Début du contenu principal.
Le variant Delta de la COVID-19 sème l’inquiétude un peu partout sur la planète. En quoi ce variant est-il différent des autres et quels sont ses symptômes?
Le variant Delta continue d'étonner les experts et de les forcer à changer de direction. En effet, à mesure qu'il s'est progagé, le variant Delta a presque éliminé les autres variants et les autres souches de la COVID-19, devenant ainsi dominant dans la plupart des régions du globe. Et maintenant, on voit maintenant apparaître le variant "Delta Plus", qui serait encore plus contagieux!
Faisons le point sur les variants Delta et Delta Plus de la COVID-19.
À lire aussi : Passeport vaccinal au Québec : comment s'applique-t-il?
Le virus qui cause la COVID-19 (son nom officiel est SARS-CoV-2), comme tous les virus, finit par connaître des mutations à mesure qu’il se multiple. On appelle donc « variants » ces mutations de la souche origninale. C’est un processus tout à fait normal et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose : un variant peut, en théorie, devenir moins grave et moins contagieux par exemple.
Les principaux variants de la COVID-19, dont l’origine a été identifiée à des endroits spécifiques sur la planète, ont reçu des noms de lettres de l’alphabet grec.
Vers la fin de l’année 2020, on a donné le nom de « Alpha » (première lettre de cet alphabet) au variant identifié au Royaume-Uni. Il y a eu aussi le variant « Beta », provenant de l’Afrique du Sud, le variant « Gamma » identifié au Brésil…
Mais c’est l’apparition du variant « Delta », identifié en Inde, qui préoccupe le plus les scientifiques jusqu’à date.
Ce variant peut entraine une forme de la COVID-19 qui est beaucoup, beaucoup plus contagieuse que celle du virus original, entré dans nos vies autour de mars 2020. Il est 50 % plus contagieux que le variant Alpha, qui était lui-même deux fois plus contagieux que la souche originale!
C’est parce que cette mutation spécifique rend les particules du virus (celles qui sont en forme de couronne) particulièrement aptes à infecter les cellules humaines. À cause de cette particularité, les experts estiment qu’une seule personne affectée en contamine entre 3 et 4, comparé à entre 1 et 2 pour la souche originale.
En 7 mois environ, le variant Delta a réussi à se propager dans plus de 100 pays, ce qui indique son fort potentiel de contamination.
Le variant Delta est appelé à devenir la souche dominante de la COVID-19 dans le monde, c’est inévitable. Pour l’instant par contre, sa prévalence est inégale : plus de 95 % des nouveau cas de COVID au Royaume-Uni correspondent au variant Delta, mais comparativement encore peu ici (au Québec comme au Canada). Aux États-Unis, malgré les efforts de vaccination (qui sont moindres qu'ici), le variant Delta consistue à l'heure actuelle la quasi totalité des cas, alors qu'il était à environ 40 % il y a quelques semaines à peine.
À lire aussi : Tout sur la COVID-19 longue durée
Il s’agit de la même maladie, et c’est une maladie qui peut produire une large variété de symptômes, alors il ne sera probablement pas possible pour les personnes affectées de faire la différence entre les variants ou d’être certaines qu’elles ont bien le variant Delta.
Par contre, il existe bel et bien des différences mineures dans les symptômes du variant Delta, par rapport à la souche de COVID originale ou même au variant Alpha de cet hiver :
On se souvient qu’auparavant, c’était souvent le premier symptôme ressenti par les personnes atteintes de la COVID-19, et que c’était un symptôme qui perdurait régulièrement à long terme.
Comme pour toutes les autres formes de la COVID-9, les personnes qui attrapent le variant Delta peuvent aussi avoir les symptômes suivants (par ordre d’apparition des symptômes et par fréquence):
Ce qui distingue surtout le variant Delta, c’est la rapidité avec laquelle les personnes infectées présentent des symptômes : souvent, elles tombent malades en 3 ou 4 jours comparé au début de la pandémie, alors qu’on pouvait voir des infections survenir 10 à 14 jours après l’exposition au virus.
