Souvent, quand on entend parler de défis viraux sur les réseaux sociaux, il s’agit plutôt de choses anodines… Ou encore dans le cas des adolescents, ce genre de défi peut être carrément dangereux! Mais si on profitait de la popularité de ce type de contenu, que les gens aiment bien partager en général, pour faire quelque chose pour l’environnement? C’est le pari qu’a fait Byron Román, un résident de Pheonix en Arizona, il y a quelques mois, avec le défi Trashtag.
Le défi Trashtag
En mars 2019, Román a publié cette photo avant/après sur Facebook, avec le texte suivant :
Byron Roman/Facebook
«Voici un nouveau défi pour vous tous les ados qui s’ennuient. Prenez une photo d’un endroit qui a besoin d’être nettoyé, puis prenez une autre photo une fois que vous vous en êtes occupés. Et ensuite, publiez-les!».
À noter que contrairement à ce que beaucoup de gens croient, il ne s'agit pas d'une photo de Byron Román lui-même, mais plutôt de Younes, un activiste environnemental algérien. Ce qui est arrivé, c'est que l'américain est tombé sur les photos de Younes, qui avait lancé l'année dernière un défi déchets dans son village. L'élan de Younes a inspiré Byron Román, qui souhaitait que d'autres jeunes agissent de même.
Román, qui avait l'habitude de publier chaque jour un petit mot d'inspiration, de motivation ou de sagesse sur Facebook, était loin de se douter de ce qui allait se passer ensuite : sa publication est devenue virale. Alors qu'au départ il n'a obtenu que quelques mentions J'aime parmi ses amis, «quelque chose s'est passé durant la journée; à mesure que le temps passait, la publication devenait de plus en plus populaire!» a t-il confié à l'émission As it Happens de la CBC. «Je crois que les gens qui ont vu le message l'ont vraiment aimé et ont voulu le partager.»
Au bout d’une semaine, elle avait été partagée plus de 334 000 fois sur Facebook et il y avait plus de 25 000 photos identifiées avec le mot-clic #trashtag, choisi par Román sur sa publication (avec l’équivalent en espagnol, #basurachallenge). Plusieurs médias, incluant ici au Canada, se sont même mis à rapporter la nouvelle.
L’origine du #trashtag
Ce n’est pas Román qui a inventé le mot-clic #trashtag; celui-ci a fait son apparition en 2015 lorsque UCO, une compagnie d’équipement de plein air basée à Seattle l’a lancé, accompagné d’un concours, pour inciter les randonneurs et campeurs à ramasser des déchets pendant leurs sorties dans la nature.
Mais malgré le fait que ce concours avait connu un modeste succès il y a 4 ans, on peut dire que c’est réellement la publication de Román qui a propulsé ce mot-clic à un tout autre niveau!
La réponse mondiale
Ce ne sont pas uniquement des adolescents américains ayant un peu de trop de temps à tuer qui ont répondu du défi : des dizaines de milliers de personnes se sont mises à la tâche et ont participé à nettoyer leur environnement. Román a reçu des photos provenant d’endroits aussi divers que l’Ukraine, l’Israël, le Brésil, la Hongrie, l’Australie, le Vietnam, la Jamaïque…
Et ce mouvement spontané a touché des gens de tous les âges : des enfants, des familles, des retraités, etc. Depuis 3 mois, de multiples nouvelles photos continuent d’être publiées chaque jour.
Román a expliqué au magazine TIME que «lorsque les adolescents n'ont rien à faire, c'est à peu près la pire chose qui puisse arriver! Alors je me disais que peut-être, mon défi pourrait rejoindre une personne quelque part qui en ferait quelque chose de positif.» Au micro de As it Happens, il a ajouté «qu'il n'en revenait pas de voir que les gens faisaient ce que je leur avais demandé. Ça me dépasse complètement! Et pas seulement les ados, mais tout le monde.»
Et au Québec?
Román lui-même est conscient que ramasser les déchets existants ne suffit pas... Selon lui, la «meilleure approche» pour donner un coup de pouce à la planète serait plutôt de réduire drastiquement, voire d'éliminer les déchets que nous produisons.
Beaucoup de gens ont commenté à l’effet que dans un monde où les publications virales sont souvent ultra-légères, voire vides de sens, ce genre de défi était très inspirant et positif. Comme un rappel qu’un geste bien simple peut avoir un impact important lorsque les gens s’assemblent et agissent dans un même but.
À quand la parution d’un mot-clic -et d’un défi du genre- en français au Québec? L’invitation est lancée!
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