Début du contenu principal.
Parfois, au travers des memes et des vidéos virales qu’on voit passer tous les jours sur les réseaux sociaux, il y en a certaines publications qui résonnent et qui nous marquent. Voici une image aperçue récemment qui m’a inspiré cet article et m’a ouvert les yeux sur la mode éco-responsable. Je vous partage ma réflexion.
Ce que dit le graphique, en gros :
Si on regarde le graphique, on voit que c’est une grosse partie de ce que les gens pensent qu’il faut faire pour encourager la mode écoresponsable.
Et c’est une solution qui semble tout à fait logique : les compagnies écoresponsables, qui sont souvent petites et locales, chargent plus cher pour leurs vêtements. Ça s’explique par le fait-même que leurs matières premières sont de meilleure qualité et écologiques, que les employés sont payés à un juste salaire, que de bonnes conditions de travail sont respectées, etc.
Tout ça, évidemment, a un prix. Et bien des gens se disent que le meilleur geste qu'ils peuvent poser, c'est donc ça; payer plus pour leurs vêtements.
Et on va le voir dans la section suivante, ce geste est effectivement important pour faire une différence vers une mode plus écoresponsable. Mais tout est une question de proportions.
Vous ne connaissez peut-être pas le terme fast fashion, mais vous comprenez déjà ce que ça veut dire… Le fast fashion, c’est l’équivalent en mode du fast food. Ce sont ces immenses compagnies internationales qui offrent des vêtements à bas prix, sans aucun souci de qualité, fabriqués dans des pays comme le Bangladesh, dans des conditions difficiles, voire même horribles.
Fast fait aussi référence à la rapidité des changements de collection : au lieu de quelques collections principales que proposaient auparavant les marques ou les magasins chaque année, ces entreprises lancent un flux constant de nouveaux vêtements et ce, toutes les semaines ou presque. Ces vêtements sont faits pour être portés sur le moment, selon les tendances actuelles, mais pas pour durer –même pas quelques mois en moyenne.
Dans le but de faire des efforts, certaines de ces compagnies offrent désormais des « collections éco-responsables », où elles ont porté plus attention à quelques paramètres pour que le résultat soit moins pire. Par exemple, ces collections peuvent utiliser du coton biologique, donc qui n’a pas été traité avec des pesticides nocifs pour l’environnement.
Bien que ces efforts soient louables et que c’est certainement mieux d’acheter ceci que des collections aucunement écoresponsables, on peut quand même s’entendre que ce n’est pas l’idéal et qu’il y a beaucoup de marketing là-dedans.
Ce point est plus pour la blague, mais c’est vrai qu’il existe une certaine perception comme quoi il n’est pas possible d’être écoresponsable à moins de porter du linge qu'on n'aime pas, à la fois laid, un peu bohème et inconfortable.
(Mais personnellement je me porte à la défense du lin, une matière que je trouve mal-aimée!)
Ce que dit le graphique, en gros :
Si on regarde la proportion du graphique, c’est de loin le geste le plus important, avec presque la moitié.
Lorsqu'on y pense réellement, le geste le plus écoresponsable que l’on peut poser, c’est de garder les vêtements qu’on a déjà et de les porter le plus longtemps possible. Et ce, au-delà des tendances et des modes éphémères. Dans ma propre garde-robe, j’ai beaucoup de vêtements qui ont plus de 10 ans, avec certains qui ont 20 ans et même quelques-uns que j’ai achetés dans les années 90!
Évidemment, pour pouvoir faire ceci, il faut que différents facteurs soient mis en place, comme le fait de ne pas vraiment changer de taille, d’acheter de la qualité au départ et qu’il n’arrive rien au vêtement en question (comme une tache ou une déchirure)… Donc ce n’est pas toujours possible ni même réaliste de penser qu’on peut garder tous nos vêtements au travers des décennies, c'est bien certain!
Mais l’idée, c’est de tout faire pour les garder, et surtout les porter le plus longtemps possible. Tout pour contrer le courant du fast fashion qui sous-entend qu’on va porter nos vêtements seulement quelques fois puis s'en acheter d'autres.
