L'herpès génital est une infection transmissible sexuellement, parmi les plus courantes. Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 20 % des adultes seraient porteurs du virus. Toutefois, il semble qu’une mince proportion d’entre eux le savent. Plusieurs individus confondent les symptômes avec autre chose (vaginite, irritation) ou n'imaginent même pas être porteurs d'une ITS.
L'herpès génital est une maladie chronique : elle ne peut jamais disparaitre, car une fois que l'on a contracté le virus, celui-ci reste pour toujours dans les ganglions. L'infection en elle-même peut se manifester plus ou moins souvent, parfois jamais...
Causes de l'herpès génital
L'herpès génital est causé par le virus Herpes Simplex-2 (VHS-2), qui est un « cousin » du virus VHS-1, lui-même à l'origine de l'herpès buccal. Il peut arriver que des poussées d'herpès génital soient toutefois causées par le VHS-1, par exemple en cas de rapport bucco-génital avec une personne qui a déjà sur les lèvres des lésions dues à l'herpès buccal.
Après le tout premier contact avec le virus lors de rapports sexuels ou bucco-génitaux, la personne connaitra une poussée d'herpès plus ou moins importante que l'on appelle la primo-infection. Ensuite, le virus pourra se manifester à intervalles plus ou moins grands, ou parfois même jamais. La personne est toutefois contaminée par l'herpès génital et peut désormais transmettre le virus sans le savoir en cas de relations intimes non protégées.
Qui est touché par l'herpès génital? Quels sont les facteurs de risque?
L'herpès génital peut toucher n'importe qui, qui est actif sexuellement, peu importe l'âge. Il touche aussi particulièrement :
- Les personnes qui ont un système immunitaire faible (à cause d'une maladie, d'un traitement médicamenteux)
- Les hommes homosexuels
De plus, certains facteurs peuvent privilégier l'apparition de la primo-infection :
- Avoir un grand nombre de partenaires sexuels
- Avoir des relations sexuelles non protégées
- Avoir une relation avec une personne qui a été récemment infectée par le virus, parce qu'il est alors plus virulent
Une fois que l'on a été infecté une première fois, de nombreux facteurs peuvent être à l'origine des récidives de l'herpès génital :
- Les menstruations
- L'anxiété et le stress, la dépression
- Une grande fatigue
- Une poussée de fièvre
- Une irritation des muqueuses (à cause de frottements, de sous-vêtements en matière synthétique)
- Des traitements médicaux (cortisone, chimiothérapie)
- Une chirurgie
- Un affaiblissement global de la santé en raison d'une maladie, d'une chirurgie, d'un coup de soleil important, etc.
Contagion
Le virus de l'herpès génital est très contagieux, mais il ne peut pas se transmettre par contact indirect (par exemple en utilisant des serviettes de bain, ou en s'asseyant sur la cuvette des toilettes). Le virus n'est transmissible que lors de contacts physiques directs :
- Rapport sexuel vaginal
- Rapport sexuel anal
- Rapport sexuel bucco-génital
Les principaux symptômes de l'herpès génital
Le tout premier contact avec le virus de l'herpès génital cause souvent une infection pénible et douloureuse qui dure 2 à 3 semaines et se développe en plusieurs phases :
- 1e phase : fièvre, douleur musculaire, maux de tête et fatigue, gonflement des ganglions à l'aine.
- 2e phase (1 à 7 jours plus tard) : apparition de petites vésicules transparentes dans la région génitale.
- 3e phase : les cloques se percent et laissent écouler un liquide jaunâtre, puis forment de petits ulcères rouges et douloureux, ensuite des croûtes, et enfin cicatrisent.
Après la primo-infection, la poussée d'herpès génital dure en moyenne une semaine à 10 jours. Dans la plupart des cas, les symptômes sont beaucoup moins douloureux et peuvent même passer inaperçus. Selon les personnes, les récidives sont plus ou moins fréquentes et virulentes.
Diagnostic
En cas d'irritation dans la région génitale, il est toujours recommandé de consulter un médecin. Ce dernier pourra mettre en lumière la présence de l'herpès génital grâce à :
- Un examen des symptômes et des lésions.
- Un test de culture virale : un échantillon des lésions devra être envoyé au laboratoire pour une analyse.
- Un test sanguin (pour détecter dans le sang la présence d'anticorps contre le VHS).
Possibles risques de complications
En dehors de l'inconfort et des malaises (physiques et psychologiques) qui y sont liés, l'herpès génital est rarement dangereux pour une personne autrement en bonne santé. Il peut toutefois engendrer des complications chez ceux et celles qui ont un système immunitaire déjà affaibli, en raison d'une maladie ou d'un traitement médicamenteux.
Dans certains cas rares, l'herpès pourra causer :
- Une méningite.
- Une encéphalite.
- Une infection oculaire (pouvant parfois mener à la cécité).
Lorsqu'une femme enceinte souffre d'herpès génital, on préconise généralement l'accouchement par césarienne pour éviter que le virus soit transmis au bébé lors du passage par les voies vaginales. En effet, si le nouveau-né contracte le virus à la naissance et que l'infection touche ses yeux, il pourrait devenir aveugle et même mourir.
Enfin, certaines études ont démontré qu'une personne porteuse de l'herpès génital court plus de risque de contracter le virus du sida si elle y est exposée lors de relations sexuelles non protégées.
Traitement de l'herpès génital
Il est impossible de traiter de manière définitive l'herpès génital, mais il est toutefois assez facile de réduire nettement la fréquence et la virulence des récidives.
Les médicaments prescrits contre l'herpès génital sont des antiviraux que l'on doit prendre par voie orale : aciclovir, famciclovir, valaciclovir. Les crèmes antivirales disponibles sur le commerce ne sont efficaces que contre l'herpès buccal. Selon la fréquence des poussées d'herpès génital, le traitement sera :
- Ponctuel : en cas de crise peu fréquente et peu douloureuse, il suffit de prendre les médicaments dès l'apparition des tout premiers symptômes.
- À long terme : si les récidives sont fréquentes et très douloureuses, les médicaments seront les mêmes, mais ils devront être pris de manière régulière chaque jour pendant plusieurs mois. Cela permet de réduire les crises, voire de les faire cesser complètement pendant plusieurs mois/années, tout en minimisant les risques de transmettre le virus à un partenaire sexuel.
En cas de poussée d'herpès génital, plusieurs moyens permettent aussi de minimiser l'inconfort :
- Prendre des antidouleurs (paracétamol).
- Porter des vêtements non serrés et des sous-vêtements en matière naturelle (coton).
- Appliquer au besoin un sac de glace sur la région douloureuse.
- Prendre des bains additionnés de sel d'Epsom.
Prévention de l'herpès génital
L'unique moyen d'éviter de contracter le virus de l'herpès génital consiste à avoir des pratiques sexuelles sécuritaires et à toujours se protéger avec un préservatif en cas de rapport avec un nouveau partenaire, au moins jusqu'à ce que les résultats des tests d'ITS soient concluants.
Il ne faut pas non plus oublier que les rapports bucco-génitaux ne sont pas sécuritaires et que ce virus peut se transmettre de cette façon.
Si vous êtes porteur du virus de l'herpès génital (ou le soupçonnez), vous devriez en aviser vos potentiels partenaires, même s'il n'y a aucune lésion ni récidive depuis plusieurs mois.
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