Les experts savent aussi que lorsqu’il s’agit du variant Delta, les gens n’ont pas besoin d’autant de « charge virale » (les particules du virus qui pénètrent dans l’organisme) qu’avant pour être malades.
À lire aussi : Les symptômes de la COVID-19 plus en détails
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans une récente mise à jour épidémiologique sur la COVID-19, a parlé d'un nouvelle souche du variant Delta, appelée "Delta Plus". Il s'agit essentiellement du même variant Delta, mais avec deux modulations dans la protéine en forme de pointe (spicule en langage médical). Depuis juillet, ce variant Delta Plus est en constante progression, rapporte l'OMS, avec une majorité des cas identifiés au Royaume-Uni.
Le variant Delta Plus serait ainsi légèrement plus transmissible que le variant Delta, mais la différence demeurerait marginale. Concernant la montée de ce variant Delta Plus, l'agence de santé publique du Royaume-Uni, la UK Health Security Agency, a expliqué "qu'un taux de croissance élevé [de ce variant spécifique] pourrait être dû à un changement biologique dans le virus, mais également à un contexte épidémiologique, comme le fait d'être apparu dans un endroit où la transmission était déjà forte". Toujours selon l'agence, ce n'est toujours pas certain que le variant Delta Plus soit en croissance à cause d'une différence biologique".
C'est pourquoi certains épidémiologistes, comme le D. Jemery Kamil, croit que plus de données, provenant de différents endroits et à plus long terme, sont nécessaires avant de se prononcer sur le Delta Plus. Toutefois, d'autres experts affirment déjà que le Delta Plus, aussi appelé variant AY.4.2, serait 10 % à 15 % plus contagieux que le Delta traditionnel.
Pour l'instant, la prudence et la patience sont donc de mise avant d'établir hors de tout doute que le Delta Plus est "pire" que le Delta original.
C’est très simple : il faut être adéquatement vacciné! C’est-à-dire qu’il faut reçevoir 2 doses de vaccin contre la COVID-19.
Les personnes complètement vaccinées résistent remarquablement bien au variant Delta – elles sont protégées à environ 95 % et si jamais elles l’attrapent quand même, elles sont nettement moins à risque de développer des complications, d’être hospitalisées ou de décéder.
Le Québec est présentement l’un des endroits les plus vaccinés dans le monde, mais il reste encore du chemin à faire pour que le virus puisse être mieux contrôlé. Plus il y a aura de gens adéquatement vaccinés et moins le variant Delta va faire des ravages, mais c’est évident qu’il va falloir prévoir une hausse des cas liés à ce variant au Québec. Ce variant se propagera en majeure partie chez les personnes non-vaccinées et qui ont reçu une seule dose, pouvant quand même causer des éclosions ciblées parmi ces populations.
À lire aussi :
Dans un document interne publié il y a quelques jours, le CDC a justifié son changement de recommandations en se basant sur de nouvelles données spécifiques au variant Delta.
Pour l'élaboration de ce rapport, le CDC a entre autres étudié de près une éclosion du variant Delta de plus de 900 cas, qui a débuté à Provincetown au Massachussetts suite à une fête du 4 juillet. Ce qui a marqué les experts, c'est que les 3/4 des personnes infectées par cette éclosion étaient... complètement vaccinées.
Voici donc les plus récentes conclusions des experts américains sur le variant Delta:
C'est pourquoi le CDC revient sur sa position et recommande désormais le port du masque à l'intérieur et ce, même pour les personnes adéquatement vaccinées. Le port du masque prévient des infections et freine des éclosions sans devoir tout fermer ou reconfiner. Le masque ne peut servir qu'à empêcher l'explosion des cas de la maladie, qui peut rester grave chez les personnes non-vaccinées, jusqu'à l'atteinte de l'immunité de masse, par contre. La vaccination demeure la seule manière de se sortir de cette pandémie!
Consulter tous les contenus de Marie-Ève Laforte