Début du contenu principal.
Manger, c’est un processus assez fascinant : au-delà de l’expérience gustative, notre corps s'occupe d'assimiler la bonne bouffe ingérée pour nous faire fonctionner au quotidien. Vous êtes-vous déjà demandé qu’est-ce qui entre en jeu dans cette transformation entre la bouchée et... tout le reste? Ce sont les fameux nutriments.
L'organisme obtient, via l’alimentation, des micronutriments (vitamines et minéraux) et des macronutriments (protéines, glucides et lipides). Décortiquons aujourd’hui ces derniers, qui composent, en proportions variées, tous les aliments que l’on consomme.
Voici les rouages de chaque macronutriment, leurs rôles essentiels, où les trouver et comment les équilibrer pour manger de manière optimale.
Les protéines sont constituées d'acides aminés, essentiels à la croissance, à la réparation des tissus et à la formation d'enzymes et d'hormones. Elles sont fondamentales pour plusieurs processus biologiques et apportent 4 calories par gramme.
Entre 10 % et 35 % des calories quotidiennement ingérées doivent provenir des protéines. Règle générale, il est conseillé qu’un minimum de 15 % de calories quotidiennes viennent des protéines. Pour une personne consommant 2 000 calories par jour, cela représente entre 50 g et 175 g de protéines.
On peut aussi calculer son apport protéique quotidien selon son poids. Les recommandations gouvernementales indiquent de consommer 0.8 g de protéines par kg de poids corporel, mais plusieurs expert.e.s en nutrition suggèrent que ce chiffre est trop bas. La nutritionniste Julie Desgroseilliers, par exemple, mentionne dans son livre Protéines (Les Éditions La Presse, 2017) qu’un apport de 1 g à 1.5 g par kg serait plus bénéfique pour la santé générale. Elle recommande également de consommer entre 25 g et 30 g de protéines par repas.
Pour un.e adulte de 68 kg (150 livres), cela représente entre 68 g et 102 g de protéines par jour. Une telle variabilité s’explique par le fait que les besoins en protéines diffèrent d’une personne à l’autre.
Les personnes ayant besoin de plus de protéines sont :
Les protéines régulent l’activité de la leptine, l’hormone associée au sentiment de satiété.
L’origine des protéines est soit animale, soit végétale.
Les protéines de source animales incluent :
Les protéines végétales valent la peine d’être incluses dans nos menus de la semaine. Elles sont meilleures pour le portefeuille et l’environnement en plus de procurer des fibres alimentaires.
Les meilleures sources de protéines végétales sont le soya et ses dérivés (tofu, tempeh, edamame, lait de soya), le seitan et la levure alimentaire. Les autres végétaux qui procurent des protéines incluent :
Voici ce que renferment quelques aliments protéinés.
Aliment | Teneur en protéines |
75 g de poitrine de poulet rôtie | 25 g |
75 g de thon en conserve dans l'huile, égoutté | 22 g |
75 g de tempeh nature | 15 g |
½ tasse de fromage cottage | 15 g |
¾ de tasse de lentilles roses | 13 g |
¼ de tasse d'arachides rôties | 10 g |
1 tasse de lait de soya | 7 g |
1 gros œuf cuit dur | 5 g |
Certains aliments contiennent des protéines, mais ne sont pas nécessairement de bons choix! Attention aux barres protéinées ainsi qu’aux poudres de protéines : ces types de produits ont souvent du sucre ajouté et une liste d’ingrédients longue comme le bras. Assurez-vous donc de choisir des suppléments de qualité si vous décidez d’en consommer.
De même, les viandes transformées sont à éviter (jerky, salami, pepperoni, bologne, saucisses à hot-dog, etc.). Non seulement sont-elles bourrées de sel et d’additifs, elles sont carrément classées comme cancérogènes selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Non merci.
Au déjeuner :
Au dîner et au souper :
À la collation ou au dessert :
Les glucides comportent aussi 4 calories par gramme. Ils sont métabolisées en glucose, qui est la principale source d'énergie du corps et du cerveau. Aussi simple que ça!
Quoique les glucides aient été pointés du doigt pour bien des maux ces dernières années, il est important de les distinguer, car ils n’ont pas tous les mêmes effets sur la santé.
