Votre enfant est en cinquième année? Vous commencez sans doute déjà à vous poser de nombreuses questions sur l’école qu’il fréquentera au secondaire. Il n’y a pas si longtemps, vous aviez deux options : l’école privée ou publique. Dorénavant, les choix d’école se multiplient et cela devient de plus en plus un véritable casse-tête. En effet, par moment, il peut être difficile de vous y retrouver et comprendre ce qu’il y a de mieux pour votre enfant. Voici donc quelques éléments à considérer lorsque viendra le moment de réfléchir à cette étape cruciale.
Une offre diversifiée
Pour amorcer votre réflexion, vous devez savoir que l’offre des écoles est maintenant des plus diversifiées. Il ne s’agit plus de choisir uniquement entre le privé ou le public puisqu’il existe de plus en plus d’écoles à vocation particulière. Ça peut être étourdissant et complexe, mais cela offre plus de beaux choix aux adolescents. Il faut prendre le temps de s’informer par rapport aux différents programmes, sans pour autant mettre trop de pression sur nos enfants. Certains ont déjà des intérêts bien définis alors d’autres n’en ont pas de précis. N’oubliez pas qu’ils sont encore jeunes et qu’ils ont le temps d’explorer et de se découvrir des passions. Il faut savoir les guider, tout simplement.
Les frais de scolarité
Les écoles privées
Un des points non négligeables s’avère les frais de scolarité. De façon générale, ils sont plus élevés du côté du privé que du public. Pour qu’un enfant fréquente un collège privé, il vous faudra débourser plus de 3 000 $ par année. De plus, d’autres frais peuvent y être rattachés en fonction du profil choisi.
Différentes concentrations
Du côté du public, vous pensez probablement que les frais sont nuls puisque ce sont l’État et les taxes qui financent la scolarité des élèves? Ce qui est vrai, mais… pas tout à fait. Les écoles publiques offrent dorénavant différents programmes pour concurrencer les écoles privées : science, art, sport, éducation internationale et bien d’autres. Des frais y sont associés, mais sont relativement bas. Selon les établissements scolaires et la concentration choisie, ils varient entre 100 $ et 500 $.
Le volet Sport-études
Vous trouverez également des écoles publiques qui offrent des programmes de Sport-études, à différencier du profil sport. De ce côté, les montants à débourser seront souvent équivalents à ceux des écoles privées. En fonction du sport choisi, la facture grimpera plus ou moins rapidement, mais dans tous les cas, vous devrez débourser quelques milliers de dollars. Il faut toutefois prendre en considération que ce sont des frais que vous n’aurez pas à débourser à l’extérieur des heures de cours. Vous devrez mettre tous ces éléments dans la balance pour pouvoir faire une véritable comparaison.
Le transport scolaire
Ensuite, un autre frais à ne pas négliger, que votre enfant se dirige vers une école privée ou publique, correspond au transport. Oui, oui! Il est possible qu'un tel frais vous soit facturé si vous optez pour une école qui n’est pas dans votre ville ou votre quartier. Ce montant peut aller jusqu'à 1000 $!
Informez-vous
Vous comprenez donc qu’il est impératif de s’informer et de poser de nombreuses questions lorsqu’un enfant s’intéresse à un programme en particulier. Si certains couples appartenant à la classe moyenne sont en mesure de défrayer ces coûts, quitte à se serrer la ceinture, ce n’est pas le cas de tous! C’est d'ailleurs entre autres pour cette raison qu’il y a un débat sur la place publique pour décider quels sont les frais que l’école publique peut facturer aux parents. Plusieurs pensent avec raisons que tous les enfants doivent pouvoir choisir un profil qui correspond à leurs intérêts, sans que des frais y soient associés.
De l'aide financière pour les familles qui en ont besoin
Du côté des écoles privées, de nombreux collèges offrent une aide financière aux familles dans le besoin. Sachez que les bourses sont attribuées en fonction du revenu familial et non pas en fonction des résultats scolaires. Si votre enfant souhaite fréquenter un collège en particulier, mais que vous n’en avez pas les moyens, n’hésitez pas à soumettre votre dossier.
