Un très grand nombre de personnes utilise à l'occasion des somnifères et des anxiolytiques afin de régler des petits problèmes d'insomnie. Si une utilisation ponctuelle et limitée dans le temps ne cause pas réellement de complications à court terme, plusieurs études faites au cours des dernières années montrent que les effets secondaires des somnifères et des anxiolytiques sont bien réels... et assez inquiétants!
Voici un petit tour d'horizon des médicaments et autres substances les plus fréquemment utilisés, ainsi qu'une liste non exhaustive des effets négatifs qui en découlent.
Les différentes « familles » de somnifères et d'anxiolytiques
Il existe un très grand nombre de somnifères et d'anxiolytiques sur le marché, mais tous se divisent globalement en 5 types, et ce en plus l'alcool, ainsi que certains produits naturels. Tâchons d'y voir un peu plus clair :
Les anxiolytiques (benzodiazépines)
Dans la famille des anxiolytiques, on retrouve le Xanax, l'Ativan, le Valium et le Rivotril, entre autres. Ces anxiolytiques diminuent l'anxiété et apaisent globalement afin d'aider à dormir. Ils offrent un sommeil rapide et très profond, mais peu réparateur. Plusieurs effets secondaires sont associés à leur consommation : somnolence, étourdissements, perte de mémoire, vision brouillée, irritabilité, confusion, gain de poids...
Les somnifères de « nouvelle génération » (hypnotiques non-benzodiazépines)
Depuis quelques années, ce sont les somnifères qui sont prescrits le plus souvent pour lutter contre l'insomnie (Zolpidem, Imovane, Lunesta, Sonata...). Ils agissent directement sur les récepteurs et induisent un sommeil qui ressemble plus au sommeil naturel. De plus, les somnifères restent moins longtemps dans l'organisme, causant moins de dépendance et permettant un « retour » à l'éveil plus rapide. Les nausées, les étourdissements et la somnolence sont les effets secondaires les plus remarqués des somnifères.
Les antidépresseurs
Prozac, Paxil, Remeron, Effexor, etc... tous ces médicaments sont premièrement prescrits pour traiter les dépressions majeures, mais ils ont aussi un effet sur le sommeil. On compte parmi les effets négatifs des nausées, des maux de tête, de l'agitation, des difficultés sexuelles. De plus, une utilisation prolongée pourrait entrainer une forte dépendance et un besoin de sevrage lors de l'arrêt de la prise.
Les hypnotiques antihistaminiques
On parle des médicaments qui se retrouvent en vente libre sur les tablettes des pharmacies appartiennent presque tous à cette famille (Nytol, etc.). À l'origine utilisés pour traiter les allergies, ces médicaments ont aussi un effet similaire aux somnifères et aux anxiolytiques sur le sommeil. Ils n'entrainent pas d'accoutumance physique (mais parfois de l'accoutumance psychologique) et sont donc recommandés pour une utilisation occasionnelle. Ils ont cependant quelques effets secondaires : la constipation, la bouche sèche, la somnolence pendant la journée. De plus, il arrive qu'ils provoquent un effet contraire (excitation et insomnie) à celui pour lequel on le prend...
La mélatonine
La mélatonine est en fait l'hormone du sommeil. Elle est produite par le cerveau dès que le soleil se couche et prépare le corps à s'endormir. Avec l'âge, l'hormone est libérée moins efficacement, amenant ainsi des difficultés à s'endormir. Au Québec, la mélatonine est disponible sans ordonnance, mais ce n'est pas le cas en Europe. La prise de cette substance aiderait, tout comme avec les somnifères et les anxiolytiques, le cerveau à libérer des quantités suffisantes de l'hormone tout au long de la soirée (et la nuit), favorisant ainsi un sommeil profond et réparateur.
Toutefois, il n'est pas conseillé d'en prendre tous les soirs, puisque cela pourrait mener l'organisme à en produire de moins en moins, ce qui n'est évidemment pas souhaitable! La mélatonine fonctionne seulement si cette hormone n'est pas suffisante dans le corps à ce moment-là; elle ne sera d'aucune aide si l'insomnie est due à d'autres facteurs (stress, douleur, etc.)
L'alcool
Beaucoup de gens croient que l'alcool, comme les somnifères et les anxiolytiques, aide à dormir, mais ce n'est pas vraiment le cas... L'alcool serait en effet un excitant. En fait, il augmente et amplifie ce qui est déjà là. Donc, si l'alcool vous endort, c'est que vous êtes déjà fatigués. De plus, un sommeil « alcoolisé » sera généralement très perturbé et fragmenté, le réveil se fera difficilement, et les ronflements et l'apnée du sommeil seront souvent augmentés. Si l'alcool semble au départ diminuer l'anxiété (qui peut parfois causer l'insomnie), celle-ci reviendra en pleine force quelques heures plus tard.
Les produits naturels
Il existe aussi plusieurs remèdes à base de plantes pour aider à relaxer et s'endormir plus facilement, sans utiliser de somnifères ou d'anxiolytiques. Les plus connues sont évidemment la camomille et la valériane, mais on prête les mêmes vertus à plusieurs autres plantes : l'aubépine, le tilleul, la verveine, le jasmin, la mélisse, la scutillaire, le pavot californien, la passiflore... Vous trouverez ces plantes séchées et prêtes à être infusées ou utilisées en décoction dans les magasins d'aliments naturels et dans certaines pharmacies. Certaines (la valériane et la mélisse, par exemple) sont également disponibles en gélules. Attention, ce n'est pas parce qu'un produit est naturel qu'il est absolument inoffensif : obtenez l'avis d'un professionnel avant de le consommer.
Dangers?
Dernièrement, une étude menée aux États-Unis a prouvé qu'une utilisation continue et à long terme de somnifères et d'anxiolytiques augmenterait les risques de mortalité précoce, en les multipliant par 4! Ce n'est pas la prise en elle-même du médicament qui augmente ces risques, mais bien les conséquences des effets secondaires : chutes dues à la somnolence, aggravation des maladies cardiaques et respiratoires, etc.
Tout ce que nous consommons a des effets positifs et négatifs sur notre santé globale. Cela est d'autant plus vrai avec des médicaments comme les somnifères et les anxiolytiques qui agissent directement sur notre cerveau et modifient notre perception.
Cette même étude (publiée dans le British Medical Journal Open) démontre également que les risques de cancer sont fortement augmentés chez les personnes qui prennent régulièrement des médicaments pour dormir.
Conclusion
Il arrive certaines choses dans la vie qui ont un effet direct sur la qualité de notre sommeil (stress, rupture, deuil, maladie, etc.) et les médicaments pour dormir comme les somnifères et les anxiolytiques sont parfois nécessaires et nous aident ponctuellement. Ils ne devraient cependant jamais être pris à long terme, et en tout cas jamais sans avis médical. Même les notices des médicaments disponibles sans ordonnances sont très claires : ils ne doivent pas être utilisés plus d'une semaine.
Il existe plusieurs moyens de développer une bonne hygiène de sommeil qui sera bénéfique pour toute votre vie : faire de l'exercice, éviter les stimulants (alcool, caféine, tabac, etc.), dormir dans l'obscurité totale, relaxer, bien manger, etc.
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