Que faire quand la mort survient? Si notre mort est le dénominateur que l'on possède avec le reste de l'humanité, cela n'en reste pas moins pour la plupart d'entre nous un sujet tabou qu'on préfère éviter d'évoquer. Pourtant, il est préférable de se préparer à cet événement. Quels sont les réflexes à avoir quand un décès survient? Quelles sont nos options? Que se passe-t-il concrètement pendant un embaumement? Pour répondre à toutes ces questions, Canal Vie a poussé les portes du complexe funéraire Alfred Dallaire Memoria de Laval pour en savoir plus.
Que faire quand le décès survient
Quand un décès survient, il est important d'avoir les bons réflexes. « Une des premières choses à faire est de vérifier si le défunt avait contracté un préarrangement funéraire, explique Julia Duchastel, vie-présidente d'Alfred Dallaire Memoria. C'est un contrat signé du vivant de la personne et payé à l'avance qui lui permet de choisir les services funéraires selon ses valeurs : crémation ou enterrement, choix du cercueil ou d'une urne, organisation d'une réception commémorative ou non, etc. ». Un décès entraine toujours de nombreuses questions pour les proches qui doivent prendre également de nombreuses décisions.
Si le défunt n'a pas souscrit de préarangement funéraire, ce qui est le cas de 75% des gens, c'est à la famille que revient de prendre les décisions. Il faut notamment choisir le centre funéraire qui va accueillir le corps dans un premier temps. « Les hôpitaux et les centres d’hébergement pressent parfois la famille à choisir rapidement un centre funéraire qui viendra chercher le défunt afin que la chambre soit libérée, continue Julia Duchastel. Il est tout à fait possible ensuite pour la famille de changer de centre funéraire. Évidemment dans la mesure ou la famille n’a pas encore signé l’entente avec le centre qui est venu chercher la dépouille. » Si le délai entre le moment du décès et la prise en charge du corps par le centre funéraire temporaire est donc très court, la famille dispose ainsi ensuite de plus de temps pour faire leur choix.
Magasiner le centre funéraire malgré les circonstances
Malgré les circonstances douloureuses entourant l'événement, le choix du centre funéraire ne doit pas être fait dans la précipitation. « Je conseille aux gens de prendre le temps de magasiner le centre funéraire dans lequel va avoir lieu le rite, dit Julia Duchastel. On peut aller sur le site internet du centre bien sûr, s'informer sur leur offre de services, mais il ne faut pas hésiter à se déplacer, à aller discuter avec le personnel, avec un conseiller, à visiter les lieux, les salles où se déroulent les cérémonies, à se renseigner sur les services proposés. Il faut aussi prendre en considération des paramètres comme la façon dont on est reçu, la disponibilité, tout ce qui concerne la relation humaine, c'est très important ».
Une fois que le centre funéraire est choisi, il convient décider de la façon dont va se dérouler le rite funéraire. Certains choisissent la sobriété par choix ou pour des raisons économiques, comme une crémation sans cérémonie. D'autres, au contraire, optent pour des adieux plus organisés. « Selon les services et les infrastructures que le centre funéraire choisi met à disposition, le rite pourra être très complet, explique la vice-présidente du centre funéraire. On peut proposer, comme c'est le cas chez Alfred Dallaire Memoria, des funérailles personnalisées, des réceptions pour les hommages avec un service de traiteur, la location de salles, la présentation de vidéos choisies par la famille, entre autres ». La technologie est en effet de nos jours intégrée aux funérailles et il est très fréquent par exemple qu'un proche de la famille n'ayant pas pu se déplacer puisse assister aux cérémonies et aux hommages grâce à un système de vidéo-conférence.
La mort a un prix
Tous les choix que l'on fait, les services que l'on prend, influenceront la facture finale. Selon Julia Duchastel, la fourchette des prix varie entre 1 500$ pour une simple crémation avec production de la documentation légale et plus de 8 000$ si on choisit une cérémonie complète (location de salle, services annexes, achat du cercueil...). La moyenne se situe autour de 4 500$. En ce qui concerne l'aspect monétaire, il est bon de savoir que l'on peut bénéficier d'une aide : la prestation de décès. Selon la cotisation au Régime de rentes du Québec. « La prestation de décès est un paiement unique d'un montant maximal de 2 500 $. Elle est versée si la personne décédée avait suffisamment cotisé au Régime de rentes du Québec ». Cette aide gouvernementale permet de soulager financièrement la famille. Il est important de souligner un autre point qui est parfois négligé par la famille : le gel des comptes bancaires du défunt. « Quand une personne décède, ses comptes bancaires sont automatiquement bloqués pour 4 à 6 semaines, y compris les comptes communs, explique Julia Duchastel. Certains conjoints ne le savent pas et se retrouvent mal pris quand ils doivent payer les factures. Ils ont beau figurer sur le testament, ils ne peuvent pas avoir accès au compte tant que le testament n'a pas été authentifié. On conseille toujours aux gens d'avoir un compte séparé pour pouvoir faire face quand ce genre de situation se présente ».
Des enterrements verts
S'il est délicat de parler de « tendances », on remarque néanmoins une progression des enterrements écologiques. « De plus en plus de nos clients se préoccupent de savoir si le bois du cercueil choisi est écologique, même chose en ce qui concerne l'urne funéraire. C'est pourquoi depuis plusieurs années, on propose une gamme de produits écologiques, des cercueils qui ont des poignées en bois plutôt qu'en métal, qui sont fabriqués avec des matières renouvelables, avec de la fibre de coton par exemple, plutôt que du polyester. Memoria a reçu la plus haute certification du Green Burial Council, une organisation qui définit les standards écologiques en ce qui concerne les enterrements pour l’ensemble de son offre de services et de produits écologiques. En ce qui concerne le four, il est le plus performant sur le marché, utilisant moins de gaz naturel ».
Autre sujet tabou que nous aborderons sans fausse pudeur prochainement, celui du métier d'embaumeur que l'on appelle aussi thanatopracteur.