La qualité de l’enseignement ou plutôt un climat propice à l’apprentissage ?
Plusieurs personnes ont tendance à penser que l’enseignement est de meilleure qualité dans les écoles privées. Encore une fois, ce n’est pas tout à fait vrai, mais pas complètement faux non plus. En effet, les enseignants qu’on retrouve dans le système privé ne sont pas à priori meilleurs que les autres. Tous les professeurs ont été formés dans les mêmes écoles! On trouve des enseignants totalement blasés dans le système privé, comme on rencontre des profs à la vocation inébranlable au public.
Toutefois, au-delà de la qualité de l’enseignement, il faut plutôt parler de climat propice à l’apprentissage. Les écoles privées étant souvent moins tolérantes envers les écarts de comportement que les écoles publiques, le professeur aura typiquement moins de difficulté à faire passer sa matière. Cependant, de plus en plus, il en va de même avec les différents profils offerts à l’école publique. Effectivement, pour rester dans une concentration, les élèves doivent avoir un bon comportement. Il s’agit d’un excellent levier pour les motiver et s’assurer qu’ils demeurent relativement calmes et respectueux en classe.
Les services pour les enfants présentant des besoins particuliers
On a souvent tendance à croire que les écoles privées sont plus appropriées pour les enfants présentant des troubles d’apprentissage ou du comportement, mais ce n’est pas toujours le cas. Lorsque des enfants ont des besoins trop grands, il est possible qu’une école privée ne puisse l’admettre dans l’une de ses classes. Il faut savoir que l’école privée, contrairement à l’école publique, ne reçoit pas de subvention supplémentaire pour les enfants dans le besoin. C’est pour cette raison, que parfois, ils se doivent de refuser certaines candidatures.
Cependant, dans la très grande majorité des cas, les enfants avec différents troubles d’apprentissages seront acceptés et recevront l’appui pédagogique nécessaire. Le suivi sera d’ailleurs plus serré qu’au public.
Du côté des écoles publiques, plusieurs établissements ont désormais des programmes spéciaux pour les élèves en difficulté, qu’ils soient dyslexiques, dysphasiques ou ayant d’autres troubles de comportement. Ces élèves sont placés dans des classes spéciales et bénéficient d’un suivi personnalisé. Cependant, les élèves, dont les troubles ne sont pas assez sévères pour ces programmes, ne sont pas toujours pris en charge comme il faudrait.
Autant au niveau du privé qu’au public, l’appui pédagogique peut différer grandement d’un établissement à l’autre. Il est d’une grande importance de vous informer des services offerts dans les écoles de votre région. Le suivi auprès d’un enfant avec des besoins particuliers fera toute la différence à savoir s’il se rendra à l’obtention de son diplôme ou s’il décrochera.
La personnalisation des services
Un des grands avantages des écoles privées est la personnalisation des services et de l’enseignement. En effet, dans les écoles publiques, les professeurs ont souvent beaucoup trop d’élèves, surtout au secondaire, pour parvenir à connaitre chacun personnellement. Au privé, le ratio est généralement meilleur, ce qui facilite les relations élève-enseignant. Ainsi, lorsqu’un élève présente des difficultés, il peut avoir plus facilement accès à son professeur. Également, puisque les élèves ne sont pas des « numéros », il devient plus facile pour le corps enseignant de détecter un élève qui semble vivre une période difficile ou se désintéresser de l’école et, conséquemment, lui fournir l’aide dont il a besoin.
La qualité du matériel et des infrastructures
On a souvent l’impression que les écoles privées ont des infrastructures et du matériel de qualité supérieure. C'était le cas durant de nombreuses années. Maintenant cela varie d’un établissement à l’autre, car actuellement, on voit un réinvestissement dans les écoles publiques; il y en a des nouvelles et d’autres sont rénovées. Plusieurs ont accès à de nouveaux fonds. On peut donc être agréablement surpris par moment, mais parfois on peut tout autant être profondément découragé pour nos enfants!
