Avant que ça arrive, j'me demandais c’était comment de perdre quelqu’un d'aussi proche. J’me demandais c’était quoi ça, faire un deuil.
En fait, j’me le demande encore aujourd’hui. Je sais pas trop ce que ça implique, ni comment on doit le faire. Ça se trouve que y’a pas nécessairement de mode d’emploi expliquant à une jeune femme de 25 ans comment passer par-dessus le décès de sa mère. Rien pour me montrer comment vivre après cette immense perte...
Compte Instagram de @elylemieux
Je sais pas comment faire taire mes envies de traverser le mur qui nous sépare, cette volonté de lui raconter mes nouveaux projets, mes implications, mes bons coups.
Je sais pas comment diminuer le sentiment de vide qui s’empare de moi quand je vois des vieilles photos de nous deux.
Je sais pas comment réagir quand même une montagne de doudous ne semble pas assez pour absorber toute ma peine, dans l’coin de mon divan, à la fin de mes grosses journées.
Je sais pas comment faire pour en parler, sans toujours me sentir lourde sur ce sujet là.
Compte Instagram de @elylemieux
Une chose que je sais, c’est que certains prennent la peine de se mettre à ma place... mais de la mauvaise façon. C’est pas parce qu’il m’arrive des bonnes choses, que je voyage, que je porte des vêtements colorés ou que je m’amuse avec mes amies que la perte de ma mère il y a trois mois est maintenant loin derrière.
C’est encore là, tellement présent, sous ma peau, prêt à refaire surface à chaque instant. Si 90 jours semblent beaucoup pour certains, pour moi, face à cet événement-là, ça me semble une fraction de seconde. Une fraction de seconde sur laquelle j’aimerais avoir eu la chance d’appuyer sur pause.
Ely Lemieux
Parmi toutes les choses qui me semblent incertaines, une seule me semble très claire : grâce à cette épreuve, j'ai acquis une maturité qui m'aide à faire des choix logiques et rationnels quand les émotions prennent le dessus.
Quand j'ai le feeling que j'ai besoin d'être entourée, au lieu de faire ma tough, j'appelle désormais des amies. Ça arrive que j'aie besoin de prendre un café et de pas en dire trop, autant que ça arrive que j'aie besoin de me faire bercer, en pleurant. Pis c'est ben correct comme ça.
Avec le recul, je réalise que la perte de quelqu'un qui nous est cher est probabement l'un des plus grands mystères qu'on puisse vivre. C'est sans doute seulement le temps qui aidera à apaiser ma tristesse et l'ampleur du vide que je ressens...
N'hésitez pas, si vous êtes dans cette situation, parlez.