Il s’agit là d’un message important : si on doit acheter des vêtements, c’est beaucoup plus écoresponsable de donner une seconde vie à des vêtements déjà portés que de s’en procurer des neufs.
Depuis le début de la pandémie, j’ai acheté peu de vêtements en général (moins d’occasion pour les mettre, tsé), mais contrairement à avant, j’ai essayé en grosse majorité de me les procurer de seconde main. Et ce, autant dans des friperies que des endroits comme le Village des Valeurs ou même des marchés aux puces ou des antiquaires.
Dès qu’on se met à chercher, on se rend compte qu’il y a une tonne de vêtements usagés disponibles dans un large éventail de tailles, qui sont non seulement très portables encore mais aussi ultra cute et beaucoup moins chers en plus. Il n’y a que des points positifs!
À lire aussi : Le Top 6 des friperies à découvrir au Québec
On parle ici des mêmes marques qui se retrouvent de l’autre côté du graphique. Mais ce qui est important de constater ici, c’est la différence de proportion. Dans la perception des gens, c’était le geste le plus important pour encourager la mode écoresponsable, alors qu’en réalité, c’est un plus petit geste, qui vient après bien d’autres.
Le message à retenir, c’est que la mode écoresponsable, ce n’est pas tant une question de consommation. Bien qu’on puisse définitivement acheter de nouveaux vêtements (et mieux les choisir), c’est beaucoup plus une question de réutiliser et de recycler.
Il n’y a pas si longtemps encore, réparer des vêtements (ainsi que des chaussures/bottes et autres accessoires) faisait directement partie du quotidien et du cycle de vie des items.
Pratiquement tout le monde avait une machine à coudre à la maison, la plupart savait comment faire des réparations de base et tout le monde avait un cordonnier attitré qui s’occupait des chaussures et autres accessoires en cuir comme les sacs ou les ceintures.
Il ne se serait jamais venu à l’idée de personne de jeter un vêtement s’il développait un trou, avait une petite déchirure, qu’une fermeture éclair brisait ou que le talon d’une botte était décollé... Tout ceci se réparait! Les gens posaient même souvent des patchs sur les vêtements, de manière plus visible ou encore « invisible ».
Parfois, seulement de petites réparations sont nécessaires pour que la durée de vie du vêtement soit grandement prolongée. Ce serait une excellente idée que ce concept redevienne d'actualité!
Le lavage, c’est tout un art qui permet aussi de bien prendre soin de ses vêtements et d’allonger leur cycle de vie. Il y a plein de petits gestes qu’on peut poser selon l’étiquette du vêtement, le textile en question, la couleur de l’item ou autre :
À lire aussi : 10 erreurs de lavage... et leurs solutions
Mais oui, ça peut aussi faire partie du côté écoresponsable de la mode! C’est-à-dire l’idée de transformer nos vêtements une fois qu’ils ont fini leur vie utile. Ce n’est pas possible de le faire avec tous les types de textiles, mais certains vêtements, comme les t-shirts, s’y prêtent particulièrement bien.
Pas nécessairement besoin non plus de se servir de ce type de guenilles pour faire l’époussetage ou nettoyer les surfaces dans la maison! Elles peuvent par exemple être utilisées pour appliquer de la teinture ou du vernis sur un meuble, pour laver la voiture, pour éponger de gros dégâts, etc.
À lire aussi : 20 façons de transformer un vieux t-shirt
Finalement, c’est toujours une bonne idée de faire des échanges de vêtements plutôt que d’acheter. Ce dernier point ne correspond pas à une grosse proportion du graphique, mais on peut le garder en tête quand même.
Si vous avez une sœur, une amie, une cousine ou même une mère dont la taille est similaire à la vôtre, pourquoi ne pas faire des échanges de vêtements de temps en temps? C’est comme avoir de nouveaux vêtements sans être obligé de dépenser.
On peut de plus penser à emprunter/louer des tenues plus chic qu'on ne porterait qu'une seule fois - il existe plusieurs endroits ou c'est possible de le faire.
À lire aussi :
Consulter tous les contenus de Marie-Ève Laforte