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Est-ce que la COVID-19, à l’ère d’Omicron, dure réellement 5 jours? C’est souvent l’impression qu’on peut en avoir, si on se fie entre autres au discours du gouvernement qui autorise le retrait de l’isolement après cette durée – très courte -, en autant que la personne présente une diminution des symptômes.
Mais qu’en est-il des gens dont les symptômes persistent plusieurs semaines? Entre les quelques jours de maladie et la COVID-19 longue, se pourrait-il qu’il existe un état d’entre-deux, comme une « COVID moyenne »? Voici mon histoire.
Après deux ans à avoir évité la COVID-19, elle m’a finalement attrapé, comme bien des Québécois ces derniers mois. Un matin vers la fin mars, mon conjoint s’est levé avec un bon mal de gorge. Son test rapide était faiblement positif. Nous ne saurons jamais exactement où il s’est infecté mais, chose certaine, c’était lors d’une courte interaction dans un commerce et il portait un masque. C’était inévitable : 4 jours plus tard, notre fille et moi avons développé des symptômes en même temps.
Mais voilà : plus de 3 semaines après, je ne peux toujours pas dire que je suis guérie. Mes symptômes diminuent mais se poursuivent, par intermittence. En rétrospective, ça me questionne beaucoup de penser que depuis fin 2021, on parle d’Omicron comme étant « plus léger »…
Et même si mes symptômes n’étaient pas si légers durant mon infection active (4 jours très moches à regarder Netflix étendue sur le divan), c’est bien vrai que j’ai déjà été plus malade qu’avec la COVID-19, soit les deux fois dans ma vie où j’ai eu l’influenza.
Je n’ai jamais eu peur que ça devienne sévère. Et pour cause. Je suis triplement vaccinée, en forme (je pouvais courir 10 km il y a un mois à peine) et je n’ai pas de facteur de risque particulier. Après 5 jours, ne faisant plus de fièvre et ne me sentant plus aussi mal, j’ai repris le travail en m’attendant fermement à ce que la vie reprenne sa normalité.
C’est là que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Ma fille et mon conjoint ont récupéré rapidement et ont repris leurs activités. Ayant testé négatif au 6e jour, ma fille a pu retourner à l’école, à nouveau pleine d’énergie. De mon côté, j’ai continué de tester positif jusqu’au 13e jour!
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Dans une étude menée en 2021, 13 % des personnes affectées par la COVID-19 avaient encore des symptômes après 28 jours.
Après une journée initiale à me sentir mieux, le lendemain mon état a semblé s’empirer légèrement. Le mal de gorge est revenu, tout comme le « brain fog », cet état d’étrange confusion mentale, qui a atteint son sommet cette journée-là.
Depuis ce temps, c’est ce pattern qui se poursuit. J’ai une ou parfois deux « bonne(s) » journée(s), durant laquelle je sens que mes symptômes s’améliorent, puis j’ai l’impression de régresser. L’effet n’est jamais extrême, et j’ai réellement une amélioration globale à long terme, mais je ne suis toujours pas sortie du bois!
C’est vraiment décourageant... J’ai drôlement l’impression d’avoir été larguée en arrière, alors que plusieurs personnes qui ont eu la COVID-19 en même temps ou même voire des jours après moi sont déjà complètement remises.
Comme c’est une de mes déformations professionnelles, je me suis mise à faire des recherches là-dessus. Et j’ai réalisé que j’étais loin d’être la seule à qui ça arrivait. C’est la journaliste en santé américaine, Nina Feldman, qui m’a fait découvrir le terme de « COVID moyenne ». Tout comme moi, elle a couvert les nouvelles de la pandémie sans relâche depuis mars 2020. Et étant bien au courant des faits, elle n’était pas inquiète outre mesure lorsqu’elle a attrapé la COVID-19 durant la première vague d’Omicron en décembre dernier.
Sauf que, comme moi, ses symptômes ne sont pas disparus en quelques jours comme prévu. Le moindre effort l’épuisait, boire un verre de vin lui donnait l’impression d’avoir fini 3 bouteilles. Elle a continué de faire de l'insomnie pendant plusieurs semaines. Elle aussi décrit des « vagues » de symptômes, entrecoupées de périodes d’accalmie.