Les glucides se divisent en trois principales catégories : les glucides simples (le sucre naturel et ajouté), les glucides complexes (l'amidon) et les fibres (solubles et insolubles).
Les glucides simples apportent de l’énergie rapidement utilisable alors que les glucides complexes délivrent de l’énergie plus stable et soutenue. Les fibres sont un type de glucides non digérés très bénéfiques pour la santé digestive.
Sans aller trop dans les détails, les glucides eux-mêmes ne posent aucun problème pour la santé. Le hic, c'est quand :
Ces facteurs sont ceux qui augmentent les risques d'obésité et de diabète. Alors, bonne nouvelle : les glucides peuvent être consommés sans tracas dans le cadre d'une alimentation saine.
Alors que le rôle des glucides s’explique simplement, les fibres alimentaires valent la peine qu’on s’y attarde un peu plus. Les fibres aident à :
Les directives gouvernementales canadiennes suggèrent que les glucides constituent entre 45 % et 60 % de l'apport calorique quotidien. Pour une personne consommant 2 000 calories par jour, cela correspond à un maximum de 300 g de glucides. Cet apport total comprend les fibres (25 g par jour pour les femmes et 38 g par jour pour les hommes) et le sucres ajoutés.
En d'autres termes, on pourrait considérer qu'un repas moyen devrait contenir entre 45 et 75 grammes de glucides en tout (c’est-à-dire en considérant les sucres ajoutés et les fibres).
En parlant de sucre, l’OMS met la barre maximale à 25 g de sucres ajoutés par jour. À titre de comparaison, une boisson gazeuse de type cola comporte à elle seule 39 g de sucres ajoutés, alors qu’un contenant individuel de yogourt aromatisé peut en contenir jusqu’à 30 g!
La réponse est très simple : les aliments riches en « bons » glucides sont ceux qui ne sont pas (ou peu) transformés. On pense ici aux :
Les « bons » glucides sont ceux qui ne sont pas (ou peu) transformés.
Vous l’aurez deviné, les sources de glucides à limiter sont celles qui sont hautement transformées ainsi que les sucres ajoutés, comme :
À titre de référence, voici la teneur en glucides de quelques aliments :
Aliment | Teneur en glucides totaux | Teneur en fibres | Teneur en sucres |
1 muffin commercial aux carotttes | 49 g | 1.9 g | 17 g |
1 bagel nature | 38 g | 1.6 g | 4 g |
1 tasse de pois chiches | 35 g | 10 g | 6 g |
1 banane moyenne | 27 g | 2.1 g | 14 g |
1 tasse de jus d'orange | 27 g | 0 g | 23 g |
½ tasse de riz blanc cuit | 24 g | 0.4 g | 0 g |
½ tasse de pois verts | 12 g | 3.7 g | 4 g |
Au déjeuner :
Au dîner et au souper :
À la collation ou au dessert :
Les acides gras, aussi appelés lipides ou matières grasses, sont plus énergétiques avec 9 calories par gramme. On retrouve des acides gras insaturés, saturés et trans dans l’alimentation, chacun avec des effets distincts sur l’organisme.
Les gras polyinsaturés et monoinsaturés sont reconnus pour leurs propriétés cardioprotectrices et anti-inflammatoires. D'ailleurs, la réputation des oméga-3 n’est plus à faire! Leurs bienfaits sur la santé du cœur, la cognition et même la santé mentale font d'eux des stars de la nutrition.
Les gras saturés, plus controversés, ne méritent pas leur mauvaise presse lorsqu’ils proviennent d’aliments non-transformés (viande fraîche, produits laitiers, chocolat noir, noix de coco). Plusieurs méta-analyses indiquent qu’ils n’augmentent pas les risques de maladies cardiovasculaires, contrairement à l'opinion populaire véhiculée pendant des décennies. De même, les lipides saturés sont nécessaires en petites quantités, car ils constituent la base des membranes cellulaires.
Les gras trans artificiels, créés par le processus d’hydrogénation (lorsque des huiles sont chauffées à hautes températures), sont catégoriquement nocifs et devraient être évités. Ils sont interdits au Canada et aux États-Unis. Les gras trans naturels, présents en petites quantités dans certain produits d’origine animale, ne posent pas la même menace à la santé.
Les gras insaturés sont reconnus pour leurs propriétés cardioprotectrices et anti-inflammatoires.
