Le cancer est une maladie qui touche de plus en plus de Québécois, année après année. Malgré toutes les percées scientifiques qui ont lieu, nous n'en sommes pas encore au bout de nos peines et le nombre de personnes atteintes d'un cancer risque d'augmenter au cours des prochaines décennies.
Plusieurs d'entre nous ont des proches qui sont atteints de cette maladie. Il n'est jamais facile de savoir comment réagir lorsqu'un tel diagnostic tombe. L'accompagnement peut être très long, peut durer de quelques mois à quelques années. Il est donc important de bien s'armer pour passer à travers la tempête.
Comprendre et écouter
Les personnes atteintes du cancer, que ce soit votre conjoint, votre mère ou votre soeur, passeront par toute une gamme d'émotions : la tristesse, la colère, le déni, la révolte, la culpabilité (« j'aurais dû arrêter de fumer », « j'aurais dû prendre soin de moi »), l'angoisse, la peur de la mort...
Ces émotions sont tout à fait normales et il est très important de ne pas les minimiser. On peut certes tenter d'apaiser la douleur psychologique que vit la personne atteinte du cancer, mais il ne sert à rien de tasser sous le tapis des émotions qui peuvent nous paraître vives à première vue.
Donnez à la personne le temps de ressentir ce qui se passe à l'intérieur d'elle. Pour vous aider à comprendre, n'hésitez pas à demander de l'aide au personnel médical qui saura vous guider.
Pour aider les personnes qui souffrent de solitude, tentez de maintenir un lien, une présence, même si c'est seulement une heure par jour, avec l'être proche. L'important ici est d'assurer une stabilité.
Vivre avec le cancer, c'est vivre avec de nombreuses épreuves et rebondissements. Au niveau affectif et émotionnel, il est donc important d'avoir une routine, quelqu'un de fiable sur qui l'on peut compter. Profitez du temps passé ensemble pour préparer les repas tout en discutant, en l'aidant à faire le ménage ou l'épicerie. Bien que cela puisse paraître intimidant par moment, soyez à l'écoute de la personne, si elle ressent le besoin de parler de sa maladie, de comment elle est vécue, ressentie.
Quand le cancer frappe la famille
Lorsque le cancer frappe la personne avec laquelle on élève une petite famille, le défi devient alors de taille. Même dans le cas où la personne atteinte est notre père ou notre mère, l'impact se fera ressentir sur tous les membres de la famille. Comment gérer la logistique et les émotions que cela comporte?
Premièrement, soyez honnête et transparent avec vos enfants. Expliquez-leur le mieux possible ce qui se passe, les étapes à venir et les conséquences possibles de la maladie. Cachez le moins d'information possible, même si une possibilité comme la mort est à prévoir. Ils ressentiront le malaise et la tension, même si vous ne leur dites rien. Discutez avec eux de ce qu'ils ressentent et de ce que vous ressentez. Ils auront également tout un mélange d'émotions qui s'exprimera d'une manière ou d'une autre.
Ici aussi la stabilité est un élément clé. Ne bousculez pas trop la vie de famille. Certes, il faudra probablement réarranger l'horaire, mais tentez le plus possible de suivre la routine habituelle. Pour cela, n'hésitez pas à demander de l'aide de la famille ou des amis. Il est préférable de désigner une ou deux personnes seulement, question encore une fois d'assurer une stabilité dans la vie familiale.
Dites-vous surtout que la vie continue, que la maladie, bien qu'elle soit une épreuve difficile, n'empêche pas de vivre des moments agréables en famille, à table ou lors de sorties à l'extérieur. Prévoyez également quelques moments en famille dédiés à faire le point sur la maladie.
Vivre avec un enfant atteint du cancer
On peut, sans l'ombre d'un doute, comprendre la grande angoisse que vivent les parents dont l'enfant est atteint d'un cancer. Il faut beaucoup de tact pour trouver l'équilibre entre expliquer à l'enfant ce qu'il vit et le rassurer dans cette épreuve. Heureusement, l'un va souvent de pair avec l'autre. En étant conscient de ce qui se passe et de ce qui l'attend, l'enfant fera moins aller son imagination et sera plus en confiance face à l'équipe médicale qui le suivra.
En bas âge, les petits auront plus de difficulté à comprendre et transmettre ce qu'ils ressentiront, c'est pourquoi il est important de maintenir un dialogue constant avec eux. L'écoute est ici plus que jamais primordiale.
Les frères et soeurs
Il faudra également agir avec délicatesse auprès des frères et soeurs. Ils pourront se sentir délaissés ou rejetés par les parents. Tentez alors de les impliquer dans les réaménagements de la vie familiale, de leur donner plus de responsabilités, sous forme de renforcement positif. Impliquez-les également dans les soins dont votre enfant a besoin pour favoriser le maintien de la structure familiale. Et surtout, passez du temps avec eux, seul à seul, pour leur rappeler que malgré l'épreuve que vit la famille, ils ont toujours une place bien spéciale dans votre coeur.
Vous-même
Une fois que tout cela a été dit, il est important maintenant de penser également à vous! Vous vivrez beaucoup d'émotions et vous vous surmènerez physiquement. Prévoyez quelques moments de détente, faites du sport pour évacuer le stress ou bien offrez-vous un massage une ou deux fois par mois. Par moment, l'adrénaline qu'apportent toutes ces nouvelles responsabilités pourrait vous pousser à dépasser vos limites, mais soyez à l'affût des moments plus lourds et angoissants qui suivront.
Être vulnérable n'est pas un défaut et il faut savoir parfois mettre de côté l'impression que c'est toujours à nous d'être le plus fort. Finalement, partagez ce que vous vivez avec vos amis, vos proches et l'équipe médicale. Tous ces gens sont là pour vous aider, vous et votre proche, à surmonter cette épreuve.
En tout temps, vous pouvez consulter le site de la Société canadienne du cancer qui propose, entre autres, un service d'aide aux personnes touchées par le cancer et de l'accompagnement avec un bénévole au vécu similaire.
Blaise Guillotte, rédacteur Canal Vie