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Cheveux gris, poivre et sel, gris blond ou blanc, on a souvent associé ces couleurs de cheveux à des hommes « sexy » comme George Clooney et Patrick Dempsey, alors que pour les femmes, les cheveux naturellement gris étaient souvent vus comme du laisser-aller, comme quelque chose à vite camoufler derrière des colorations. Heureusement, ce temps semble de plus en plus révolu et les femmes s'autorisent à vieillir avec fierté!
Que ce soit pour suivre la mode, à cause de la pandémie ou juste pour réduire les nombreux rendez-vous chez le coiffeur pour cacher le blanc, les femmes d’aujourd’hui sont plus nombreuses à montrer leurs cheveux à l’état naturel et s’attirent souvent bien des compliments.
On se rend vite compte sur Instagram de la popularité du phénomène.
Suffit de taper le mot-clic #grayhairdontcare ou #silversisters pour voir défiler une tonne de photos de magnifiques femmes assumant leurs cheveux gris. Ou encore de constater rapidement dans un fureteur la popularité des questions « Est-ce que les cheveux gris m’iraient bien? » ou « Comment avoir des cheveux gris? » pour constater que les temps ont bien changé. Quelques femmes se confient sur ce changement capillaire majeur dans leur vie.
Pour Nathalie Turcotte, 56 ans, c’est la pandémie qui l’aura motivée à faire ce changement capillaire : « J’ai pris la décision d’essayer les cheveux au naturel compte tenu des restrictions sanitaires. J’avais beaucoup de cheveux blancs et la teinture était nécessaire aux 3 semaines. J’ai ainsi fait une transition vers les cheveux naturels. J’y songeais depuis plusieurs années et j’étais prête. »
Quant à Nathalie Pelletier, 53 ans, le confinement a également fait en sorte que sa repousse a simplement pris le dessus. « Quand j’ai indiqué à des amies que je flirtais avec l’idée de garder mes cheveux gris, 60% d’entre elles étaient contre et 40% étaient en faveur. J’hésitais encore un brin quand j’ai dû les reteindre pour un contrat d’animation », raconte-t-elle alors qu’elle tend de nouveau vers le gris à travers sa chevelure brune.
Ariane Rondeau, 41 ans, a débuté sa réflexion il y a quelques années, entre autres par rapport aux nombreuses teintures annuelles et l’impact qu’elles ont sur l’environnement.
« On dit toujours qu’il faut en faire plus, mais quoi concrètement? C’est une des actions que j’ai entreprises parmi plusieurs autres dans mon environnement direct pour réduire mon empreinte écologique », explique-t-elle. La pandémie l’aura finalement aidé à faire le « move » complet et dépasser ce petit moment « tannant » entre la repousse grise et les cheveux entièrement naturels.
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Pour Caroline Guertin, 49 ans, embrasser sa chevelure blanche a été un choix assumé et bien senti : « J’en avais assez de faire coïncider des événements de ma vie avec des rendez-vous chez la coiffeuse, mon horaire et de payer pour des teintures. J’ai commencé avant que les cheveux blancs deviennent « à la mode » tellement j’en avais assez. »
Quant à Mélanie Boivin, 40 ans, ce fut une longue réflexion, « mais une chose était certaine… j’étais vraiment tannée de teindre mes cheveux aux 2 semaines! »
Il me semble qu’il est temps de mettre fin à cette course au jeunisme. Si on veut que la société change, ça commence d’abord par soi.
Jessica Doré Da Costa n’avait, quant à elle, jamais teint ses cheveux. Du haut de ses 33 ans, les cheveux blancs ont commencé à se mêler à sa chevelure brune il y a quelques années déjà. Elle s’est dit : « moi aussi, je veux avoir le droit d’avoir des cheveux poivre et sel même si je suis une femme » et elle est encore plus heureuse des économies que ça lui apporte.
Alors que certaines avaient peur de paraître plus vieilles ou que l’on associe cheveux gris à personne plus âgée, majoritairement, les réactions ont toujours été bonnes.
« Je ne peux sortir de la maison sans que l’on complimente sur mes cheveux blancs » dit Nathalie T. Caroline de son côté se fait vouvoyer un peu plus souvent qu’avant, mais la plupart du temps, elle reçoit de beaux compliments. Danie Béliveau, 64 ans, apprécie également recevoir les bons mots sur sa couleur et sa coupe courte qui a facilité sa transition.
Pour Audrey Desmeules, 41 ans, c’est surtout au travail qu’elle a vu la différence : « j’ai l’Impression que ça me donne une certaine crédibilité dans mon travail, les cheveux blancs étant le symbole de la sagesse et de l’expérience. »
Tout dépend définitivement du domaine, car pour Nathalie P., « des proches s’inquiètent que je perde des contrats. Dans mon métier, ce sont les jeunes qui ont la cote », précise-t-elle.
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Reste que l'âgisme envers les femmes perd du terrain! À l'écran, on voit de plus en plus de femmes d'une quarantaine, cinquantaine voire soixantaine d'année être représentées de façon psitive et agentive (et non plus comme des mamies amères et dépassées par leur temps...)
La tendance du moment célèbre davantage les cheveux naturels des femmes, pensons simplement aux merveilleuses Sarah Jessica Parker, Andie MacDowell, Jodie Foster, qui foulent les tapis rouges avec leurs cheveux gris.
Comme l’exprime si bien Nathalie P. : « il me semble qu’il est temps de mettre fin à cette course au jeunisme. Si on veut que la société change, ça commence d’abord par soi. »
Et vous, sentez-vous prête à montrer avec fierté vos cheveux gris?
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