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Sonia Blanchette est actuellement accusée des meurtres prémédités de ses trois enfants Lorélie, 5 ans, Loïc, 4 ans, et Anaïs, 2 ans. Les meurtres auraient été commis le 2 décembre 2012 dans son logement de Drummondville.
Les deux plus jeunes enfants sont morts par noyade et la plus âgée, par noyade combinée à une asphyxie. C’est Patrick Desautels, le père des enfants et ex-conjoint de Sonia, qui a trouvé les corps inertes de ses enfants, alors qu'ils étaient en visite chez leur mère. Quelques jours plus tard, on apprenait que Sonia était enceinte.
Elle a accouché cet été d'une petite fille, dont le destin sera tragiquement lié aux résultats du procès.
Sonia Blanchette n’est pas la première, ni sûrement la dernière femme à être accusée de meurtre au Québec, même si les hommes sont de loin plus souvent coupables de ce genre de crimes que les femmes. Petit tour d’horizon de 10 autres femmes meurtrières dont les crimes ont marqué les arcanes judiciaires de notre belle province...
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Cordélia Viau, 1897
C’est là l’une des affaires les plus célèbres de notre histoire. Cordélia Viau et Isidore Poirier se marient à St-Canut en 1889. Isidore part ensuite gagner sa vie aux États-Unis, mais revient en 1897, quand il apprend que sa femme le trompe avec Sam Parslow.
Le 21 novembre 1897, on trouve Isidore égorgé, sur le lit conjugal. On croit d’abord à un suicide, mais les traces de lutte et ses blessures pointent vers le meurtre. Sam et Cordélia sont arrêtés le 25 novembre 1897. L’une des preuves accablantes du procès est une lettre écrite par Cordélia à son assureur dans laquelle elle demande « si la Compagnie paierait l’assurance dans le cas où son mari serait tué, par accident ou par la suite d’un crime, s’il était empoisonné, s’il mourait d’une mort violente quelconque ».
Sam Parslow et Cordélia Viau sont condamnés à la pendaison. Plusieurs livres relatent cette histoire, dont celui de Pauline Cadieux, Cordélia, ou la lampe dans la fenêtre, sur lequel est basé le film Cordélia, réalisé en 1980 par Jean Beaudin, avec Louise Portal dans le rôle-titre.
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Marie-Anne Houde, 1920
On connait plus le nom de sa belle-fille que le sien. Le 12 février 1920, Aurore Gagnon, 10 ans, meurt des suites des sévices infligés par sa belle-mère, Marie-Anne Houde, et par son père, Télesphore Gagnon.
Le corps de la fillette comptait 54 blessures et plaies au moment de sa mort. Marie-Anne Houde est reconnue coupable de meurtre le 23 avril 1920 et est condamnée à être pendue le 1er octobre de la même année, soit après avoir donné naissance à l’enfant qu’elle porte.
Le 8 juillet, elle donne naissance à des jumeaux. Le 29 septembre, la peine de mort est commuée en emprisonnement à vie. Elle est libérée le 3 juillet 1935 et meurt le 13 mai 1936, des suites d’un cancer. Son mari Télesphore est aussi condamné à la prison à vie, mais est libéré en 1926. Une pièce de théâtre, Aurore, l’enfant martyre, est jouée partout au Québec et au Canada de 1921 à 1951, suivie d’un film en 1951 et d’un deuxième en 2005.
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Marguerite Ruest Pitre, 1949
Marguerite Ruest Pitre a le triste honneur d’être la dernière femme à avoir été pendue au Canada et la responsable d’un des premiers attentats à la bombe de l’histoire de l’aviation. Son crime ? Elle a été recrutée par Albert Guay, un bijoutier de Québec, pour mettre une bombe à bord d’un avion DC-3, parti de L’Ancienne-Lorette en destination de Baie-Comeau.
La bombe artisanale a été fabriquée par Généreux Ruest, le frère de Marguerite et associé d’Albert Guay. L’explosion a fait 23 morts. Albert Guay voulait se débarrasser de son épouse, l’une des passagères du vol, pour profiter d’une assurance de 10 000 $ afin de payer ses dettes et épouser une jeune fille de 17 ans dont il était amoureux.
Albert Guay a été pendu en 1951, Généreux Ruest, en 1952 et Marguerite, en 1953.
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Claudette Verret, 1979
Le 25 août 1979, les cadavres en état de décomposition avancée de William Thériault, 34 ans, et de Diane Verret, 28 ans, sont découverts dans l’appartement de cette dernière, à Longueuil.
On croit alors qu’il s’agit d’un règlement de comptes, Thériault étant connu de la police. Puis, 29 ans plus tard, Claudette Verret, alors âgée de 60 ans, et son conjoint de l’époque, Normand Janelle, 64 ans, sont accusés de meurtre prémédité et de complot pour meurtre. Le mobile : une police d’assurance de 30 000 $ sur la vie de Diane, dont sa soeur était la principale bénéficiaire.
En 2009, Claudette est condamnée à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Janelle a été acquitté, la preuve contre lui reposant essentiellement sur le témoignage pas très crédible de Claudette Verret.
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Christine Lepage, 1981
En avril 1981, Germain Derome, un directeur de funérailles, est assassiné à sa résidence de Brossard. Le meurtre occupe beaucoup d’espace médiatique puisque Germain est le conjoint du comédien Julien Bessette (mort en 1999), que l’on voit beaucoup à la télé à l’époque.
