Crédit photo: Thanasak Wanichpan - Getty Images
Facebook pourrait-il devenir un cimetière numérique?
Tandis que le nombre d'usagers "morts" sur Facebook allait bientôt surpasser le nombre d'usagers vivants, le réseau social décide de laisser ses membres choisir ce qu'il advient de leur compte, après leur décès. Un compte Facebook survivait au décès de son usager, laissant ses informations personnelles flotter sur le Web, alors que ce n'était pas nécessairement "sa dernière volonté".
Si pour certains, ces comptes survivants à leurs usagers pouvaient encourager une forme de voyeurisme un peu macabre, pour d'autres, ils offraient une plateforme de recueillement. À compter de maintenant, les usagers américains de Facebook pourront avoir un certain contrôle sur ce qu'il advient de leur compte après leur mort.
Les utilisateurs aux États-Unis pourront dorénavant choisir s'ils veulent que leur compte soient carrément supprimés après leur mort ou en confier l'accès à une autre personne sur Facebook. Ce « contact héritage", comme l'appelle Facebook, aura la possibilité de changer la photo du profil, d’accepter des demandes d’amis, de publier un message sur le compte et de télécharger des photos et des statuts postés par le membre décédé.
Cependant, le légataire n’aura pas accès aux messages privés du défunt, ne pourra pas mettre son statut à jour, ni supprimer quoi que ce soit ayant été posté du vivant de la personne et ne pourra pas non plus supprimer son compte.
Nos comptes sur les médias sociaux vont-ils flotter pour l'éternité après nous?
Crédit photo: Justin Sullivan - Getty Images
Les plateformes de médias sociaux exigent habituellement la preuve de la mort d'un individu afin de supprimer un profil. Il faut savoir que Facebook permet également aux utilisateurs de transformer le compte d'un être cher décédé en une page pour commémorer cette personne.
Quant à Twitter, le compte du défunt usager sera simplement supprimé, au même titre qu'un compte inactif pendant plus de six mois.
Pinterest, pour sa part, ne désactive pas le compte, il est donc possible de "suivre" un défunt usager, sans même le savoir. Sur Facebook, les proches de gens décédés peuvent aussi entreprendre certaines actions afin que le compte d'un défunt ne parte pas complètement à la dérive: Il est possible de remplir un formulaire afin de signaler le profil d’une personne décédée accompagné d'une preuve de décès (certificat, avis). Le compte peut donc être supprimé, ou encore transformé en page de mémorial. Plusieurs personnes rapportaient toutefois avoir rempli le formulaire, même plusieurs fois, sans succès.
Facebook en mode "mémorial"
Qu'est-ce qu'un profil en mode mémorial sur Facebook? La barre de statut y est retirée et quelques informations personnelles y sont masquées. Ces profils permettent ainsi uniquement aux proches d'y publier des messages. Ce mode permet aussi au compte d'être retiré de tous les groupes et de ne pas apparaître dans les recherches, évitant au compte de recevoir des demandes d’amitié. Vous voulez laisser le soin à votre avocat de se charger de votre compte post-mortem?
Il existe dorénavant des compagnies offrant des services d’exécution des dernières volontés pour nos comptes virtuels, comme My Digital Executor. En attendant, le nombre de membres morts sur Facebook pourraient toujours dépasser le nombre de "vivants".
Sur environ un milliard d'utilisateurs, plus de 10 000 meurent tous les jours. Seulement au cours des huit premières années de son existence, 30 millions d'utilisateurs Facebook sont morts. Imaginez maintenant un peu à quoi ressemblera Facebook en 2065, avec tous les premiers usagers décédés en chemin. Toutefois, le réseau semble enfin se pencher sur la question avant de ressembler de trop près à un "cimetière" virtuel.