Chaque fois que je dis à quelqu’un que j'aime le tricot, les réactions sont instantanées. Certains trouvent que c’est «vintage» et aimeraient essayer, d’autres lèvent le nez sur une activité «grand-mère», mais la plupart me demande «Tu as le temps de faire cela? Pourquoi tu fais cela?».
Non, je ne tricote pas pour épargner. Il serait bien plus économique – en temps et en argent! – d’aller acheter un foulard au magasin. Rien de plus facile. Mais ce n’est pas pour cela que je tricote. Ce n’est même pas pour la fierté de porter quelque chose que j’ai fait de mes mains, ni parce que je suis difficile et veut créer quelque chose qui me ressemble. Non. Je tricote parce que c’est ainsi que je relaxe.
Tricot et stress
Surprenant? Quand j’explique la raison de mon amour pour le tricot, on fronce les sourcils et on me dit «Tu pourrais ne rien faire du tout!». Impossible. Comme vous, j’ai le cerveau qui bouillonne à longueur de journée et mes doigts pianotent sur mon clavier à un rythme un peu fou. Ne rien faire est pour moi un supplice. Je n’arrive pas à faire le vide en étant immobile. Mes idées partent en tous les sens et je ne me détends pas une seconde. En tricotant, par contre, j’y parviens. Je vous explique. En faisant danser mes aiguilles, mon esprit se centre doucement sur chaque maille. Le travail manuel et répétitif a cela de bon : il permet à notre cerveau de se concentrer et de réduire son activité. On oublie un peu ce qui nous entoure. Et peu à peu, notre corps se détend.
La répétition continue du même geste activerait les mêmes zones de notre cerveau que lorsqu’on fait de la méditation ou du yoga. Les effets sont donc apaisants, relaxants et calmants. Une chercheure spécialiste de la douleur, Monica Baird, souligne que tricoter abaisse notre taux de cortisol, la méchante hormone du stress, et stimule la production de sérotonine et de dopamine, les gentilles hormones responsable du bien-être.
Se détendre par le tricot
On pourra bientôt déclarer sans vraiment se tromper que le tricot est devenu le «nouveau yoga» à la mode. Tricoter reste pour l’instant une thérapie maison aux incroyables effets. Voici quelques bienfaits notés au fil de mes recherches.
- Passage du corps en mode relaxation
- Réduction du niveau de stress et de notre taux d’adrénaline
- Augmentation de notre résistance aux douleurs chroniques
- Stimulation des défenses immunitaires
- Baisse du rythme cardiaque et de la pression
- Réduction des tensions musculaires
Je ne suis pas seule!
Autour de moi, plusieurs femmes ont ressorti les aiguilles à tricoter de leur mère (ou grand-mère). Elles tricotent pour mille et une raisons, mais surtout pour s’offrir un moment à soi. Certaines organisent des «tricothons» des rencontres dans des restaurants ou chez une amie, d’autres tricotent dans des cafés (à Sherbrooke comme à New York dont le slogan est «Eat Knit and be happy»). Il y a une multitude de forums et de sites sur le tricot où on se partage nos trucs, nos réalisations et nos patrons. Mais surtout, la valse des aiguilles, les rangs qui enfilées et les foulards réalisés montrent qu’on prend soin de soi à sa façon. On décroche en accrochant nos mailles une à une dans un mouvement répétitif qui nous fait le plus grand bien.
Alors, vous me comprenez mieux? Ça vous dit de relaxer? Prenez des aiguilles et tricotez!