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Si vous pensiez que la terre est absolument nécessaire pour faire pousser des plantes d’intérieur, détrompez-vous!
Certaines plantes, qu’on dit épiphytes, peuvent pousser sans terreau, sur un support comme un panier ou une planche de bois par exemple. C’est le cas de certaines fougères et orchidées.
La catégorie des plantes aériennes (tillandsias) n’a quant à elle tout simplement besoin de rien, mis à part d’un petit bain ou une vaporisation régulière. On peut tout simplement placer ces plantes dans un bol ou autre objet décoratif et en profiter.
Et finalement, certaines plantes peuvent très bien s’accommoder d’une culture hydroponique, c’est-à-dire qu’elles peuvent survivre et pousser dans l’eau. En voici quelques-unes, ainsi que des conseils pour bien réussir!
On va s’entendre là-dessus: les pothos sont les reines des plantes faciles. Elles vont non seulement s’adapter à n’importe quelles conditions (incluant une certaine négligence), mais elles semblent même prospérer et croitre dans pratiquement toutes les circonstances.
C’est parce qu’entre autres, elles possèdent et libèrent une grande quantité d’auxine, une hormone qui régule et stimule la croissance. Les pothos possèdent également des racines aériennes, qui les rendent encore plus faciles à propager dans l’eau. Ça semble contradictoire, mais les racines aériennes, qui servent habituellement à soutenir et positionner la plante dans son environnement, ont la particularité (magique) de se transformer en racines normales une fois plongées dans l'eau.
Pour commencer à se familiariser avec les plantes en hydroponie, les pothos sont idéaux! Avec le temps, ces plantes développent de longues lianes qui les rendent très intéressantes à placer dans un vase sur une tablette haut perchée, pour les faire descendre.
Tous les bégonias se contentent du fait de rester dans l’eau, mais certaines variétés, comme les Rex, s’en tirent particulièrement bien!
Pour que les boutures de bégonias développent des racines, toutefois, il faut que les tiges en question comportent au moins un nœud. Qu’est-ce que c’est un nœud? C’est un petit renflement dans la tige, habituellement entre chaque feuille.
C’est spécifiquement à travers ses nœuds que la plante se multiplie, que ce soit ses feuilles ou ses racines.
Pour avoir une bonne bouture «vigoureuse», une bonne pratique est donc de couper une tige plus longue et d’enlever une ou quelques feuilles du bas. Ceci assurera qu’au moins un nœud est présent et laissera de la place aux racines pour se développer.
Il existe deux sortes de philodendrons: ceux qui forment des longues tiges (lianes) et ceux dont le port est plus «central» ou unique. Les deux peuvent se cultiver dans l’eau, mais ceux à longue tige vont encore mieux s’en tirer.
Dans les deux cas, il est important, comme pour les bégonias, de s’assurer que les tiges comportent au moins un nœud.
Ces plantes sous-estimées ont plein d’avantages: leur feuillage coloré, le fait qu’elles tolèrent un environnement plus sombre et particulièrement le fait qu’elles développent très facilement et très rapidement des racines!
Les coléus aiment bien l’humidité, donc c’est une bonne idée de les conserver dans la salle de bain ou encore de les vaporiser de temps à autre. Cette fois, même pas besoin de nœud.
Un peu comme les pothos, les aglaonèmes sont des plantes extrêmement faciles et peu exigeantes. On peut tout simplement couper une branche d’une plante dans le sol (pas nécessaire de chercher un nœud) et la placer dans l’eau. La plante continuera de prospérer comme si de rien n’était!
Tout comme les coléus, les aglaonèmes sont intéressants parce qu’ils présentent des variétés panachées et très colorées.
Les plants d'avocat, qu'on peut faire pousser soi-même à partir d'un noyau suite à notre avocado toast, sont elles aussi des plantes qui peuvent demeurer dans l'eau indéfiniment.
La seule particularité pour cette plante, c'est qu'elle a besoin d'être changé d'eau plus régulièrement que les autres: au moins une fois par semaine. Sinon, elle est très chill et elle continuera sa croissance peu importe!
Si possible, conserver ces plantes dans un récipient (vase, bocal ou autre) transparent; ce qui permet de voir facilement le niveau d’eau et le système racinaire.
Les contenants en métal, qui sont réactifs et peuvent s’oxyder avec le temps, sont à éviter.
Idéalement, les plantes qui sont dans l’eau ne devraient pas être placées au trop gros soleil, qui fera s’évaporer l’eau beaucoup plus vite.
Elles ont toutefois besoin de suffisamment de lumière, mais certaines plus que d’autres! En gros, même dans l’eau, c’est important de conserver les recommandations relatives à chaque plante.
Entre autres, les pothos, étant des plantes qui dans leur milieu naturel s’accrochent sous la canopée dans la forêt tropicale, peuvent s’accommoder d’assez peu de lumière. Par contre, les philodendrons nécessitent plus de lumière pour être en santé.
Il est important de changer complètement l’eau régulièrement (au moins 1-2 fois par mois) et de s’assurer que la plante ne manque pas d’eau. Lorsque vous arrosez vos (autres) plantes, c’est donc une bonne idée de faire une vérification rapide des plantes qui sont dans l’eau et d’en rajouter un peu au besoin.
