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Bien-être

La procrastination : pourquoi remet-on sans cesse certaines tâches à plus tard?

Qui peut se targuer de ne jamais avoir trouvé une « excellente mauvaise » raison pour ne pas se mettre à la tâche. J’admets l’avoir fait moi-même pas plus tard que… lors de la rédaction de ce texte. Coupable votre honneur!

Nul besoin d’effectuer des recherches historiques étoffées pour comprendre que la procrastination est une mauvaise habitude contemporaine qui semble augmenter en termes d’ampleur. En effet, je doute que nos arrière-grands-parents pouvaient se « permettre » de remettre à plus tard le travail dans les champs ou à la ferme…

Pourquoi procrastine-t-on et comment cesser d’adopter ce comportement? Des explications.

La procrastination : qu’est-ce que c’est?

D’abord, qu’est-ce que la procrastination? Il s’agit de la tendance à repousser une tâche, et ce, sans raison légitime. La personne qui procrastine va s’affairer à une autre occupation ou activité moins importante. Aussi, rappelons que la procrastination entraîne des conséquences notamment l’augmentation de l’anxiété.

Qu’est-ce que la procrastination n’est pas? Un temps de repos! Évidemment, il est important, voire crucial de recharger nos batteries d’énergie. Cela est d’autant plus vrai dans les périodes de grande charge de travail ou de fins de session scolaires, par exemple.

Et donc, qu'est-ce qui distingue la procrastination d’une réelle pause? Son aspect bénéfique! Lorsque l’on prend consciemment et sciemment un moment de pause, il s’agit d’un investissement. En effet, le temps consacré au repos, à la détente ou au plaisir aura pour résultat d’augmenter notre concentration, motivation et énergie pour les tâches à accomplir par la suite.

Toutefois, lorsque l’on procrastine, la culpabilité et l’anxiété associées à ce moment d’arrêt non planifié diminuent, voire suppriment les bienfaits de cette interruption de travail.

Prenons pour exemple Cynthia qui se sent saturée de son étude et qui va prendre un bain afin d’être davantage disponible pour la suite de ses apprentissages Cynthia adopte alors un comportement sain, bénéfique et souhaitable.

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Sachant que la procrastination engendre des émotions désagréables et qu’elle n’a pas de bénéfices visibles, pourquoi continue-t-on à répéter ce comportement?

Sophie, de son côté, prend aussi un bain pour se détendre, mais n’y arrive pas! Elle ne cesse de perdre de l’énergie à repousser ses pensées lui rappelant les chapitres à étudier pour son examen. En fait, Sophie a tellement repoussé son étude dans les derniers jours qu’elle s’inquiète de ne pas être suffisamment prête pour le jour fatidique…

Évidemment, vous comprendrez que Cynthia sera beaucoup plus concentrée et disposée à mémoriser et comprendre sa matière après son bain que Sophie.

Les fausses bonnes raisons de procrastiner : les causes de la procrastination

Sachant que la procrastination engendre des émotions désagréables et qu’elle n’a pas de bénéfices visibles, pourquoi continue-t-on à répéter ce comportement? 

Certaines personnes se retrouvent systématiquement dans des cercles vicieux de procrastination à chaque fin de session, et ce, même s’ils avaient pris la ferme décision de ne plus agir ainsi (vous savez la fameuse résolution : « cette session-ci, je reste à jour dans les lectures et mes résumés de cours », résolution qui prend le chemin des poubelles après 2 ou 3 semaines…).

Plusieurs pistes sont possibles pour expliquer la procrastination...

  1. La création d’un handicap intentionnel, soit une façon inconsciente de justifier son « échec » afin de préserver son estime de soi. Pour certaines personnes il peut être moins menaçant de ne pas atteindre un objectif ou avoir de bons résultats scolaires (par exemple) en pouvant expliquer (surtout à eux-mêmes) que les efforts investis n’étaient pas suffisants.
  2. La procrastination peut aussi être le résultat d’une anxiété mal gérée. En effet, si nous anticipons une tâche de façon négative, nous allons avoir tendance à l’éviter le plus possible. Ce principe est logique : nous fuyons ce qui est désagréable! Le problème ici c’est que la tâche devra être faite éventuellement. Et donc, plus nous la repoussons, plus elle sera anxiogène… et nous voilà bien pris dans le fameux cercle vicieux!
  3. La mauvaise gestion du temps. Certaines personnes tendent à sous-estimer le temps nécessaire à l’exécution d’une tâche. Ainsi, elles ne réserveront pas suffisamment de temps pour l’accomplir. Combinée à l’explication deux, cela devient un mélange « explosif » dans lequel plusieurs personnes avec un trouble d’attention pourront se reconnaitre!

Vaincre la procrastination : il y a des solutions!

Quelles stratégies adopter pour réduire la procrastination?

  • Une bonne gestion du temps avec l’utilisation d’un échéancier et d’un agenda.
  • Diviser les tâches en petits « morceaux » afin de réduire le stress généré par l’impression d’être devant une montagne (par exemple : mardi matin = rédiger l’introduction de ma présentation, mercredi après-midi = rédiger la section 2 et 3, etc.).
  • Se réserver du temps de pause. Après tout, l’envie de mettre le travail de côté sera beaucoup moins forte si l’on s’accorde une vraie période de détente prévue!
  • Débuter avec les tâches les plus pénibles/complexes/ennuyantes pour ne pas qu’elles nous suivent tel un petit nuage noir au-dessus de notre tête.
  • Prendre note de l’effet bénéfique d’avoir terminé une tâche que l’on procrastinait ou lorsque nous sommes à jour.

En parallèle de ces stratégies, je vous invite à réfléchir à la place qu’a la performance dans votre vie et votre estime de vous. Il est certain que si vous vous valorisez fortement par vos réussites au travail ou dans vos études, l’anxiété ainsi que l’anxiété de performance viendront s’immiscer dans votre sphère occupationnelle et risqueront de créer des comportements de procrastination.

Pour terminer, si la lecture de cet article vous servait d’excuse pour ne pas faire une tâche que vous repoussez... Allez-y! Fixez-vous un tout petit objectif qui peut être seulement d’organiser votre prochaine séance de travail ou d’étude.

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