Je me prénomme Liane, j’ai 28 ans et je l’admets enfin, je suis une personne anxieuse.
Le réaliser fut une sorte de choc, mais également une grande révélation pour moi. Plusieurs pourront se reconnaître, j’en suis certaine. D’ailleurs, c’est en lisant des témoignages comme celui-ci que j’ai réussi à m’y retrouver et à comprendre ce que c’était vraiment, la fameuse anxiété.
C’est tellement un poids de moins sur les épaules lorsqu'on prend conscience du nombre de personnes qui y font également face tous les jours. Au cours des dernières années, on en parle de plus en plus. Que ce soit par la voix d’Alexandre Champagne, de Jonathan Roberge, de Cœur de Pirate ou même de Lysandre Nadeau, plusieurs personnalités publiques prennent parole sur la santé mentale et j’en suis extrêmement reconnaissante.
Ceux pour qui l’anxiété sonne comme un mot méconnu, ou bien qui pensent qu'il s'agit d'un synonyme de stress, laissez-moi vous transporter dans une journée typique d'une personne anxieuse. Je dis typique, mais en fait, il n’y a pas de journée « standard » pour un anxieux. C’est un peu comme ouvrir un Kinder Surprise à chaque jour; on ne sait jamais sur quoi on va tomber ni comment on va se sentir.
@lianefauchon
C’est très loin du simple stress causé par une situation en particulier, comme par exemple un examen. Vivre avec l’anxiété, ce n’est pas simplement « gérer difficilement les imprévus » ou être trop sensible. Il n’y a aucune cause spécifique qui provoque une crise de panique ou un malaise soudain. C’est très dur de réussir à rationaliser notre malaise lorsqu’il n’y a pas concrètement de source à nos réactions irrationnelles.
J’ai justement réalisé que je vivais de l’anxiété en faisant face à cette incompréhension. Une journée, tout est numéro un, puis la suivante, je resterais volontiers dans le confort et la sécurité de mon appartement. Pourtant, rien n'a changé depuis la journée précédente.
Vivre avec l’anxiété, c’est aussi développer des béquilles pour contrôler l’incontrôlable, en limitant les possibilités de « malaises ». Donner de l’ampleur de manière involontaire à des situations bénignes fait aussi partie des choses avec lesquelles nous les anxieux devons vivre quotidiennement. Allô googler ses symptômes lorsqu’on est malade. #Pirechoseàfaire
Vivre avec l’anxiété, à différent niveau, affecte les relations sociales, les activités, les fréquentations. Vous sentir socially akward, est-ce que ça vous est déjà arrivé? Ce sentiment est d’ailleurs étroitement lié à la peur que notre anxiété transparaisse. Et le jugement, ouf. Le pire ennemi d’une personne anxieuse. Pour ma part, le small talk me met souvent dans un état inconfortable. La pire chose à faire serait de fuir ce genre de situations. Au contraire, il faut s’y exposer graduellement pour s’y accommoder.
@lianefauchon
Mais là je vous rassure. Il y a tellement de solutions. Ça commence en l’admettant : « Je suis anxieux/anxieuse et puis maintenant, qu'est-ce que je peux faire pour m'aider? ».
Alex-Émanuelle de la clinique Réseau Santé 360 à Québec m’a beaucoup aidé à y voir plus clair. Faire face aux situations qui nous affectent (disons sortir de chez soi une journée où l’on ne se sent pas bien), vivre dans l’instant présent (en pratiquant du yoga par exemple), effectuer des techniques de respiration, pratiquer ses passions, faire du sport de façon régulière, développer des techniques de résolutions de problèmes... Tout ça peut s’avérer très utile dans la vie d’une personne anxieuse. Bien que l’on ne puisse s’en débarrasser de manière définitive, ces techniques permettent de la gérer efficacement sur le long terme.
@lianefauchon
Parlez-en, assumez-le. Non, vous ne serez pas considéré comme des victimes ou des personnes faibles. Et non, consulter un psychologue ou prendre de la médication ne sont pas des « raccourcis faciles ».
Pour finir sur une note quétaine, rappelez-vous que chaque personne est unique. Cessez de vous comparer et travaillez sur vous, pour vous. <3
Liane XOXO