Dans un monde idéal, les plantes préfèrent de l’eau autre que celle du robinet! Les plantes en général ne sont pas des grandes fans du chlore et des autres minéraux contenus dans cette eau.
Alors, ce n’est pas une obligation, (après tout les plantes qui survivent à long terme dans l’eau sont des plantes d’emblée résistantes et robustes, moins «divas» et capricieuses) mais si possible, l’eau distillée, l’eau de source, l’eau de pluie ou à tout le moins l’eau du robinet filtrée leur convient mieux.
Les plantes n’ont pas seulement besoin d’eau ou de lumière; elles nécessitent aussi des nutriments qui leur permettent de croitre et de rester en santé. Habituellement, ces nutriments leur proviennent du terreau ou du sol dans lequel elles poussent. Dans la nature, comme le sol est un milieu vivant et en constante transformation, elles peuvent habituellement renouveler ces nutriments et minéraux sur place. Par contre, comme plantes d’intérieur, les nutriments disponibles dans le terreau de leur contenant finissent par s’épuiser, et c’est pourquoi il est nécessaire de supplémenter avec de l’engrais de temps à autre.
C’est la même chose dans l’eau; il faut absolument fertiliser les plantes, étant donné que l’eau ne leur procure pas d’emblée ce dont elles ont besoin. Un bon engrais liquide devrait contenir au minimum de l’azote, du potassium et du phosphore.
L’engrais ajouté à l’eau des plantes cultivées en hydroponie devrait généralement être dilué à ¼ de la dose inscrite sur le produit. On peut ajouter cet engrais «faible» chaque fois que l’eau est changée ou une fois par mois environ. Pour la plupart des engrais liquides du commerce, ceci devrait habituellement équivaloir à une ou 2 goutte(s) de produits par plante, tout au plus.
Certaines plantes développent des systèmes racinaires assez impressionnants, même dans l’eau! Dans ce cas, il faut faire attention à ne pas surcharger le contenant. Par exemple, il se vend de très jolies éprouvettes pour y faire pousser des plantes dans l’eau. Ça fonctionne pour de toutes petites boutures et pendant un certain temps, mais si le récipient devient rempli aux ¾ par la jungle de racines, ce n’est évidemment pas bon pour la plante.
Les racines ne devraient jamais être si tassées qu’elles s’enroulent plusieurs fois autour du contenant dans lequel elles sont et n’ont plus de place pour prendre de l’expansion. Si c’est le cas, il faut tout simplement transférer la plante dans un contenant d’eau plus grand!
Il faut d’abord s’assurer que le contenant ou le vase dans lequel on conserve la plante est scrupuleusement propre, au départ. C’est une bonne idée de le laver avec une eau qui contient quelques gouttes d’eau de Javel, pour s’assurer d’enlever toutes les particules, bactéries ou les moisissures microscopiques qui pourraient s’y trouver (à cause d’autres plantes ou fleurs, par exemple). Il faut bien sûr ensuite complètement rincer cette eau javellisée, qui ne plaira pas beaucoup à la plante!
Mais même malgré ces précautions, il arrive parfois que des algues se développent. Si c’est le cas, ça peut être une indication que l’eau est trop stagnante, donc qu’elle devrait être changée plus souvent. Ce peut aussi être un signe que la plante devrait être éloignée un peu du soleil direct.
Si des algues se forment, ce n’est pas nécessaire de jeter la plante! On peut simplement vider et nettoyer, encore une fois avec quelques gouttes d’eau de Javel, le contenant, puis bien le rincer. Quant à la plante, on peut rincer abondamment ses racines, pour enlever le plus d’algues possible. On peut ensuite couper certaines racines plus affectées avec des ciseaux ou des sécateurs bien propres; la plante ne devrait pas trop en souffrir et elle refera rapidement ses racines.
Finalement, en prévention, on peut ajouter un peu (une petite cuillère) de charbon en poudre dans l’eau pour empêcher la formation des algues.
C’est important de comprendre que certaines plantes, par opposition à celles citées dans cet article, ne sont PAS faites pour être conservées dans l’eau.
Dans certains cas, elles peuvent être placées temporairement dans l’eau, le temps de les bouturer puis de les replanter. Après quelques mois, elles devraient normalement avoir développé un système racinaire suffisant pour pouvoir être placées en terre. Si on les laisse plus que ça, après un certain temps elles vont commencer à dépérir et à montrer des signes de détresse. C’est important de se rappeler ceci: plus on laisse une de ces plantes longtemps dans l’eau et moins elle aura de chances de survie une fois replantée dans le terreau.
Parmi ces plantes «zone grise», on peut compter par exemple:
D’autres plantes, quant à elles, ne devraient même jamais être contenues dans l’eau, sauf pour de très courtes périodes (si par exemple vous les placez dans un arrangement décoratif, puisque dans ce cas vous les traitez plus comme des fleurs coupées).
Parmi ces plantes «drapeau rouge», on peut compter:
En gros, toutes les plantes qui n’ont vraiment pas besoin d’être arrosées beaucoup/souvent ont plutôt tendance à détester un milieu hydroponique, ce qui est tout à fait logique!
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