Début du contenu principal.
La perte de motricité est souvent banalisée, voire normalisée. Pourtant, elle devrait sonner l’alarme dans bien des cas et mener à une consultation rapide d'un.e professionnel.le de la santé afin d'éviter que la situation ne se détériore.
C'est ce qui est ressorti notamment lors d'un échange avec Mme Marie-Hélène Boudrias, chercheure et professeure en physiothérapie et en ergothérapie, et docteure en neuroscience.
Voici ce que vous devez savoir sur la perte de motricité et quand vous devez vous en inquiéter.
Il y a des signes qui ne trompent pas lorsqu’on parle de la perte de motricité, mais d’autres peuvent s’installer de façon plus subtile. Notre corps compense alors, sans qu’on s’en rende compte.
Dans la perte de motricité, on parle autant d’un membre du corps qui ne réagit plus ou peu, nommé aussi parésie, que d’un trouble de la coordination ou de l’équilibre.
Souvent, ce sont les chutes qui dévoilent une perte de motricité, ou encore, des mouvements ou des activités que l’on cesse de faire. Toutefois, avant qu’une blessure survienne, il faut être aux aguets des petits signes qui cachent la perte de motricité.
Lorsqu’un individu perd sa motricité de façon soudaine et momentanée, il faut contacter les urgences dès que possible. Il peut s’agir d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Le mot à se rappeler pour identifier les signes est VITE:
Peu importe l’âge, la perte de motricité ne doit jamais être considérée comme normale.
Quels sont les signes qui devraient sonner l’alarme?
Mme Marie-Hélène Boudrias donne des exemples concrets associés à une perte de motricité.
On peut, par exemple:
Les causes sont aussi variées que les signes de la perte de motricité. Pour cette raison, elles sont souvent difficiles à identifier. Il est impératif d’être attentif et attentive aux changements qui se produisent.
La diminution ou la perte de motricité peut être associée à:
Tout changement soudain doit mener à une consultation rapide.
Cela dit, tout changement qui se fait sur une période de 2-3 mois est aussi anormal: «Même sur une période de 6 mois, il s’agit d’un déclin rapide qui devrait nous alerter», nous mentionne la chercheure et professeure, Marie-Hélène Boudrias.
Bien sûr, s’il y a eu une blessure, la perte de motricité durant un moment s’avère normale. Cependant, en l’absence d’une cause précise, il faut consulter sans tarder.
Lorsqu’on commence à se poser la question: est-ce normal ou non, il faut se tourner vers des spécialistes afin d’établir s’il s’agit d’un processus normal, inflammatoire ou si cette condition cache une autre cause.
Lors d’une perte de motricité soudaine, qui s’apparente aux signes de l’AVC, on se rend à l’urgence sans tarder.
Toutes les autres pertes de motricité nécessitent une consultation rapide avec un.e professionnel.le de la santé afin d’en identifier la ou les causes.
La perte de sensibilité ou un engourdissement requiert aussi une consultation dans les meilleurs délais.
Outre son médecin, on peut consulter:
Pour tous problèmes de préhension, de mobilité dans les épaules ou les jambes, pour une perte d’amplitude dans les mouvements, ou une perte de force.
Comme Dre Marie-Hélène Boudrias le mentionne: «les physiothérapeutes sont une excellente porte d’entrée dans le système de la santé pour identifier la cause d’une perte de mobilité, perte de sensation ou présence d’engourdissement.
Ces spécialistes peuvent poser des diagnostics et établir des traitements d’ordre musculosquelettique. Si le problème n’est pas de cet ordre, ils et elles sont en mesure de rediriger les usagers vers leur médecin traitant pour des investigations plus approfondies, en fournissant un rapport écrit de leurs observations.»
Les physiothérapeutes sont une excellente porte d’entrée dans le système de la santé pour identifier la cause d’une perte de mobilité, perte de sensation ou présence d’engourdissement. - Marie-Hélène Boudrias, chercheure et professeure en physiothérapie et en ergothérapie, et docteure en neuroscience
Pour tous les problèmes associés à la motricité fine, aux problèmes cognitifs et à la mémoire à court terme.
Tout comme pour les physiothérapeutes, les ergothérapeutes effectueront une première analyse de la situation, et pourront vous aiguiller si vous devez prendre rendez-vous avec d’autres professionnel.les de la santé.
La perte de motricité est rarement irréversible. Il faut toutefois être en mesure d’identifier la cause, afin d’établir le bon traitement. Mais, en aucun cas, il ne faut croire en une fatalité et surtout, il ne faut pas accepter de vivre avec la douleur.
Plus rapidement on intervient, plus on peut retrouver sa motricité, ou à tout le moins, on s’assure que la situation ne se dégrade pas.
Dans certains cas, comme lorsqu’on souffre d’une hernie cervicale ou lombaire, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Des médicaments existent aussi pour contrôler les effets de certaines maladies dégénératives, par exemple, en diminuant les tremblements chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
D’autres médicaments permettent de contrôler l’inflammation afin de limiter les attaques aux nerfs, ou au cerveau, pour diminuer au minimum les effets de la maladie.
Les médicaments antidouleurs permettent pour leur part de demeurer actifs et actives et mieux vivre avec certains symptômes.
En parallèle avec la médecine traditionnelle, les kinésiologues, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes peuvent traiter et développer des programmes afin d’améliorer la motricité, ou à tout le moins s’assurer qu’elles ne se dégradent pas davantage.
Les maladies ne peuvent pas toujours être évitées, mais on peut intervenir sur certains aspects de notre condition physique afin de conserver sa motricité le plus longtemps possible.
C’est bon autant physiquement que psychologiquement.
Selon le Centre universitaire de Santé McGill, «Dès l’âge de 50 ans, une perte de la masse musculaire de l’ordre de 0,5% à % par année est observée chez la population adulte».
Si l’on ne bouge pas, la sarcopénie nous guette. Cette pathologie résulte d’une perte progressive et élevée de la masse, de la force et de la fonction musculaires au cours du vieillissement. Cela mène progressivement à un déclin de la mobilité, de l’autonomie et à la qualité de vie en général.
Mais, heureusement, il s’agit là de l’une des conditions sur laquelle on a le contrôle en vieillissant. En demeurant actif et active tous les jours, par exemple, en marchant, en jardinant, en faisant du vélo, du yoga ou de la natation, en levant une certaine charge sur une base régulière, on s’assure de conserver sa masse musculaire.
C’est encore plus vrai à partir de 50 ans, alors qu’il faut consommer davantage de protéines pour conserver sa masse musculaire.
Plus on est au courant, plus on peut agir rapidement.
On minimise souvent les pertes de motricité et la douleur. Pourtant, il faut être honnête face à soi-même pour avoir des soins adéquats afin que notre état ne se détériore pas.
Bref, on ne doit jamais minimiser les signes liés à une perte de motricité. Dans tous les cas, il faut consulter afin d’en identifier la ou les causes afin de pouvoir autant que possible y remédier.
Merci à Mme Marie-Hélène Boudrias pht. (physiothérapeute), Ph.D. en neuroscience, Professeure agrégée à l’École de physiothérapie et d'ergothérapie de l’Université McGill et Chercheure au CRIR–Hôpital juif de réadaptation du CISSS de Laval, d’avoir partagé son expertise avec nous.
Vous aimerez aussi:
Consulter tous les contenus de Cynthia Brunet