
Le syndrome d’hyperémèse cannabique ou syndrome d'hyperémèse cannabinoïde (SHC) est peu connu. Aussi appelée « syndrome de la douche chaude », cette condition, nouvellement découverte, préoccupe de plus en plus les professionnels de la santé qui ont établi un lien direct avec la consommation de cannabis.
Quels sont les symptômes du syndrome d’hyperémèse cannabinoïde (SHC)?
Le syndrome d’hyperémèse cannabique est lié à la consommation importante et régulière de cannabis. Les personnes touchées manifestent souvent des symptômes qui sont similaires à ceux de la gastro-entérite.
Pendant la phase active, nommée hyperémèse, les symptômes peuvent être :
- des nausées récurrentes;
- des vomissements modérés à sévères ;
- des diarrhées ;
- une perte de poids secondaire aux nausées et vomissements ;
- des douleurs abdominales ou lombaires modérées à sévères.
L’une des particularités du SHC est qu’une douche chaude soulage les douleurs, les nausées et les vomissements.
Qu’est-ce qu’une consommation chronique de cannabis?
Pour que la consommation de cannabis soit considérée comme chronique, on estime qu’elle doit être supérieure à quatre fois par semaine et exister depuis plusieurs années, selon l’Ordre des infirmières et infirmier du Québec. Néanmoins, la consommation régulière, soit au moins une fois par semaine depuis plus d’un an, peut aussi mener au SHC.
La jeune génération touchée
Le SHC est généralement observé chez les jeunes dans la vingtaine, mais pas uniquement. Des personnes ayant jusqu’à la fin de la quarantaine figurent aussi parmi les cas qui ont été rapportés jusqu’à ce jour.
Aux urgences
C’est au sein des urgences des hôpitaux que ce problème de santé a été remarqué. Face aux patients qui se présentaient, le personnel soignant a souvent pensé faire face à des cas d’ulcères. La première description qui a été faite du SHC date de 2004 et elle a été réalisée en Australie. D’autres praticiens ont par la suite confirmé ce diagnostic et ont ajouté d’autres critères cliniques de diagnostic. Les résultats de la première étude ont été publiés dans la revue Basic and Clinical Pharmacology and Toxicology.
Questions autour du cannabis récréatif
S’il est trop tôt pour faire un lien entre la légalisation du cannabis récréatif au Canada en 2018 et le SHC, certains praticiens d’autres pays soulignent toutefois que le syndrome est très souvent sous-diagnostiqué et représente un enjeu majeur. Depuis quelques années, des recherches et études de cas tentent de comprendre le SHC lié à la consommation chronique de cannabis. En général, ce syndrome se manifeste soudainement après plusieurs années d’une consommation importante et régulière de cannabis, et ce, sans que le patient ait été symptomatique auparavant. Le plus souvent, la personne aura d’abord subi plusieurs examens puis aura été évaluée en médecine spécialisée pendant toutes ces années.
Une douche salvatrice
Pour se soulager, les personnes atteintes par le SHC prennent des douches ou des bains très chauds, plusieurs fois par jour. Cela leur permet de réduire les douleurs abdominales. Cette association quasi systématique avec les douches chaudes fait en sorte que certains parlent carrément du « Syndrome de la douche chaude ». C’est le cas de la chroniqueuse d’Ici Radio-Canada, Isabelle Craig, dont un des proches a été touché par ce syndrome.
Existe-t-il un traitement du SHC?
À ce jour, il n’y a pas de traitement autre que l’arrêt total de la consommation de cannabis. Selon l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, ce sevrage peut parfois entraîner des symptômes physiques, mais ne représente pas un danger pour la personne concernée. Parmi ces symptômes on trouve : l’irritabilité, la nervosité, de l’insomnie ou encore une perte d’appétit.
Il est également possible de prendre des médicaments pour diminuer les nausées et vomissements, mais ils ne sont pas efficaces dans tous les cas. De plus, les nausées reviendront si la consommation de cannabis se poursuit.
Quelles sont les perspectives pour l’avenir?
Comme on l’évoquait au début de cet article, le SHC est diagnostiqué depuis peu d’années et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. De nombreux chercheurs travaillent désormais sur des études visant à identifier des liens entre la consommation de cannabis, de drogue, d’alcool et/ou de médicaments. En attendant les résultats et l’arrivée potentielle de nouveaux traitements, seul l’arrêt ou la réduction de la consommation du cannabis peuvent faire disparaître les symptômes.
Sources : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec – Syndrome d’hyperemese cannabinoide, L’Institut pour la sécurité des médicaments aux patients du Canada (ISMP) : Vomissements fréquents dus à la consommation de cannabis (pot/marijuana), National Center for Biotechnology Information - Cannabinoid Hyperemesis Syndrome (en anglais seulement)
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