Lorsque nous vivons avec une personne ayant une dépendance, c’est l’impuissance et la frustration qui l’emportent. Que ce soit envers l’alcool, la drogue, la nourriture, le travail, les jeux, le sexe ou l’Internet, la dépendance de votre conjoint(e) risque de vous faire sombrer si vous ne mettez pas votre énergie au bon endroit. Voici donc quelques pistes de solutions qui pourraient vous aider à y voir plus clair.
Pour mieux comprendre la dépendance
La dépendance se caractérise simplement par un moyen d’évitement face à une souffrance. La personne adopte des comportements destructeurs, car elle est incapable de supporter la douleur, qu’elle soit physique ou psychologique. L’objet ou le comportement de dépendance devient donc un remède rapide et efficace pour contrer la souffrance qui l’habite. Or, le cercle vicieux n’est jamais bien loin, car la pression que la personne dépendante subit face aux différents commentaires de son entourage accentue son sentiment de mal-être, ce qui active le comportement d’addiction. Donc, comment devons-nous réagir?
Faire une croix sur son rôle de sauveur
Vous avez caché les bouteilles d’alcool, vous avez installé un contrôle parentale pour Internet, vous l’avez empêché de sortir, vous l’avez menacé de le (la) quitter, etc. mais aucune de ces stratégies ne s’est avérées efficaces. Plusieurs décident de tout prendre en charge pour aider le (la) partenaire dépendant(e), mais si vous adoptez ce comportement, c’est envers vous que vous aurez un comportement destructeur. Vous allez finir par vous oublier et vous épuiser. Il faut donc rediriger l’énergie vers soi et tenter de responsabiliser la personne dépendante.
La conspiration du silence
Pour vous aider à responsabiliser votre conjoint(e) face à sa dépendance, plusieurs spécialistes suggèrent de mettre en place une sorte de «conspiration du silence» afin de lui faire prendre conscience que lui/elle seul(e) décide de son comportement. L’idée est donc de ne plus lui faire de remarques ou de commentaires concernant son comportement, de ne plus lui demander de diminuer sa consommation ou de lui faire remarquer le nombre d’heures qu’il passe sur Internet, etc. Vous diminuez ainsi sa pression et les risques que les comportements destructeurs reprennent de plus belle et vous le/la laissez prendre la responsabilité face à sa problématique.
La vie doit continuer
Il est primordial de vous recentrer sur vous-même et de vous extraire de la problématique de dépendance. Mentionnez-lui votre impuissance, votre frustration et toutes les émotions qui vous grugent de l'intérieur. Votre conjoint(e) a besoin d’une aide professionnelle et rassurez-le (la) que vous serez à ses côtés lorsque la décision d’une démarche psychologique sera amorcée. D’ici là, faites des activités qui vous plaisent et dirigez-vous vers votre propre bonheur. C’est la meilleure façon de lui donner l’envie de vous suivre vers la vie!
Véronique Larivière, sexologue
Clinique de Psychologie de Québec