Oubliez la mode « sans gras » des années 90 : les lipides sont cruciaux pour la santé! Ils sont nécessaires pour :
La proportion de graisses dans l'apport calorique quotidien devrait se situer entre 20 et 35 %. Pour une personne consommant 2000 calories par jour, cela équivaudrait à un apport en matières grasses compris entre 45 et 75 grammes. De cette quantité, il est recommandé de limiter les graisses saturées à un maximum de 20 grammes.
Les « bons » gras insaturés, qui devraient composer la majorité de nos apports lipidiques, se retrouvent dans :
Comme mentionné ci-haut, les lipides saturés ne sont pas tous néfastes pour la santé; ils sont même essentiels à l’organisme. Fait intéressant : leur mauvaise réputation vient en partie d'une campagne de lobbying orchestrée par l'industrie du sucre dans les années 1960.
Attention cependant : on parle ici d’aller puiser ses gras saturés dans des sources pas ou peu transformées, et non dans des chips ou du gâteau (désolé).
Ainsi, les aliments suivants peuvent se tailler une place dans votre assiette (dans le cadre d’une alimentation équilibrée qui comprend aussi des gras insaturés) :
Les sources de graisses saturées moins recommandables (« calories vides ») englobent :
Il est donc important de nuancer d'où viennent les gras saturés avant de tous les mettre dans le même panier!
Pour mieux comprendre, voici la teneur en lipides totaux et saturés de certains aliments :
Aliment | Teneur en matières grasses totales | Teneur en gras saturés |
1 pointe de gâteau aux carottes avec glaçage | 28 g | 3.8 g |
2 cuillères à soupe de cretons | 19 g | 8.3 g |
1 beigne glacé au chocolat | 18 g | 4.6 g |
¼ de tasse de noix de Grenoble séchées | 17 g | 1.6 g |
75 g de bœuf haché régulier | 17 g | 7 g |
½ avocat moyen (101 g) | 15 g | 2.1 g |
1 cuillère à soupe d'huile d'olive | 14 g | 1.8 g |
¾ de tasse d'edamames (haricots de soya) | 11 g | 1.7 g |
75 g de saumon de l'Atlantique grillé | 9 g | 1.9 g |
En guise d'inspiration, voici quelques idées pour intégrer les lipides au menu.
Au déjeuner :
Au dîner et au souper :
À la collation ou au dessert :
Voici, de manière sommaire, ce qu'il faut retenir sur les macronutriments.
La compréhension des bases de l'alimentation est un outil fort utile pour maintenir une bonne santé générale. Le but de cet article est de vulgariser des concepts nutritionnels pour vous aider à faire de bons choix alimentaires et vous sentir bien.
Au travers de tous ces chiffres, l'objectif n'est absolument pas de vous casser la tête à réduire chaque repas à sa quantité de gras, de protéines ou de glucides. Nul besoin de perdre son précieux temps à calculer au gramme près tout ce qui entre dans sa bouche! Bien manger, ce n'est pas un casse-tête.
Pour un repère facile, privilégiez les aliments les moins transformés possible et fiez-vous au Guide alimentaire canadien, qui suggère que nos assiettes devraient être remplies :
Et, pour terminer, il est impératif de se garder de la place pour le plaisir (et le dessert!). L'alimentation, c'est un tout. Certains aliments sont peut-être moins bons pour la santé, mais excellents pour le moral, et c'est 100 % correct de les savourer une fois de temps en temps. Moi, en tout cas, je ne refuserai jamais un beigne maison de ma mère...
Bon appétit!
Sources : Santé Canada / Passeport Santé / Healthline / Harvard Nutrition Source
Consulter tous les contenus de Catherine Morin
Note
Les informations contenues dans cet article vous sont fournies à titre informatif seulement et vous permettront de poser des questions éclairées à votre médecin. En aucun cas, elles ne peuvent remplacer l'avis d'un.e professionnel.le de la santé. Notre équipe de rédaction et d'expert.e.s met tout en oeuvre pour vous fournir de l'information de qualité. Toutefois, Noovo Moi ne saurait être tenu responsable si le contenu d'un article s'avérait incomplet ou désuet. Nous vous rappelons qu'il est fortement recommandé de consulter un médecin si vous croyez souffrir d'un problème de santé.