La transition vers une vie de parent ne se fait pas toujours sans heurt. Et cela, même si avoir un enfant est un événement heureux et attendu, chez la plupart des couples. C’est même un souhait, un désir partagé. Alors, quand après la naissance, un des deux parents sombre et a des idées noires, il se sent à part et décalé. Il a l’impression de vivre un perpétuel décalage entre ses attentes et la réalité qu’il vit. La dépression post-partum guette tous les couples, tous les parents, père ou mère.
Quand papa ne va pas bien
La dépression post-partum toucherait environ 10 % des nouveaux pères. Chez la femme, le taux jouerait entre 10 et 20 %. Les symptômes sont sensiblement les mêmes, mais la grande différence est que les hommes tardent avant de consulter minimisant ce qui arrive, croyant que c’est un état passager et se sentant coupable d’être ainsi. Que les hommes ne croient pas qu’ils puissent souffrir de dépression post-partum n’est pas vraiment étonnant. Une récente étude montre que devant des nouveaux parents présentant des signes de dépression, seulement 76 % des participants ont dénoté que le papa n’allait pas bien alors que 97 % l’avaient remarqué chez la mère. Plus encore, 90 % ont reconnu que la mère souffrait d’une dépression post-partum alors que seulement 46 % ont fait la même déduction pour le cas du père.
Plus qu’un simple « daddy blues »
Qu’elle frappe la mère ou le père, la dépression postnatale est une réelle dépression – donc une maladie — qui survient après la naissance d’un enfant. Elle ne doit pas être associée au « baby blues » — ou « daddy blues » — qui est un état temporaire plus léger de déprime – survenant rapidement après la naissance – associé à des variations de l’humeur, une perte d’appétit et des élans de mélancolie. Le baby blues – contrairement à la dépression postnatale – n’est pas une maladie, mais un état temporaire.
La dépression post-partum peut se déclencher à tout moment dans l’année suivant la naissance de l’enfant. Les pères qui en souffrent révèlent souvent ne plus se reconnaître et avoir l’impression de manquer de motivation ou de plaisir. Souvent, ils vivent une grande culpabilité envers leur propre état, ne comprenant pas ce qui leur arrive.
En fait, les symptômes d’une dépression post-partum chez le papa sont sensiblement les mêmes que ceux chez les femmes. Toutefois, puisque les hommes tardent plus à consulter, les effets peuvent s’accumuler.
Autres symptômes de la dépression post-partum
- fatigue
- tristesse
- irritabilité
- émotions variées et de variable intensité
- perte ou gain de poids
- stress
- tendance à prendre des risques inutiles
- problème de concentration
- isolement et sentiment d’être seul
- maux physiques
- léthargie
- difficile lien d’attachement avec l’enfant
- abus (alcool, drogue, travail)
- culpabilité
Quoique les causes peuvent être variées, le docteur Will Courteney qui a dédié un site web entier sur la dépression post-partum chez les pères évoque le manque de sommeil, les attentes démesurées (différences entre l’idéalisation de la venue de l’enfant avec ce qui se passe dans la réalité) et la dépression chez la nouvelle maman. En effet, la moitié des hommes dont la conjointe souffre d’une dépression post-partum feront aussi une dépression. Également, le docteur Will Courteney souligne que les variations hormonales observables chez l’homme durant la grossesse et après la naissance peuvent avoir un effet.
Demander de l’aide
Devant des signes de dépression, les hommes ne devraient pas être gênés d’aller consulter leur médecin ou un psychologue pour obtenir de l’aide adéquate afin de traverser cette maladie.