Enfant, une sortie au cinéma était pratiquement un évènement, mais maintenant qu'il est adolescent, la vie sociale de votre ado exige des dépenses un peu plus grandes. L'allocation qu'on lui donne ne suffit pas et il réclame plus d'autonomie! Le temps est venu pour lui d'entrer sur le marché du travail.
Mais est-ce une bonne chose? Travailler nuira-t-il à ses études? Faut-il avoir un regard sur sa manière de gérer son argent?
Un pas vers l'autonomie
Pour beaucoup de parents, il peut être angoissant de voir son ado commencer à « gagner sa vie » par ses propres moyens. De manière générale, ce sont des emplois au salaire minimum où les tâches ne sont pas toujours très agréables. Cependant, c'est surtout un grand pas vers l'autonomie qui s'accomplit. En travaillant, il aura une autre conception de l'argent, des efforts qu'il faut faire pour le gagner. Il devra également s'adapter à une nouvelle figure d'autorité, celle du patron.
Pour Hélène Dubois, cette étape dans la vie de son enfant était un passage obligé. « Je ne voulais pas qu'il tienne tout pour acquis. C'était important qu'il apprenne rapidement la réalité de la vie de tous les jours. Pour se payer des sorties ou du linge, il faut travailler et faire des efforts, pas toujours se fier aux parents ».
L'appât du gain
Malheureusement, cette autonomie peut avoir des effets pervers. Pour la première fois de sa vie, votre ado fait de l'argent. On peut trouver que le salaire est très bas, mais pour un jeune de son âge, c'est déjà beaucoup d'argent, surtout quand il n'a pas de loyer ou de comptes à payer. Il peut être alors très tentant d'être attiré par le gain et de délaisser tranquillement ses études.
Ne pas le perdre de vue
C'est ici que l'encadrement familial joue un grand rôle. Il faut bien faire comprendre à notre ado que son travail à temps partiel n'est pas une finalité en soi, que cela l'aide temporairement à payer quelques dépenses ici et là. Sans nécessairement jeter un coup d'oeil dans son compte de banque toutes les semaines, il est important de s'intéresser à la manière dont il dépense son argent.
Quelques conditions
Il faudra parfois fermer les yeux sur quelques luxes qu'on trouve inutiles, mais il faut également lui rappeler les priorités. Vous êtes aussi présent pour lui mettre des limites et des conditions. Si ses études en pâtissent, il devra réduire ses heures de travail ou donner carrément sa démission.
Plusieurs décrocheurs délaissent l'école en raison de l'argent qu'ils gagnent au travail. Malheureusement, la réalité du monde du travail fait en sorte que sans diplômes, les possibilités de promotions sont très minces. L'excitation du gain risque donc d'être de courte durée.
La conciliation étude-travail
Selon Statistique Canada, les adolescents canadiens sont ceux qui travaillent le plus en Occident. En fait, ils travailleraient même un peu trop! 50 % d'entre eux disent vivre un grand stress au travail. C'est un peu jeune pour ressentir une telle pression.
Selon plusieurs études, le nombre maximum d'heures qu'un adolescent devrait travailler sans que cela nuise à ses études est de 10 heures par semaine. En moyenne, ils en travaillent de 15 à 20.
En parler
Pourtant, personne ne les force à le faire. Encore là, l'appât du gain est une donne importante. Il faut donc imposer une certaine rigidité au niveau de l'horaire de travail de votre ado. La clé est la communication. N'hésitez pas à poser des questions, prendre des nouvelles de son emploi.
Si vous détectez des signes de stress ou de fatigue, il est préférable de lui dire de diminuer son nombre d'heures ou d'arrêter de travailler. À cet âge, votre ado n'a pas beaucoup d'expérience, il n'est pas toujours facile pour lui de bien connaître sa limite et d'exiger de meilleures conditions à son patron. Votre support est donc très important. Il faut également tenir compte du fait que les études sont très exigeantes pour leur part. Entre les devoirs, les examens et le travail, l'équilibre est nécessaire.
C'est un moment particulier que vivra votre ado lorsqu'il commencera son nouvel emploi. Ce seront ses premiers pas dans un monde « d'adulte », mais il aura encore besoin de support et d'encadrement pour s'adapter à cette nouvelle réalité. Sans aller jusqu'à choisir l'emploi à sa place, on peut tout de même se garder du temps pour discuter avec lui de ce qu'il vit et de la manière dont il gère cette nouvelle réalité.
Blaise Guillotte, rédacteur Canal Vie