Du côté du privé, ça semble moins aléatoire. La majorité des collèges sont des organismes à but non lucratif et sont gérés de façon indépendante. Il n’y a pas non plus de commission scolaire qui nécessite une part des dollars investis. Le montant d’argent par élève s’avère donc le même qu’au public, mais l’ensemble de la somme va directement aux élèves et aux infrastructures.
Dans tous les cas, il faut faire attention aux généralités. En effet, une petite école privée aura souvent moins de budgets qu’une très grande polyvalente. Les petites écoles doivent souvent faire des choix et ne peuvent par conséquent pas fournir des tonnes de matériel pour des tonnes de cours et/ou d’activités. Souvent, c’est la quantité d’activités parascolaires disponibles qui en souffrira. Toutefois, il faut admettre qu’à nombre égal d’étudiants, les écoles privées l’emportent généralement sur les écoles publiques.
L’aspect stimulant de l’environnement
Certains parents craignent d’envoyer leurs enfants à l’école publique, croyant qu’ils ne trouveront pas là un environnement stimulant académiquement. Plusieurs craignent également la discipline relâchée et les mauvaises fréquentations. Force est d’admettre qu’ils n’ont pas tout à fait tort. Effectivement, le suivi n’est pas toujours aussi serré au public qu’au privé.
Néanmoins, les écoles publiques travaillent d’arrache-pied pour offrir un environnement stimulant. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on voit apparaitre de plus en plus de concentrations variées. L’offre des activités parascolaires peut également être impressionnante, mais cela repose souvent sur une équipe-école dévouée. Cela peut donc varier en fonction du milieu et des professeurs sur place.
Évidemment, les établissements publics doivent s’adapter à leur clientèle. Il est vrai que ces écoles n’ont pas le choix d’accepter tout le monde, ou presque, alors que les écoles privées peuvent établir des critères plus stricts. Les adolescents plus faibles ou rebelles se retrouvent souvent dans les polyvalentes et peuvent nuire au climat général. Bien sûr, de tels jeunes peuvent aussi se retrouver dans les collèges privés, mais l’encadrement sera vite resserré ou les sanctions seront plus grandes. Leur impact sera donc moins significatif.
Le taux de décrochage
Ce n’est pas un mythe, les taux de décrochage sont beaucoup plus faibles au privé qu’au public. Certains affirment que c’est parce que les écoles privées se débarrassent des mauvais sujets. D’autres croient en revanche que le succès des écoles privées tient surtout au fait que l’encadrement y est plus serré. La vérité est peut-être un mélange des deux?
La meilleure école pour votre enfant
Avec le temps, de plus en plus de parents choisissent d’envoyer leur enfant au privé, pour différentes raisons. Les détracteurs de ce système s’insurgent du financement que le gouvernement du Québec fournit au système privé. Pourtant, de nombreuses études ont démontré que la cohabitation des deux systèmes était la meilleure solution. Il vous revient de prendre les décisions importantes concernant l’éducation de votre enfant, mais vous devez également écouter ses besoins et ses intérêts.
Ne cherchez pas La meilleure école, hors de tout doute. Cherchez plutôt la meilleure en fonction de votre enfant. Au-delà de la comparaison entre le privé et le public, posez-vous quelques questions. Votre enfant a-t-il déjà une passion ou un grand intérêt pour l’art, le sport ou le plein air? A-t-il besoin d’une motivation précise pour rester assidu dans ses travaux scolaires? Est-il préférable pour lui que son établissement scolaire soit près de la maison? A-t-il besoin d’un encadrement plus serré ou d’un appui pédagogique supplémentaire?
En visitant les différents établissements scolaires avec lui, vous trouverez peut-être un lieu où il se sentira bien. C’est probablement ce qu’il y a de plus important. Et sachez que le choix de son école n’est qu’un facteur parmi tous ceux qui influenceront son avenir.
Chose évidente, la réussite scolaire d’un enfant, qu’il soit à l’école privée ou publique, dépend en grande partie de l’implication des parents. C’est peut-être là que se trouve la clé du succès... Il ne faut donc pas baisser les bras et le soutenir tout au long de cette importante période de sa vie.
Jeanne Dompierre et Cynthia Brunet, rédactrices Canal Vie