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Quand un nouveau bébé se pointe le bout du nez, tout le monde se lance vers lui avec les plus grands sourires en prenant une douce voix, mais derrière la poussette se trouve la mère, qui elle, ne se fait pas souvent demander comment elle va. Parce que la période périnatale est loin d’être banale et que malgré ses belles photos sur Instagram, la maman peut vivre de grands bouleversements ainsi que des troubles de santé mentale, un nouveau documentaire ouvre la discussion.
C'est en janvier 2022, dans le cadre de la journée Bell Cause pour la cause, que le documentaire « Maman, pourquoi tu pleures? » est sorti. Le film est disponible en tout temps sur Crave et Noovo.ca.
Idée originale de l’actrice et animatrice Jessica Barker, le documentaire traite des problèmes de santé mentale pendant la période périnatale, soit pendant la grossesse et après l’accouchement. J’ai eu la chance de le visionner dès sa sortie et je recommande à tout le monde de le voir!
Le documentaire d’une durée d’une heure lève le voile sur une réalité méconnue touchant pourtant plus de mères qu’on le pense. En cette journée Bell Cause pour la cause, de donner la parole aux mamans et de s’ouvrir les yeux sur ces problématiques, c’est un excellent moyen de briser les tabous entourant la santé mentale chez les mamans.
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Les témoignages extrêmement touchants, honnêtes et sans pudeur des protagonistes du documentaire nous font nous rendre compte que derrière cette voisine qui semble bien normale peut se cacher une grande détresse psychologique.
Les problématiques abordées par ces femmes sont entre autres la psychose, l’interruption de grossesse volontaire due à une condition hormonale de la mère qui affectait sa santé mentale, la tentative de suicide et la dépression post-partum. On sent une grande authenticité et vérité dans leurs messages qu’elles ont eu le courage de partager au grand jour dans le but de normaliser, de montrer aux femmes qu’elles ne sont pas seules et de faire pression pour que plus de ressources soient mobilisées. Leurs récits sont appuyés par des interventions de spécialistes du domaine de la santé, on en apprend beaucoup.
C’est gros ce qu’on vit. Émotionnellement, physiquement, on y ajoute l’épuisement, la fatigue, le stress, et pour certaines les traumatismes de l’accouchement…
Un extrait m’a percutée. On remarque que le fameux guide Mieux Vivre de l’INSPQ, que toutes les mères ou presque lisent lorsqu’elles sont enceintes pour se préparer à l’arrivée de bébé, comporte environ 100 pages sur l’allaitement et... une seule page sur la dépression post-partum (sans non plus nommer tous les autres troubles existants)!
Si cela n’est pas la preuve qu’encore aujourd’hui on ne parle pas encore assez de santé mentale… Et pourtant, 1 femme sur 5 va souffrir de problème de santé mentale pendant ou après la grossesse.
Comme je le disais d’entrée de jeu, l’attention est, en général, toujours portée sur le bébé après un accouchement. Mais qu’en est-il des mères? Je me souviens avoir moi-même été vraiment irritée de cela. C’est gros ce qu’on vit. Émotionnellement, physiquement, on y ajoute l’épuisement, la fatigue, le stress, et pour certaines les traumatismes de l’accouchement… Et rajoutez-y une pandémie depuis mars 2020!
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Déjà quand tout va « bien » avec bébé, ça peut être difficile et un mode d’emploi serait le bienvenu, alors on ne peut même pas imaginer comment ça doit être pour celles qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Bien qu’il manque cruellement de ressources, on mentionne le Projet Grande Ourse du CHU Sainte-Justine, seule et première initiative portée sur le bien-être des mamans ainsi que le réseau Avant de craquer, venant en aide aux personnes dont les proches souffrent de maladie mentale.
Je pense que de faire l’exercice d’écouter ce documentaire avec ses enfants, notre conjoint(e), des amies, nos parents, etc, peut être absolument bénéfique pour ouvrir la discussion sur la périnatalité et ses défis, quels qu'ils soient. À vos écrans!
Alors, la prochaine fois qu’une de nos proches donne naissance, pensons à elle aussi. Tendons-lui notre oreille. Montrons-lui qu’on est là pour elle, autant que pour son bébé.
Demandons-lui : et toi, comment vas-tu, maman?
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