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Son collègue Kenny Cooper, un autre reporter en santé, a eu le même sort lorsqu’il a testé positif pendant les Fêtes. Tout aussi jeune et vacciné, il a pourtant continué à éprouver des symptômes aigus pendant plus de 4 semaines. Dans son cas, sa toux était si sévère qu’il ne pouvait tout simplement pas quitter la maison.Heureusement, Nina et Kenny ont tous les deux récupéré complètement, mais après une période qui continue de les étonner : 8 à 10 semaines de repos.
Dans une étude publiée en 2021, environ 13 % des personnes affectées par la COVID-19 avaient encore des symptômes après 28 jours. Après deux mois, ce nombre était réduit à 4 %, puis tombait à 2 % après trois mois, signifiant que la plupart des gens avec des symptômes persistants finissent quand même par se remettre.
La COVID-19 de longue durée, qui n’apparaît pas toujours tout de suite après l’infection initiale, n’est pas vraiment liée aux symptômes de COVID classiques, comme la toux et la fièvre par exemple.
Cette condition chronique se caractérise surtout par des symptômes plus systémiques, comme par exemple :
La « COVID moyenne », quant à elle, se caractérise plutôt par la poursuite des symptômes au-delà de la durée habituelle. Dans mon cas, on parle de toux, de mal de gorge, de sécrétions, d'éternuements, de nez qui coule et de symptômes s’apparentant à une pharyngite.
Certains médecins définissent la COVID longue comme commençant un mois après l’apparition des symptômes, tandis que pour d’autres c’est plutôt 2 mois. Le cardiologue Dr. Stuart Katz, qui chapeaute en ce moment une étude portant sur les effets de la COVID-19 de longue durée, considère que le « 30 jours » est très arbitraire, puisque selon lui « il existe un très large spectre de symptômes qui changent au fil du temps ».
Il est important de mentionner que les personnes dont les symptômes persistent ne sont plus contagieuses, et n’ont plus de virus actif dans leur organisme. Ce qui se produit plutôt, c’est que leur propre système immunitaire conserve une réponse « active », et ce plusieurs semaines après que le virus soit disparu.
C’est pourquoi la plupart des patients qui se présentent dans une clinique de COVID longue après 6 ou même 8 semaines de symptômes se font retourner chez eux. Les médecins prennent pour acquis que leurs symptômes vont s’améliorer d’eux-mêmes avec le temps. « Beaucoup de patients prennent tout simplement un bon bout de temps avant de se sentir complètement eux-mêmes à nouveau, » selon le Dr. Aaron Glatt.
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La première chose à faire, c’est de ne pas s’inquiéter outre mesure. La grande majorité des gens vont se remettre complètement de la COVID-19, même si ça prend plus de temps que la moyenne.
La deuxième chose à faire, c’est de prendre du repos. Beaucoup de repos. Tout simplement! Une infection à la COVID-19, même lorsqu’elle est relativement légère, est un « assaut » significatif pour le corps humain, et certains ont un organisme qui le vivra plus difficilement que d’autres.
Si votre corps a besoin de plus de temps, il faut impérativement l’écouter. Il ne faut pas hésiter à prendre des congés si c’est possible. Le travail à la maison, si applicable, permet de plus de gagner du temps en transport et de prendre des pauses au besoin, deux facteurs qui aident à conserver de l’énergie.
Le retour à l’activité physique, particulièrement aux activités intenses comme la course, devrait être retardé jusqu’au rétablissement complet, ou presque. Les experts sont très sérieux sur ce point, puisque c'est très important d'éviter les risques faibles, mais présents, de dommage au coeur ou aux poumons. Pour continuer à bouger, c’est possible de prendre de courtes marches et de faire des étirements doux. Lorsque l'exercice est repris, c'est tout aussi important d'y aller très graduellement et d'attendre avant de revenir à l'intensité d'avant.
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Les activités non-essentielles devraient être remises, les sorties et les longues soirées évitées, le sommeil privilégié en tout temps. C’est vraiment dommage quand on a juste envie de reprendre la vie normale, mais le problème c’est que ne pas s’écouter dans ce cas pourrait bien prolonger la récupération!
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