Bien des femmes ont contribué à changer le cours de l’Histoire, que ce soit en terme d'égalité homme-femme, ou le monde en général. Que ce soit grâce à leur bravoure ou leur détermination, elles sont nombreuses a avoir osé aller au bout de leurs rêves dans une société, qui bien trop souvent les en décourageait fortement. Voici 10 femmes dont le courage, l’intelligence et les accomplissements - parfois demeurés dans l'ombre - ont contribué à bousculer les règles et l’Histoire, suscitant aujourd'hui toute notre admiration.
Ada Lovelace, première programmeuse au monde
Crédit photo: Portrait par Henry Philipps
Ada Lovelace est une pionnière de la science informatique. Sa mère, qui adorait les mathématiques, fit en sorte qu'Ada reçoive une éducation approfondie en mathématiques et en sciences, ce qui était rare dans les années 1800 pour une jeune fille.
Alors qu’elle travaillait sur un ancêtre de l'ordinateur, la machine analytique, elle aurait réalisé le premier programme informatique. Dans ses notes, on retrouve en effet le premier algorithme destiné à être exécuté par une machine. Allant bien au-delà du calcul numérique, elle entrevoit un avenir prometteur pour la machine analytique, et sera considérée par ces contemporains comme une « visionnaire » et aujourd’hui comme la première programmeuse de l'histoire.
Choix de l'éditeur
Rosa Parks, la femme qui n'a pas cédé sa place
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Rosa Parks est une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, engagée notamment aux côtés de Martin Luther King. Elle passera à l'histoire le 1er décembre 1955, en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un autobus, geste qui lui vaut d'être arrêtée. Son refus symbolique déclenchera un mouvement d'ampleur pour l'égalité raciale, avec à sa tête le jeune Martin Luther King. Les protestations et le boycott contre la compagnie de bus durera 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême déclare les lois ségrégationnistes dans les bus anticonstitutionnelles, une première victoire dans ce long combat
Suivant son décès, les premières places des bus de Montgomery sont recouvertes d'une photographie de Rosa Parks entourée d'un ruban noir portant l'inscription suivante :
« La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »
Tomoe Gozen, femme samouraï mythique
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Tomoe Gozen, une des rares femmes samouraïs (onna-bugeisha), aurait marqué l'histoire du Japon. Les livres relatant ses exploits racontent que Gozen combattit auprès de son mari (ou amant, selon les sources) Minamoto no Yoshinaka au cours de la guerre de Gempei. Si beaucoup de femmes de l'époque savaient alors manier la naginata, Tomoe avait la réputation d’être particulièrement adroite, en plus d’être douée pour l'équitation, le tir à l'arc, le combat et le kenjutsu; l’art du sabre japonais.
Samouraï de haut niveau donc, elle aurait également été extrêment respectée des hommes, jusqu'à être nommée capitaine durant la guerre, menant valeureusement ses troupes au combat. Gozen est devenue, au fil du temps, une véritable légende aux yeux des Japonais, certaines histoires à son sujet allant même jusqu'à dire qu'elle était la réincarnation d'une déesse des rivières.
Vera Rubin, doyenne de la matière noire
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Vera Rubin est une astronome qui a osé affronter un monde d’hommes pour aller jusqu’au bout de ses idées et de sa passion pour l’univers. Sa fascination pour les étoiles, qu'elle développe dès l'âge de 10 ans, la poussera à poursuivre des études supérieures dans ce domaine. Autant dire que les femmes se font rares dans les salles de classes de l'époque vers la fin des années; lorsqu’elle doit rencontrer son directeur de thèse au Laboratoire de Physique Appliquée, ils doivent se parler dans l'entrée du laboratoire car les femmes n'étaient pas autorisées à entrer dans les bureaux.
Célèbre pour son étude sur les vitesses de rotation des étoiles dans les galaxies spirales, elle fit naître l'hypothèse de la présence de matière noire autour des galaxies. Des conclusions qui au moment de leurs parutions, ne suscitèrent aucun intérêt de la part de ses confrères, si ce n’est que du mépris. Celles-ci furent pourtant bien confirmées… 15 ans après.
Mae Jemison, première femme astronaute afro-américaine
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Mae Jemison est la première femme noire astronaute, faisant partie de l’équipage du Endeavour en 1992. D’abord médecin au service du Peace corps (Corps de la Paix), elle est refusée à la NASA en 1983, mais finira par y faire son entrée en 1987. Mae Jemison partira en mission spatiale du 12 septembre au 20 septembre 1992, à titre de spécialiste de mission STS-47. Parmi les objets qu’elle apporte avec elle en mission, une photo de Bessie Coleman, la première femme pilote afro-américaine...
En 1993, Jemison quitte la Nasa pour se consacrer à la recherche et au développement de la science et de la technologie au service du quotidien. Elle est encore aujourd'hui très engagée et veille toujours à faire rayonner la science et la technologie auprès des jeunes femmes noires notamment.
