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À cette époque de l’année, plusieurs dressent le bilan de ce qui se passe dans leur vie. Ils et elles se questionnent sur leurs réussites, leurs moins bons coups, les plus beaux moments ainsi que ceux à oublier.
Au cours de votre rétrospective, vous vous demanderez sûrement si vous avez tenu vos engagements envers vous-même et notamment vos fameuses résolutions du Jour de l’An. D’ailleurs, vos objectifs de l’année 2024 sont peut-être les mêmes que l’an passé!
Bien que j’aie profondément confiance sur la capacité de l’humain à travailler sur lui-même (sinon, je n’en aurais pas fait ma profession!), je suis assez convaincue que la majorité se rendra compte que les fameuses résolutions n’ont pas vraiment été tenues…
Alors, est-ce une bonne idée de prendre des résolutions? Pourquoi est-ce difficile de réaliser nos buts établis en début d’année et faire preuve de motivation?
Pourquoi avons-nous tant de mal à tenir nos résolutions que nous avons pourtant l’impression d’avoir choisies pour notre bien, sans aucune forme de contrainte apparente?
D’abord, la nouvelle année n’est pas une source de motivation réelle en soi. Après tout, on ne fait que tourner la page du calendrier et se tromper pendant quelques semaines en écrivant la date sur nos documents. En fait, changer d’année… ça ne change pas grand-chose!
Les probabilités d’atteindre nos objectifs sont plus grandes lorsque la motivation est dite «intrinsèque», c’est-à-dire qu’elle tire ses origines à l’intérieur de nous-mêmes. Ce type de motivation s’oppose à celle que l’on qualifie d’«extrinsèque», soit qui provient d’une autre personne ou de l’environnement, la société.
Par exemple, si une personne se donne comme objectif de maintenir sa maison rangée, elle risque davantage d’abandonner si elle le faisait pour éviter les disputes avec son ou sa partenaire (motivation extrinsèque) que si elle a pris conscience que cela lui apporte un bien-être et un sentiment de satisfaction (motivation intrinsèque).
Comment savoir si notre motivation est intrinsèque ou extrinsèque? Écoutez votre discours interne! Est-ce que vous vous dites: «il faut que j’aille prendre ma marche» ou «j’ai envie d’aller respirer l’air frais pour décompresser de ma journée»?
Si vous vous entendez utiliser le verbe «falloir», il y a peu de chance que votre motivation prenne racine «à la bonne place»...
Mais est-ce l’échec assuré? Non! Si cet objectif est important pour vous ou cohérent avec vos valeurs ou essentiel pour votre bien-être, il est possible de changer ce discours interne en identifiant les bénéfices de ce changement (par exemple: je vais aller prendre une marche pour mieux me concentrer cet après-midi).
Même nos plus mauvaises habitudes nous procurent des gains qui, s’ils ne sont pas compris et identifiés, peuvent créer une résistance à notre capacité à les changer.
Aussi, il est important de prendre conscience et d’admettre que nos comportements (bénéfiques ou non pour notre santé physique/mentale/sociale, etc.) ont une fonction et des avantages. Eh oui, même nos plus mauvaises habitudes nous procurent des gains qui, s’ils ne sont pas compris et identifiés, peuvent créer une résistance à notre capacité à les changer.
Ainsi, une personne pourrait s’acharner à se donner comme résolution de cesser de fumer, sans succès. Il serait facile de conclure tout simplement que la dépendance est physiologique, ce qui expliquerait l’échec perpétuel de l’objectif.
Pourtant, en remettant en question ce comportement, la personne pourrait prendre conscience que la cigarette a pour fonction de calmer son stress. Elle pourrait identifier l’aspect «coupe-faim» comme un bénéfice secondaire dont elle n’a pas envie de se départir. Cette réflexion pourrait l’amener à développer d’autres outils de gestion du stress et travailler sur sa relation à son alimentation et à son corps, ce qui permettrait de rendre l’arrêt de la cigarette moins ardu.
D’autre part, notre difficulté à maintenir nos résolutions peut aussi provenir de leur ampleur. S’imposer un changement trop grand, c’est décourageant! C’est également la meilleure recette pour échouer et vivre de la culpabilité, ce qui freinera encore plus notre élan.
Par exemple, si votre objectif est de mieux organiser votre temps, je vous suggère de ne pas vous imposer un agenda à remplir qui est un projet en soi (par exemple: avec plein de sections et de coloriage). Tentez plutôt de consacrer les 5 premières minutes de votre journée à l’organiser. Après, si vous vous découvrez une passion de l’organisation, vous pourrez augmenter le temps que vous allez y accorder: après tout, votre motivation sera devenue entièrement intrinsèque!
Pour celles et ceux qui prendront comme résolution de perdre du poids ou de faire du sport pour modifier leur corps, j’aurais tant de choses à vous écrire, mais l’espace me manque! Je vous réfère à mon article écrit récemment pour débuter votre réflexion: Comment garder une relation positive avec l’alimentation pendant le temps des Fêtes?
J’aimerais conclure en portant à votre attention un double standard fréquent. Lorsque le décompte se terminera et que 2023 sera officiellement chose du passé, que direz-vous à vos proches? Vous leur souhaiterez probablement une belle année remplie de santé et d’amour. Bref, vous leur offrirez des vœux bienveillants, simples et orientés vers l’essentiel. Pourquoi ne pas vous accorder cette même douceur au lieu de verser dans des serments de performance?
Je vous laisse sur cette réflexion… Et je vous souhaite une année 2024 remplie de moments qui vous feront sourire lorsque vous vous bercerez dans votre maison de retraite. Parce que ce sont ces souvenirs qui comptent vraiment.
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