Une femme se serait présentée à sa porte et lui aurait demandé un verre d’eau avant de tirer deux fois sur lui avec un pistolet .22 automatique, et une fois sur le chien du couple, avant de déguerpir. Le meurtre reste un mystère jusqu’en 2000, quand les empreintes laissées sur le verre d’eau ont été comparées à celles de la banque d’empreintes de la Sûreté du Québec.
La comparaison mène vers Christine Lepage, déjà arrêtée pour fraude et vol en 1982. Le 10 mars 2005, soit 24 ans après le crime, Christine est reconnue coupable de meurtre prémédité et condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans. On ne connait toujours pas la raison du meurtre.
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Danielle Thériault Caron, 1983
Le 29 juin 1983, on retrouve le cadavre d’un homme sous du gravier à l’île Saint-Jean. Ce n’est qu’en 1997, à la suite des révélations d’un délateur, que Danielle Thériault Caron est reconnue coupable du meurtre de son mari, René Caron, que l’on identifie comme étant le cadavre de l’île Saint-Jean.
Elle aurait payé un tueur à gages 10 000 $ pour qu’il tue son mari, ce qu’il a fait en le battant à mort. Elle a été condamnée à la prison à perpétuité.
Crédit photo: Radio-Canada.ca
Monique Goulet-Fournier, 1985
En septembre 1985, Michel Fournier est tué de six balles à la sortie d’une soirée dansante, à Hull. Son épouse, Monique Goulet-Fournier, est avec lui. Trois hommes, dont Robert Lagacé, un ancien amant de Monique, sont accusés du meurtre et condamnés à la prison à perpétuité.
On sait alors que c’est Monique Goulet-Fournier qui aurait commandé le meurtre, en promettant 10 000 $ qu’elle paierait grâce à la police d’assurance de 145 000 $ sur la vie de son mari. Mais les preuves sont difficiles à réunir contre elle et ce n’est que 15 ans plus tard, en 2004, qu’elle est finalement accusée et condamnée à la prison à vie pour meurtre prémédité.
Crédit photo: mammamiaa.canalblog.com/archives
Pierrette Anglehart, 1988
Entre juillet et septembre 1988, cette femme de 48 ans, une mère de trois enfants ne pesant pas plus de 100 livres, enlève et agresse sexuellement six femmes dans la région de Montréal, avec Denis Fréchette, de 10 ans son cadet.
Le 9 septembre 1988, sous la menace d’un couteau, ils enlèvent une femme de 40 ans, Rhéa Brochu, dans le stationnement d’un centre commercial de Pointe-aux-Trembles. Ils l'emmènent dans un bois d’Oka, la violent à répétition, la torturent, la traînent avec une laisse à chiens, pour terminer en l’étouffant avec un sac en plastique avant d’abandonner son cadavre dans un bosquet.
Un an plus tard, Pierrette Anglehart et Denis Fréchette, deux grands consommateurs de drogue et d’alcool, sont arrêtés. Ils reconnaissent leur culpabilité pour les sévices infligés à Rhéa Brochu et à cinq autres femmes, mais rejettent l’un sur l’autre la faute quant au meurtre de Rhéa. Tous deux sont condamnés à la prison à perpétuité. Pierrette Anglehart est morte d’un cancer en 2008.
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Cathy Gauthier-Lachance, 2009
Le 1er janvier 2009, le Service de sécurité publique de la ville de Saguenay reçoit un appel de Cathy Gauthier-Lachance réclamant de toute urgence l’intervention des policiers à sa résidence de Chicoutimi. Les policiers y découvrent les cadavres de Marc Laliberté, 36 ans, et des trois enfants du couple, âgés de 12, 7 et 4 ans.
La mère, Cathy Gauthier-Lachance, est grièvement blessée aux poignets. Le 15 janvier, Cathy Gauthier-Lachance est accusée du meurtre prémédité de ses trois enfants et d’assistance au suicide de son mari.
Le couple de Chicoutimi était sans emploi et trois jours avant les meurtres, Cathy aurait écrit et signé avec son mari des lettres à différents destinataires indiquant pourquoi ils en étaient venus à la décision de s’enlever la vie et d’amener leurs enfants avec eux. Le 24 octobre de la même année, un jury déclare Cathy coupable des meurtres prémédités de ses trois enfants et la condamne à la prison à perpétuité.
L’affaire va en cour d’appel, puis devant la Cour suprême, qui maintient en juin 2013 la sentence imposée.
Crédit photo: lapresse.ca
Vanessa Tremblay, 2010
Le 11 août 2010, le corps démembré et décapité de Rémy Allaire, un producteur de bleuets, a été retrouvé dans un sac de sport dans un motel de Plessisville.
Deux jours plus tard, Patrick Lavoie, 42 ans, et Vanessa Tremblay, 25 ans, sont arrêtés puis accusés du meurtre prémédité de Rémy Allaire. L’histoire est sordide. Vanessa Tremblay a toujours soutenu avoir été sous le joug de Lavoie pour qui elle travaillait dans une agence d’escortes.
Selon le témoignage d’une codétenue de Vanessa, celle-ci lui aurait plutôt avoué avoir fait cela pour le pur plaisir que lui procure la vue du sang et avoir hâte de recommencer.
En février 2012, Vanessa a été condamnée à la prison à vie. Quant à Patrick Lavoie, son procès n’a cessé d’être reporté depuis.