Kathrine Switzer, l'avant-coureuse
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Écrivain américain et commentatrice de télévision, Kathrine Switzer est surtout célèbre pour avoir été la première femme à courir le marathon de Boston. Avec le dossard numéro 261 - sous l'identifiant « K. V. Switzer », qui ne révélait pas son genre - elle participa à la course de 1967, soit 5 ans avant que les femmes y soient autorisées. L'un des organisateurs, ainsi que d’autres coureurs tentèrent de la retirer de la course, mais Kathrine continua, aidé par son partenaire Tom Miller qui courait avec elle. Les photos de l’organisateur en question repoussé par Miller firent d'ailleurs les gros titres dans le monde entier.
À la suite de sa course, la AAU interdit aux femmes de participer à toute compétition avec des coureurs masculins. Toutefois, Switzer, avec d'autres coureuses, n'ont pas cessé de se battre pour ce droit, qu'elles obtiennent finalement en 1972 (le droit pour les femmes de courir officiellement le marathon de Boston).
Rosalind E. Franklin, une contribution majeure aux rayons X
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Rosalind Elsie Franklin, est une microbiologiste britannique qui a participé de manière déterminante à la découverte de la structure de l’ADN. Réalisant plusieurs radiographies aux rayons X de l'ADN, celles-ci seront montrées à son insu par Maurice Wilkins à James Dewey Watson. Se garant de la découverte de la structure de l'ADN, Watson, Francis Crick et Wilkins obtiendront le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1962.
Un prix Nobel ne pouvant être attribué à titre posthume, Rosalind Elsie Franklin, décédée 4 ans auparavant d'un cancer de l'ovaire probablement lié à la surexposition aux radiations, ne fait pas partie des lauréats. Dans leur discours, Crick et Watson ne rendront aucun hommage au travail de Rosalind Franklin, seul Wilkins mentionnera son nom, indiquant qu'elle avait apporté « une contribution précieuse à l'analyse aux rayons X ».
James Dewey Watson minimisera à nouveau la contribution de Franklin dans un livre qu'il publiera des années plus tard, ce qui lui sera vivement reproché. Rosalind Franklin est depuis une icône féministe, dont le génie est aujourd'hui honoré.
Nellie Bly, la femme qui fit le tour du monde en 72 jours
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Nellie Bly (Elizabeth Jane Cochrane de son vrai nom) est une journaliste américaine et une pionnière du reportage d'investigation. Elle est aussi la première femme à avoir réalisé un tour du monde sans être accompagnée par un homme. Destinée à devenir gouvernante, elle refuse et écrit une lettre en réponse à une rubrique sexiste du journal Pittsburgh Dispatch (« Ce à quoi sont bonnes les jeunes filles ») gagnant l'attention du rédacteur en chef George Madden. Reconnaissant son talent de journaliste, ce dernier lui offre un poste de journaliste, sous le pseudonyme de Nellie Bly, pour protéger sa famille des critiques. N'ayant pas froid aux yeux, elle se lance dans toutes sortes de reportages clandestins.
En 1888, elle veut faire le tour du monde en moins de temps que Phileas Fogg (héros du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne), ce qu’elle fera, en 72 jours...
Margaret Hamilton, la femme qui a aidé l'homme à se poser sur la Lune
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Alors seulement âgée de 24 ans, Margaret Hamilton se fait engager à titre de programmeuse au sein du prestigieux MIT, un milieu alors encore bien plus masculin qu'aujourd'hui. Elle y bouleversera toutefois bien plus que l'ordre établi.
Dans le cadre du programme Apollo, elle devient une experte des systèmes de programmation et un peu plus tard responsable du programme informatique embarqué à bord des futurs vols des missions spatiales. C'est d'ailleurs grâce à son travail et son talent en matière de programmation, qu' Apollo 11 parviendra à se poser sur la Lune. En effet, 3 minutes avant que le module lunaire Apollo se pose, de nombreuses alarmes informatiques se déclenchent, mais son architecture fixant les priorités des programmes, permet à l’ordinateur de se maintenir et à l'engin de se poser.
Valentina Terechkova
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Valentina Terechkova est la première femme à effectuer un vol dans l'espace. Valentina Terechkova reste à ce jour la seule femme à avoir effectué un voyage en solitaire dans l'espace et la plus jeune cosmonaute, effectuant son vol l’âge de 26 ans.
Alors couturière, elle est choisie parmi plus de 400 candidates pour devenir la première femme dans l'espace. Valentina Terechkova effectue donc 48 orbites autour de la Terre du 16 juin 1963 à 12 h 30 au 19 juin 1963. La durée totale du vol pour cette unique mission est de 2 jours 22 heures et 41 minutes, plus que le total des heures de vol de tous les astronautes américains de l'époque. Cependant, le but de cette mission semble finalement de montrer la supériorité du régime soviétique aux Américains.
Après Terechkova, il faudra attendre 20 ans pour qu'une autre cosmonaute femme, Svetlana Savitskaya, participe à une mission spatiale. Quant à Valentina Terechkova, elle obtint son diplôme d’ingénieur en aéronautique, devint instructeur et obtint le grade de major-général de l'armée de l'air.