Étant en couple ouvert depuis quelques mois, je me fais souvent poser des questions sur mes relations extraconjugales. Eh oui, avec le titre de cet article et ma situation de couple, il faut comprendre que ce qui suit n’est pas le récit de mon infidélité, mais plutôt celui d’une fille qui essaie de vivre les choses différemment tout en respectant les larges limites de son couple.
Aussi peu intuitif que ça puisse sembler, compte tenu le contrat moral qui lie mon amoureux et moi, je suis fidèle lorsque je couche avec un autre homme! Mon entourage me pose souvent des questions à ce sujet. J’ai donc décidé de vous partager mes réflexions sur comment ça se déroule réellement, niveau relations extraconjugales.
Niveau 1: Le flirt initial
Le flirt initial… C’est toujours la partie la plus amusante, mais aussi la plus étrange. Au niveau 1 du fameux jeu de la séduction, avant que la personne ne comprenne que je suis en situation qui me permet de flirter en toute quiétude, il y a toujours un petit malaise. Il y a toujours un moment où la personne comprend que j’ai un amoureux et devient quelque peu réticente à continuer le formidable jeu de la séduction. Ou pire, lorsque la personne me juge et me prenne pour une infidèle pas de classe qui flirt dans le dos de son amoureux. Eh non. Souvent même, dans la soirée mon copain a reçu un texto de ma part du genre: «Il y a un gars intéressant, y’est full cute et a de trop beaux mollets!»
Mais c’est jamais évident de faire son coming out de relation ouverte. Surtout que le doux jeu de la séduction est rempli de subtilités tacites. Je me vois mal dire à un gars: «Eille en passant, je suis en couple ouvert, juste au cas où tu me cruises.» alors qu’il était zéro en train de me draguer. Je me vois mal faire ça, surtout parce que je suis pourrie à saisir ces subtilités. Souvent, je me fais draguer sans même m’en rendre compte. Ha!
Bref, je tâche toujours de choisir le bon moment pour passer aux confidences. Tout est question de timing, n'est-ce pas?
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Niveau 2: Les confidences
Et là arrive un moment où diminue le malaise et on passe au niveau 2 du jeu de la séduction, qui est débloqué lorsque j’annonce à la personne que je suis en couple ouvert. Souvent, arrivée à ce checkpoint du jeu, la partie devient encore plus amusante: deux humains qui parlent en toute honnêteté en sachant que personne ne joue dans le dos de personne. Les discussions prennent même un autre tournant intéressant sur le modèle de couple qui nous est présenté par la société.
Bref, au niveau 2, je partage souvent une bonne complicité intellectuelle et émotionnelle avec l’autre joueur. D'ailleurs, à cette complicité s’ajoute dans l’esprit de chacun des deux joueurs la projection d’un futur rapproché assez coquin grâce à des petits regards sensuels qui veulent dire : « Ah, ouin? Fak comme ça tu me trouves de ton goût? »
Mais tsé, c’est pas parce que ma situation me permet de flirter et d’explorer d’autres corps et esprits que je joue toujours. Na-a. Je dirais même que je joue assez rarement au jeu de la séduction ou simplement que plusieurs joueurs sont game-over avant de se rendre au niveau 2.
Ça reste quand même un jeu coopératif dans lequel les deux joueurs doivent avoir du fun et vouloir avancer ensemble. Et ça, c’est quand même rare. Dans la dernière année, je me suis juste rendue au tableau final du jeu de la séduction avec deux bons joueurs. Des joueurs qui ont maîtrisé le niveau 1 et 2 avec brio et qui m’ont donné le goût de poursuivre au niveau 3 pour cette partie de plaisir. C’était des bonnes games.
Si vous n'avez pas lu mon premier article sur le sujet, sachez que les raisons pour lesquelles mon chum et moi avons décidé d’ouvrir notre couple, ce n’est pas pour partir à la conquête de nouveaux corps tels des affamés du sexe, mais bien de laisser aller la vie et vivre des expériences si des connections particulières avec des individus nous surprennent en pleine face.
Niveau 3: Et plus si affinités
Le niveau 3, c’est celui que vous vous imaginiez. Évidemment, on ne se rend pas toujours là. Moi qui est à la base assez sélective et pudique (oui oui), c’est assez rare que je me retrouve dans le lit d’un autre. Parfois, c’est même l’autre personne qui est réticente à fricoter avec une fille en couple, chose que je respecte tout à fait.
Toutefois, lorsque les deux joueurs impliqués sont consentants pour une intimité partagée (peu importe ce que ça entend), c’est magique. C’est tellement agréable partager une intimité avec quelqu’un avec qui tu connectes. C’est d’autant plus agréable de découvrir une sexualité avec une nouvelle personne. On s’entend que l’élément de surprise est important à l’acte et qu’il n’y a rien de plus surprenant qu’un nouveau corps, qu’une nouvelle personne.
J’ai aussi l’impression que c’est quelque chose de spécial, car on profite du moment présent: comme je suis en couple, on ne réfléchit pas plus loin que le bout des couvertes et on n’essaie pas de se plaire au-delà que profiter du plaisir dans le moment présent.
S’il y a bien une chose que j’apprends à travers cette nouvelle relation, c’est le détachement émotionnel. Je tâche de ne pas m’attacher à des situations, à des gens ou à des réactions. Je vis le moment présent. J’aime au moment présent. Je consomme le bonheur au moment présent.
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