«Je te demande pardon»
Demander pardon, c’est demander à celui qu’on a blessé ou offensé de ne pas garder de ressentiment, de désir de vengeance ou de punition envers nous. Cette démarche implique qu’on reconnaît nos torts. On doit aussi faire comprendre à l’autre qu’on souffre ou qu’on est peiné de ce qu’on lui a fait vivre. Toutefois, même si on demande à l’autre de nous pardonner, celui-ci peut ne pas nous l’accorder. Même s’il est souhaité, un pardon ne s’impose pas et comme la forme «pardonne-moi» est à l’impératif – et sous-tend un ordre – il serait donc préférable d’utiliser la formulation «je te demande pardon».
Quand on pardonne à quelqu’un, c’est un acte que l’on pose pour nous pour cicatriser de ce qui est arrivé (trahison, chicane, humiliation, etc.). Cela ne veut pas dire qu’on l’oublie, qu’on excuse ce qui s’est produit, ni même qu’on est prêt à entamer une réconciliation, mais on fait, d’une certaine façon, la paix avec ce qui est arrivé. La paix, en nous! Car le pardon, on le fait pour soi. Par le pardon, on tourne le dos au ressentiment, on fait le ménage dans des émotions dont on était prisonnières et on se redonne une certaine liberté ou un contrôle sur notre propre existence.
À lire
Peut-on tout pardonner?, Les principaux obstacles au pardon et comment les surmonter. Par Olivier Clerc, Eyrolles, 2015, 160 p., 22,95$
«Excuse-moi» ou «Je te présente mes excuses»
S’excuser a un côté plus raisonné et moins émotif que de pardonner. On trouve et expose des motifs qui expliquent et justifient son geste. On essaie d’atténuer les conséquences de l’acte posé. Parmi les facteurs déresponsabilisants évoqués lorsqu’on présente des excuses, on retrouve l’ignorance («Je ne savais pas que…») et l’aveu de l’erreur («J’ai fait une gaffe…»). Quand on accepte les excuses de quelqu’un, c’est qu’on ne tient pas l’autre totalement responsable de ce qu’il a fait, on comprend et accepte les raisons qui réduisent la portée de son acte.
Attention : dire «Je m’excuse» serait une forme fautive à utiliser, car elle sous-entend qu’on s’excuse à soi-même.