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L’élection d’un nouveau pape engendre une attention médiatique mondiale, alors que tous les yeux se tournent vers le Vatican, en Italie.
Cet événement plutôt rare suit un protocole très strict, avec des règles et des symboles à respecter.
Peu importe si l’on se dit chrétien.ne.s ou non, le processus s’avère captivant. Que signifie le conclave et comment le choix du nouveau pape est-il fait? On vous explique tout.
À la mort du pape ou lorsqu'il renonce à ses fonctions de souverain pontife, en raison de son âge ou de maladie, le Vatican entre dans une période que l’on nomme Sede Vacante, c’est-à-dire que le Siège apostolique est vacant.
Tous les ministères au Vatican sont relevés de leurs fonctions. Lors d’un décès, la période de deuil se nomme le novemdiales.
Les cardinaux électeurs doivent se rendre au Vatican dans les meilleurs délais, soit un minimum de 15 jours et un maximum de 20, afin d’amorcer le conclave qui mènera à l’élection du nouveau pape.
Les cardinaux électeurs sont en fait tous les cardinaux à travers le monde qui sont âgés de moins de 80 ans. Cette limite d’âge a été établie afin d’éviter aux cardinaux de devoir subir la période du conclave qui se déroule dans des conditions strictes, voire difficiles et éprouvantes.
Le pape Jean-Paul II avait établi un maximum de 120 cardinaux électeurs, mais ce seuil a depuis été dépassé. Actuellement, le nombre de cardinaux-électeurs s’élève à 137.
Avant que le conclave commence, les cardinaux se rendent à la basilique Saint-Pierre, préalablement vidée de tous ses visiteurs.
Ils assistent à une messe spéciale «pro eligendo Papa » (pour l’élection du pape) lors de laquelle ils prêtent serment sur les Évangiles, entre autres, de garder le secret sur tout ce qui concerne l’élection du pape.
Le même serment est exigé de la part de toutes les personnes qui seraient amenées à approcher les cardinaux durant le conclave.
Une fois la cérémonie terminée, le conclave peut commencer.
Le pape, c’est-à-dire le chef de l’Église catholique, est un cardinal élu par ses pairs. Cette élection se déroule en lieu clos en la chapelle Sixtine lors du conclave.
D’ailleurs, le mot conclave provient du latin cum clave et signifie «enfermement sous clé». À l’origine, les cardinaux s’enfermaient ainsi afin que l’Église conserve sa liberté de décision et évite toute ingérence de la part des États.
Le même système a été conservé afin que les cardinaux ne subissent aucune influence externe.
Les cardinaux s’enferment donc dans la chapelle Sixtine jusqu’à ce qu’ils atteignent un consensus sur un nom pour le prochain pape.
Tout au long de cette période, qui peut s’échelonner sur plusieurs jours, ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Les fenêtres sont fermées, les téléphones sont interdits et le réseau est brouillé. Même la nuit, ils demeurent sur place et dorment à la résidence Sainte-Marthe, attenante à la chapelle.
Contrairement à la plupart des élections, aucun cardinal ne propose son nom pour devenir pape. Le premier scrutin se déroule dans l’après-midi qui suit la cérémonie spéciale. Chaque cardinal électeur indique le nom de celui qu’il pressent comme futur pape sur un bulletin de forme rectangulaire qui porte la mention «Eligo in Summum Pontificem».
Il est impératif que le bulletin ne soit pas reconnaissable et que le vote se fasse de manière totalement secrète. Les alliances ou les pactes sont totalement interdits.
Si le nombre de votes correspond au nombre de cardinaux sur place, le dépouillement s’effectue. Les noms sont lus à voix haute et chaque billet est attaché par un fil. À la toute fin, on vérifie si une majorité de deux tiers est atteinte. Si ce n’est pas le cas, les bulletins de vote sont brulés et un second scrutin a lieu.
Tous les jours, deux scrutins ont lieu le matin et l'après-midi, pour un maximum de 4 par jour.
Lorsque la majorité n’est pas atteinte, la fumée qui s’échappera de la cheminée de la chapelle sera noire. À l’inverse, si elle est atteinte, la fumée sera blanche.
Auparavant, et ce jusqu'à l'élection de Paul VI en 1963, la fumée noire était produite par de la mousse humide mêlée aux papiers, alors que la fumée blanche était créée par les papiers seuls. Toutefois, la fumée qui s’échappait de la cheminée était souvent grise dans les deux cas.
Depuis 1978 et l'élection de Jean-Paul Ier, un produit chimique fumigène, noir ou blanc, est plutôt ajouté aux bulletins afin d’éviter toute confusion.
Après 3 jours de conclave, si la fumée demeure noire, c’est-à-dire que les cardinaux ne sont pas arrivés à un consensus, ces derniers prennent une pause d’une journée pour prier et discuter entre eux.
Ensuite, le processus reprend pour un autre 3 jours.
Lorsqu’enfin la majorité de deux tiers est atteinte, le doyen des cardinaux interpelle l’élu par ces mots précis: «Acceptez-vous d’être le Souverain Pontife?».
S’il accepte, il doit choisir son nom et l’annonce aux cardinaux.
Il entre ensuite dans la «chambre des larmes», une petite pièce attenante à la chapelle, afin de revêtir la soutane blanche et les ornements pontificaux. Les «larmes» correspondent à celles qu’éprouve le nouveau successeur de Pierre qui se trouve soudainement écrasé par le poids des responsabilités qui pèse sur lui.
De la fumée blanche s’échappe alors de la cheminée de la chapelle, et les cloches résonnent afin de signifier aux fidèles qu’un nouveau pape est élu.
Celui-ci s’avance sur le balcon central de la basilique St-Pierre, accompagné du cardinal doyen qui mentionne: Habemus papam. Il annonce alors le nom de baptême du pape, ainsi que son nouveau nom en tant que souverain pontife.
S’ensuit, enfin, la prise de parole par le nouveau pape qui proclame la bénédiction Urbi et Orbi, signifiant «à la ville et l’univers».
Et voilà, un nouveau pape est officiellement élu!
Sources: Le jour du Seigneur: comment elire un nouveau pape; Le Monde: Comment se déroule l'élection du pape; RCF: Qu'est-ce qu'un conclave
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