Il peut être agréable d'avoir son premier enfant en sachant que maman habite tout près. Imaginez l'expérience maternelle, l'amour familial et une nounou du même sang sur demande pour les premières années du petit.
Grand-mère devra trouver rapidement sa niche pour que bébé n'ait pas à vivre le dilemme de deux mamans. De plus, belle-maman (l'AUTRE grand-mère) pourrait ajouter son grain de sel et faire naître un trio de mamans. Le désastre approche. Être là sans y être, telle est la question pour toutes les grands-mères de ce monde.
La zone dangereuse
Grand-mère peut conseiller sa fille sur quoi faire ou ne pas faire avec les enfants, mais elle ne doit pas ordonner ou imposer. Elle peut donner des cadeaux-surprises aux petits-enfants, mais seulement après consultation et approbation des parents dans le choix.
Une entente informelle sous-entend que, chez grand-mère, on peut se permettre des petites vacances comme :
- Manger dans le salon en regardant la télévision ;
- Faire des singeries la bouche pleine ;
- Provoquer des vagues débordantes dans le bain ;
- Se coucher une ou deux heures plus tard que d'habitude ;
- Terminer la nuit dans le lit des grands-parents ;
- Abuser du beurre d'arachides et du Nutella au petit matin sans réprimande ;
- Donner un popsicle après le petit déjeuner.
Le danger guette lorsque grand-mère s'immisce ainsi pour :
- Prendre le contrôle du nourrisson en faisant abstraction de la nouvelle maman ;
- Critiquer maman sur sa façon de nourrir le bébé ;
- Organiser la chambre à coucher du nouveau venu par des cadeaux de meubles et autres objets coûteux avant même que les parents n'aient eu le temps de décider de la décoration ;
- Démolir verbalement les décisions du père devant la mère concernant des achats pour le petit ;
- Ridiculiser les cadeaux de belle-maman ;
- Se vanter d'avoir assisté aux premiers pas du bébé ;
- Remettre en question chacun des actes de la maman envers ses petits par des « tu sais moi je ne l'aurais pas habillé comme ça, car... », « quand tu étais petite je n'aurais jamais osé agir de cette façon... », « ben voyons ma fille je ne sais pas de qui tu retiens pour faire ça de même... » et ainsi de suite ;
- Servir du hamburger au boeuf à des enfants végétariens ;
- Refuser de donner les médicaments à l'enfant parce qu'elle est contre l'idée ;
- Les amener au zoo la première fois alors que les parents n'attendaient qu'un moment libre pour vivre ce premier instant avec leurs enfants ;
- Juger à tout vent les décisions de la jeune maman pour son enfant.
Être grand-mère de nos jours devient une profession à plein temps. Il y a une absence de normes encore aujourd'hui en 2011. Les grands-parents des années soixante, soixante-dix et même quatre-vingt ne ressemblaient nullement à ceux de maintenant. Elles sont confrontées à une nouvelle réalité, avancent à tâtons et bâtissent aujourd'hui les relations de demain.
Grand-père
Grand-père s'implique rarement dans les décisions relevant des mamans. Il assiste aux bons coups. Il est aussi témoin des moins bons. Il console sa femme et il s'en fait pour sa fille. Généralement il aime son gendre et respecte l'intimité du jeune couple et des enfants. Il se tient à l'écart, mais il souffre des situations parfois nébuleuses entre une mère et sa fille. Il préfère regarder sa femme comme une conjointe plutôt que comme la grand-mère de ses petits-enfants.
Comment intervenir auprès d'une grand-mère envahissante?
La relation mère-fille s'étend sur des milliers de pages dans les romans d'ici et d'ailleurs sans compter les centaines de films où le sujet occupe le devant de l'écran. Le scénario s'aggrave avec belle-maman. Il suffit bien souvent de peu pour provoquer un séisme familial d'envergure.
Réfléchir et cerner le problème
La communication demeure la clé de tous les succès. Il faut vous éloigner du malaise qui vous envahit par rapport à une grand-mère envahissante. Ne réagissez pas au moment de l'acte répréhensible. Prenez du recul pour laisser la place au raisonnement.
Vous y verrez plus clair et vous serez en mesure de centrer votre malaise sur ce qui vous dérange vraiment.
Discuter
Une fois le sujet bien cerné dans votre esprit, trouvez la situation idéale pour rencontrer votre maman ou votre belle-mère. Une sortie éclair à deux dans un contexte différent du quotidien vous permettra d'être plus détendue.
Un lunch au restaurant ou une pâtisserie un samedi après-midi dans un café vous éloignera toutes les deux des tracas habituels. Laissez le papa et le grand-papa prendre soin du bébé ou des plus vieux. Vous pourrez en rire toutes les deux autour de la table.
Amenez le sujet en débutant par les bienfaits du rôle que grand-mère joue auprès de votre enfant et de l'aide qu'elle vous procure en tant que mère ou belle-maman. Par la suite, parlez-lui ouvertement, mais sans l'accuser. Dites-lui ce que vous ressentez quand une situation inconfortable se produit. Laissez les émotions suivre la cadence, s'il y a lieu.
L'honnêteté finit toujours par régler les situations ambigües. Vous éviterez des conflits dormants qui jaillissent en volcan plus tard.
Grand-mère est aussi une maman
Après tout, grand-mère est aussi une maman avant tout. Elle comprendra sur le coup ou une fois que les émotions auront repris leurs places. Par la suite, il vous sera plus facile à toutes les deux de communiquer d'autres malaises si petits soient-ils.
Gilles Lapointe, rédacteur Canal Vie