Je vous présente un petit projet que mon conjoint et moi avons réalisé récemment dans notre salon : un pan de mur en bois de palette.
Il s'agissait du mur situé au-dessus du foyer : un espace étroit, mais tout en hauteur. En effet, le plafond du salon est en pente et ce mur se trouve à son point le plus élevé, alors l'espace à remplir était d'environ 14 pieds (4,25 m) de hauteur, par 3 pieds 11 pouces (1,2 m) de largeur.
Pour ce projet, nous avons été inspirés d'un article que j'ai récemment écrit sur ce site, montrant comment un vrai débrouillard avait complètement transformé son sous-sol pour 107$, grâce entres autres à du bois de palette récupéré.
Première étape : trouver le bois
En tout, nous avons eu besoin de 10 palettes pour réaliser le mur.
Lorsqu'on se met à chercher, on se rend rapidement compte que les palettes sont partout. Nous en avons donc ramassées à différents endroits, comme une « cour à scrap » et à côté de quelques usines situées dans une zone industrielle pas très loin de chez nous.
Crédit photo: Marie-Ève Laforte
Se les procurer à quelques endroits est une bonne idée, parce qu'il y a de grandes différences dans la qualité, la texture et l'épaisseur du bois. Quelques-unes des palettes que nous avons récupérées étaient en pin, tandis que d'autres étaient faites de beau bois franc. Certaines semblaient très récentes alors que d'autres étaient faites de bois très usé, craqué, plein de nœuds; plusieurs enfin avaient des traits particuliers, faits par une scie, un rabot ou une sableuse industrielle. Tout ceci donne une diversité très intéressante dans les planches qui se retrouveront sur le mur.
Note
Même si les palettes ont l'air « à l'abandon », c'est toujours courtois de s'informer auprès du commerce ou de l'usine pour savoir si c'est correct de les prendre. Sauf si évidemment, comme ça nous est arrivé, elles sont empilées à côté d'une pancarte portant l'inscription « À donner »!
À éviter
On trouve parfois des palettes colorées, mais même si celles-ci pourraient donner des planches originales, nos recherches nous ont recommandées de les laisser de côté. En effet, elles sont habituellement traitées avec des produits chimiques lourds et souvent utilisées pour transporter des matières dangereuses (potentiel de contamination).
Également à éviter, pour des raisons évidentes : les palettes qui ont l'air d'avoir reçu du liquide, que ce soit de la nourriture, du nettoyant ou autre...
Deuxième étape : démanteler les palettes
À l'aide d'une scie ronde, d'une scie sauteuse ou d'une scie alternative, il faut tout simplement libérer les planches une par une. Il faut ensuite enlever les clous, les broches, etc., avec des pinces et des gants. Certaines têtes de clous sont restées dans les planches et nous les avons laissées ainsi parce que ça crée un détail intéressant.
Pourquoi ne pas tout simplement les défaire «à la main» (avec un pied de biche)? Vous pouvez essayer, mais les experts affirment que c'est très difficile à faire sans briser le bois. Les palettes sont en effet construites de manière extrêmement solide, parce qu'elles doivent travailler fort et durer longtemps.
Nos planches étaient de longueurs variables, mais ce n'est pas important, parce qu'elles peuvent quand même toutes servir.
Troisième étape : sabler les planches
Toutes les planches sont ensuite passées à la sableuse électrique. Ceci a non seulement permis de faire un certain nettoyage de surface, mais également de faire ressortir la texture des planches, qui est devenue plus prononcée. Il ne faut pas trop forcer la dose non plus avec le sablage : les imperfections, c'est ce qui fait le caractère de ce type de bois.
Note
Si les palettes ont l'air vraiment sales, on peut également les arroser avec la nettoyeuse à pression avant. Nous ne l'avons pas fait puisque l'état des planches ne le justifiait pas vraiment.
Quatrième étape : tailler les planches
Ensuite, les planches ont été taillées sur la largeur, à l'aide d'un banc de scie. Nous avons décidé de faire 5 largeurs différentes, séparant le bois en piles à peu près égales. Les planches les plus étroites mesuraient 5,5 cm (2,1 pouces) et les plus larges 18 cm (7 pouces).
Une fois séparées, nous avons identifié chacune des planches par sa largeur (allant de 1 à 5), en écrivant le chiffre à plusieurs endroits sur le dessous (le côté moins beau) de la planche.
Cinquième étape : teindre les planches
Nous avons utilisé de la teinture pour bois, qui est matte et non pas lustrée. Nous avons acheté 3 teintes différentes : une très pâle, une très foncée et une entre les deux.
La teinte exacte importe peu, mais c'est plus esthétique de respecter des teintes qui appartiennent à la même famille : par exemple, nous avons fait attention de ne pas utiliser à la fois une teinte très dorée, une teinte très rougeâtre et une très brune. La teinture s'est faite à la main, à l'aide de vieux torchons plutôt que des pinceaux.
Les planches, toujours séparées par famille de largeur, ont ensuite été mises à sécher au soleil, ce qui a été très rapide (moins d'une heure). Une seule couche a été nécessaire.
Avec seulement 3 teintes, nous nous sommes retrouvés avec une multitude de variations dans la couleur des planches, puisque chaque type de planche et chaque essence de bois réagit différemment.
Crédit photo: Marie-Ève Laforte
Sixième étape : faire le mur!
Le temps de réaliser notre mur est enfin arrivé! Nous avons étalé toutes les planches par terre, près du mur, toujours par famille de largeurs. En voyant le casse-tête de planches comme ça, c'était beaucoup plus facile de choisir lesquelles mettre ensemble sur le mur.
La réalisation est simple : nous y sommes allés une rangée à la fois, en utilisant des planches de la même largeur pour chaque rangée. Nous y allions de façon aléatoire : une rangée de 2, suivies par une rangée de 4, puis une rangée de 5, etc. Certaines rangées étaient composées de 2 planches, alors que d'autres comportaient plutôt 3 planches, afin de bien utiliser les retailles.
Nous commencions habituellement par une planche de pleine longueur (parfois à partir de la gauche, parfois à partir de la droite), suivie d'une planche taillée : nous mesurions la taille nécessaire en plaçant la planche directement sur le mur, la marquions au crayon, puis coupions la planche en deux avec le banc de scie. La retaille était ensuite utilisée plus tard.
Les planches étaient clouées sur place à plusieurs endroits, avec une cloueuse à batterie. 2 batteries ont été nécessaires pour ne pas devoir interrompre le travail. Lorsqu'une était déchargée, elle retournait sur la charge pendant que l'autre prenait la relève.
Nous avons eu au final très peu de perte de bois : l'équivalent de 4 ou 5 planches seulement.
Crédit photo: Marie-Ève Laforte
Coût et temps nécessaire
Le coût total du projet : 25$.
Étant donné que nous possédions déjà tous les outils et que le bois était gratuit, les seuls dépenses ont été la teinture (environ la moitié de 3 contenants à 8$ chacun), ainsi que les clous pour la cloueuse (autour de 10$).
Un projet de 2 fins de semaines
Mis à part les quelques heures nécessaires pour trouver les palettes (à temps perdu), la préparation des planches (étapes 2 à 5) a pris environ 1 journée et demie.
Monter le mur a pris environ 4 heures, ce qui était moins que prévu!
Crédit photo: Marie-Ève Laforte
Nous sommes très satisfaits du résultat! Qu'en pensez-vous?