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Témoignages

«Infertilité: traverser la tempête»: Faire du beau avec une grande épreuve

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Il y a d’abord eu une tempête qui a soufflé, longtemps, sur des certitudes et un profond désir d’avoir un enfant. Puis, au milieu de ce long blizzard, des percées de lumières venant avec l’écriture.

La journaliste en tourisme Véronique Leduc ne se doutait pas que ce voyage vers la maternité serait le plus turbulent de tous. Son ouvrage « Infertilité : traverser la tempête » paru le 15 septembre aux Éditions Parfum d’encre se veut une véritable ode à sa force et sa résilience de femme. 

Il y aura eu une Véronique avant et une Véronique après avoir traversé la tempête de l’infertilité. La première avait une confiance aveugle en la vie et croyait qu’il était possible de prendre son temps, de voyager et de profiter de sa liberté avant de faire un bébé qui viendrait bien rapidement se blottir contre son cœur. La seconde avoue, les yeux mouillés, se sentir désormais un peu moins légère après cinq années de tourmente.

C’est son expérience, toute son expérience, que la journaliste de métier raconte avec humilité, abandon et douceur dans son livre Infertilité : traverser la tempête. Un récit très personnel ponctué d’entrevues avec des spécialistes (médecin, psychologue), d’un glossaire de termes médicaux (lexique de la procréation assistée), de témoignages et de fragments de conversations entre femmes ayant affronté de longues et similaires bourrasques.

L’écriture comme exutoire

Alors qu’elle n’arrive pas à devenir maman, que fait cette journaliste et autrice? Elle écrit. Sa douleur, son incompréhension, ses peurs, ses questionnements, son sentiment d’injustice, ses exaspérations et ses tourments.

« On dirait cela s’est imposé à moi, confie la femme de 39 ans. J’ai été dans ce parcours de fertilité pendant environ 5 ans et plus ça avançait, plus je trouvais cela difficile et plus je me sentais toute seule et perdue là-dedans. J’ai décidé de ne pas gommer les choses dans le livre. J’avais vraiment envie de dire les vraies choses. C’est un processus qui est vraiment difficile et hyper personnel, je ne pouvais pas transformer ni magnifier les choses. Je sais que c’est un sujet difficile, mais je pense qu’il y a aussi des bouts où c’est la célébration de la vie. »

Par la force des choses, ces petits textes rédigés ici et là, souvent lors des moments les plus difficiles du parcours (les injections, les prises de médicaments, les inséminations et les fécondations in vitro), se sont naturellement transformés en une sorte de journal intime, puis en livre. Un livre qui ferait, Véronique Leduc le sentait, « du bien aux gens » - notamment aux femmes qui font face à des enjeux d’infertilité

Si ça peut faire en sorte qu’on en parle plus dans la société, j’aurai gagné mon combat.

Même si son histoire est unique, l’autrice croit que les femmes qui ne réussissent pas à devenir mamans traversent les mêmes émotions, les mêmes sentiments, les mêmes frustrations.

« Mais on est comme chacune toute seule dans notre coin. Je souhaite que mon livre puisse faire sentir les femmes qui vivent cela moins seules, qu’il puisse adoucir le parcours de certains couples aussi. Et si ça peut faire en sorte qu’on en parle plus dans la société, j’aurai gagné mon combat. »

Plus jamais seule dans la tempête

Si elle avait été préparée à l’éventualité que son rêve de devenir mère soit possiblement rempli d’embûches - ou pire, qu’il ne se concrétiserait peut-être jamais -, la chute aurait été moins brutale pour Véronique.  

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« Je trouve qu’on ne parle tellement pas d'infertilité, lance-t-elle. Si on m’avait dit, depuis que je suis toute jeune, que ça se pouvait, être infertile, je serais sans doute tombé de moins haut ou bien j’aurais commencé plus jeune à regarder mes affaires. Tu as tellement l’impression que tu as le contrôle, je crois que c’est ce qui m’a fait tomber de haut. Se rendre compte qu’on n’a pas le contrôle. »

Selon elle, il faudrait commencer à traiter l'infertilité avec le même sérieux qu'une maladie. « Ce n’est pas couvert en ce moment. Quand tu embarques là-dedans, tu essaies d’être positive, mais c’est une maladie, il y a quelque chose dans ton corps qui ne marche pas! C’est aussi difficile que de surmonter une maladie, tu passes ta vie à l’hôpital, toute ta vie est en fonction de ton prochain rendez-vous.»

C’est pour cette raison que Véronique Leduc a écrit le livre qu’elle aurait aimé lire pendant son parcours. Son ouvrage vient valider le sentiment d’injustice, d'échec et les émotions négatives ressenties par plusieurs femmes infertiles.

« Je suis vraiment fière d’avoir réussi à transformer quelque chose de vraiment difficile - toutes ces années de merde où à un moment j’étais vraiment creux - en quelque chose de positif, qui peut être utile, dit-elle en un souffle chargé d’émotion. Je suis fière de pouvoir offrir un outil aux gens qui passent à travers cela. C’est aussi un livre à donner à ses proches quand on vit cela et qu’on se sent incomprise. À son conjoint aussi, qui est là, mais qui ne peut pas comprendre tout ce que la femme peut vivre. »

Pour Véronique Leduc, il était important de garder les chemins ouverts à la fin de son ouvrage. Parce que l’issue de son parcours de fertilité, comme celui de son couple d'ailleurs, aurait pu prendre deux tangentes bien différentes.   

« Je voulais un livre qui allait dans les deux sens : oui, ça peut fonctionner la procréation assistée, mais cela se peut aussi que ça ne fonctionne pas, dit celle qui profite enfin du calme après sa tempête. Je voulais vraiment que mon livre soit un baume dans ces deux situations. »

Le livre « Infertilité traverser la tempête » de Véronique Leduc se trouve en librairie.

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