Vos discussions avec votre conjoint tournent toujours en queue de poisson. Vous avez l’impression de ne pas être entendue et de ne pas comprendre l’autre. Vous n’osez plus rien dire, car vous croyez que cela n’en vaut plus la peine. Quelles peuvent être les raisons qui nuisent à votre communication et comment dénouer cette impasse?
Raisons pouvant diminuer la possibilité d’établir une communication efficace
Bien se connaître
Lorsque vous êtes en couple, que vous soyez mariés ou pas, il peut arriver que vous n’arriviez plus à communiquer. Une des premières raisons pouvant provoquer cette difficulté est le manque de connaissance de soi.
En effet, si vous vous connaissez mal, vous serez porté à faire de la projection, c’est-à-dire que vous accuserez votre partenaire d’être ce que vous êtes. Par exemple, vous accuserez votre conjoint de ne pas être suffisamment présent, alors que vous êtes constamment partie. Évidemment, cette accusation ne sera pas reçue ou sera contestée, et avec raison. Toutefois, la personne qui fait de la projection ne se rendra pas compte qu’elle parle d’elle-même et cela provoquera assurément un sentiment de ne pas être compris ni entendu, et ce, pour les deux parties.
Des blessures à reconnaître, accepter, panser
Bien vous connaître vous permet de faire la différence entre une attaque de l’autre ou une blessure interne. Souvent, le premier réflexe est d’assumer que l’autre nous attaque, mais si vous vous connaissez bien, vous pourrez faire la part des choses. Cela vous permettra de développer votre sens du discernement et solidifiera vos capacités à détecter la réalité. Une personne qui connaît ses forces et ses faiblesses peut plus facilement détecter si le malaise ressenti provient des paroles de l’autre ou d’un trouble personnel.
De plus, si vous vous connaissez mal, vous pourriez avoir du mal à identifier ce que vous ressentez, et il vous sera impossible ou plus difficile d’exprimer vos sentiments. Il se pourrait que, malgré tout, vous demandiez à l’autre qu’il comprenne ce que vous vivez ou ressentez. Mais comment demander à votre conjoint de comprendre ce que vous ne comprenez pas vous-même?
À chacune de vos conversations avec votre conjoint, vous vous sentez attaquée par ses paroles? Peut-être vous attaque-t-il, mais il faut se questionner. Il peut arriver que vous vous sentiez attaquée, mais que les paroles de l’autre n’étaient ni des attaques, ni des reproches. Souvent, lorsqu’on se sent attaquée par le discours de l’autre, c’est que nous avons, dans notre histoire, une blessure qu’il faut travailler.
Si vous ressentez un malaise en raison des paroles de l’autre, il se peut que vous projetiez ce malaise sur lui et l’accusiez de vous attaquer. Cette situation sera assurément incomprise puisque les deux partenaires auront l’impression d’avoir raison et resteront campés sur leur position.
Quoi faire pour s’aider à mieux se connaître et ainsi mieux communiquer
La thérapie
Si votre principal problème est le manque de connaissance de vous-même, la thérapie est un bon moyen de trouver de l’aide. Elle peut se faire à deux, mais peut aussi faire partie d’un processus individuel. L’important, si vous suivez une thérapie, est d’être honnête et de vous laisser aller, sinon le travail restera superficiel et vous surferez sans trouver de vague. Une thérapie peut faire mal, les blessures peuvent être profondes, et s’en approcher peut donner l’impression d’entrer dans un champ de bataille, mais connaître ses blessures permet une compréhension et une ouverture à l’autre.
La confidence
Discuter avec vos amis peut aussi aider, mais n’oubliez pas qu’ils prendront souvent pour vous et voudront vous défendre ou seront coincés dans leur propre histoire et ne sauront pas en faire abstraction. Il vous faudra donc être suffisamment alerte pour le détecter.
La lecture
Il existe également de nombreux livres que vous pouvez lire, mais il peut arriver que vos blessures soient trop grandes pour que vous puissiez réellement y trouver de l’aide.
Sans attaque, parler de ses propres besoins
Pour établir une communication efficace, il est toujours préférable de parler au « je » et de ne pas accuser l’autre d’être si ou cela. Dites-lui « Je me sens mal aimé… Je n’aime pas quand tu rentres tard… », plutôt que de l’accuser en disant « Tu rentres toujours trop tard… ou Tu ne m’aimes pas. » Aussi, même si cela peut être difficile au début, tentez de lui laisser de la place, de lui donner son droit d’exister. Par exemple, dites-lui « J’entends que tu me dis que je suis trop curieuse. Je vois que tu voudrais plus de temps libre…».
Enfin, lors de vos conversations, tentez de ne pas faire une collection de tout ce qui n’a pas été réglé. Si vous avez plusieurs points de désaccord, tentez d’en régler un à la fois. Petit train va loin…
Marie-Christine St-Hilaire, rédactrice Canal Vie