire, tu étais peut-être dans un logement trop petit pour avoir un réel espace de travail.
L’avantage du télétravail, c’est que les quelques centaines de dollars dépensés pour l’aménagement de ton bureau se récupèrent facilement en dépensant moins dans les transports et les vêtements. Au revoir pantalons neufs, je ne me lève plus debout pendant mes rencontres virtuelles!
La pandémie vous a donné le goût de faire le grand saut vers la campagne ou d’entamer des rénovations? Vous n’êtes pas seul.
Le prix médian d’une maison unifamiliale a augmenté de 13% en 2020. Et la tendance se maintient. Pourquoi? Parce que la faible disponibilité de l’offre fait en sorte que les transactions se concluent souvent en surenchère.
Les longues files d’attente devant BMR, Réno-Dépôt et autres quincailleries le prouvent : les Québécois se sont lancés dans de grands projets de rénovation, causant parfois des ruptures de stock. Le Conseil québécois du commerce de détail a parlé d’une augmentation de 30 à 50% des ventes par rapport à la période précédente.
Avec quel argent le voisin s’est-il payé des rénos à faire baver tout le monde? Probablement celui qu’il économise sur les restos, les sorties, les transports et les cadeaux de Noël aux cousins qu’il n’a pas vus cette année. Dans ce nouveau contexte, on peut facilement récupérer 100$ par mois, voire plus si vous êtes « sorteux » de nature.
Par ailleurs, le phénomène est généralisé. Malgré de nouvelles dépenses, les Canadiens épargnent plus que jamais, avec un taux qui dépasse les 28%.
La baisse de l’emploi a touché un ménage sur trois, et surtout les femmes. Au Québec, une étude menée par plusieurs groupes de recherche révèle que plus de 20% des salariés ont été mis à pied en avril 2020. Avec les écoles et les garderies complètement fermées, plusieurs personnes ont drastiquement diminué leurs heures de travail. Est-ce qu’un enfant de six ans va s’éduquer lui-même, huit heures par jour? Poser la question, c’est y répondre.
Selon le Conseil du statut de la femme, le secteur des services, dont l’hébergement, la restauration et les commerces, a été le plus touché par la crise et ces emplois sont surtout occupés par des femmes. De même pour les emplois à temps partiel et à faible salaire, davantage affectés.
Les problèmes de santé mentale et l’épuisement des travailleurs, entre autre ceux du domaine de la santé, ont explosé avec la pandémie. On n’a pas fini d’en voir les répercussions, mais, heureusement, on en parle de plus en plus. On se dirige donc vers une prise de conscience des coûts engendrés par la pandémie, au-delà du portefeuille!