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Elles sont est un balado original de Noovo Moi qui donne la parole à des personnes, ayant pour point commun d'avoir des parcours atypiques et parfois souffrants. Cet article est un complément de l'épisode 9 qui s'intérèsse à deux femmes qui vivent le célibat, par choix ou dans l'attente de trouver l'amour, le vrai.
Merci infiniment à l'animatrice Mélissa Bédard et à ses deux invitées, Ismaëlle et Delphine. Ismaëlle, que l’on peut également entendre dans l’épisode 1 sur les relations toxiques, assume désormais pleinement son célibat, tandis que Delphine rêve à l’amour véritable qui la sortirait de son célibat.
Delphine, sans aucune hésitation, « y croit encore », à ce vrai grand amour, et n’a jamais perdu espoir de le trouver. Elle a déjà été en couple et a vécu quelques relations, mais jamais rien qui correspondait à ce qu'elle s'attendait ou à ce qu'elle espérait.
Ismaëlle, malgré son choix d’être célibataire, affirme qu’elle y croit aussi quand même. Elle ne se considère pas comme étant cynique face à l’amour et elle voit la beauté des couples autour d’elle. Par contre, aucune des relations qu’elle a vécues personnellement ne l’ont « convaincu ».
Les deux femmes s'entendent pour dire que « l'idéal du couple » est omniprésent, tout autour de nous. Elles remarquent qu'il existe une grande pression sociale face au couple, que les célibataires ressentent tous les jours.
Selon Ismaëlle, « le seul modèle épanoui qu’on a d’un adulte est à travers la carrière et la famille – donc le couple ». Pour Delphine, « notre vie d’adulte est beaucoup ponctuée par le schème du couple et de la relation. Lorsqu’on n’a pas vu quelqu’un depuis longtemps on a toujours tendance à lui demander : « Es-tu mariée, as-tu des enfants? » Pourtant, croit-elle, ce n’est pas seulement ça qui devrait nous définir.
Delphine poursuit: « Les gens autour sont en couple, c’est ça le modèle. Dans les films d’ado, les films de Disney, ça finit toujours par « marcher », ça finit bien. On a grandi avec ce carcan qui dicte que pour être heureux, il faut que tu sois avec quelqu’un ».
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Notre animatrice Mélissa a posé la question aux deux invitées: « Pourquoi n'ont-elles jamais trouvé la bonne personne? »
La situation est différentes entre Delphine, qui est en recherche active de l'amour et Ismaëlle, qui elle ne souhaite pas rencontrer quelqu'un pour l'instant.
À cette question, Delphine pose deux hypothèses: D'abord, elle sait qu'elle est « difficile»; elle a des objectifs de vie très clairs qu’elle ne souhaite pas mettre de côté pour quelqu’un. Elle ressent donc bien la contradiction de ses propres besoins.
Mais de plus, elle ne se sent pas bonne dans les jeux de séduction, dans les rencontres avec les hommes. En plus, la pandémie complique les choses, puisque désormais, la seule manière de rencontrer ou presque sont les sites de rencontres, avec lesquels elle n’est pas à l’aise. Pourtant, profondément en elle et plus fort que tout, elle veut quand même trouver « la personne ».
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Pour Ismaëlle, le couple et les relations n'ont jamais été une priorité, puisqu'elle s'est toujours sentie complète seule. De plus, ses expériences, autant amoureuses qu’au niveau plus général des interactions avec les hommes, ont souvent été désastreuses. Elle a donc perdu son ouverture et son énergie. Elle est réaliste, mais craintive, étant donné son passé. Elle fait remarquer, de manière très juste, que « la déception en amour, c’est normal, puisque ous sommes tous imparfaits… » Mais c’est surtout la violence et la manipulation qu’elle a vécues dont elle n’est plus capable, ce qui explique pourquoi qu’elle se sent hostile en ce moment face à la possibilité d'une relation.
Les deux invitées ont le même souhait : elles ne veulent plus avoir besoin de se justifier constamment, face aux amis, aux connaissances, à la famille... Les questions, même lorsqu'elles sont bien intentionnées, peuvent faire mal, comme par exemple: « Comment ça une belle fille comme toi n’a pas de chum? »
Delphine se désole entre autres que sa propre grand-mère, malgré toutes les réalisations et la plénitude dans la vie de Delphine, considère comme un drame que sa petite-fille n’ait toujours pas de conjoint ou d’enfants à son âge. Elle préfèrerait que sa grand-mère voit le reste de ce qu'elle a réussi à accomplir - son éducation, son travail - et surtout le fait qu'elle est une adulte épanouie.
Elles sont est un projet qui nous a énormément tenu à cœur comme équipe éditoriale, parce que nous considérons que ce sont des réalités difficiles, mais qu'il demeure nécessaire d'en parler.
Depuis le début du projet, et avant même sa réalisation, nous l’avons porté avec amour et espoir. Mais même en sachant à quoi nous attendre, nous avons été renversées par la puissance des épisodes. Ceci est dû d’une part à l’animation si fine, sensible, empathique et intelligente de Mélissa Bédard. Nous n’aurions pas pu choisir une meilleure personne pour piloter ce projet particulier! Mais c’est également dû aux personnes invitées si pertinentes, éloquentes et attachantes, qu’on aurait toutes envie de prendre dans nos bras. Loin d’être des victimes, elles présentent chacune à leur façon un modèle de courage et de résilience.
Elles sont est une série magistrale, que tout le monde devrait écouter sans faute et dont nous sommes extrêmement fières.
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