Je suis revenue de voyage en pleine crise de la COVID-19: voici comment ça s'est passé
Je suis en quarantaine. Parce que je suis revenue d’un voyage en Tunisie pour le travail samedi dernier et parce qu’il est primordial - pour moi et pour la santé de tous - de respecter cette recommandation demandée aux voyageurs.
Voici comment mon retour s’est passé, quelques jours avant que des mesures ne soient enfin prises à l’aéroport de Montréal (16 mars), et comment se déroule cette quarantaine préventive.
Notre arrivée en Tunisie
Nous n’étions que le 7 mars et pourtant, ce sont des agents complètement vêtus de combinaisons blanches, de masques et de gants qui nous ont accueillis à l’aéroport de Tunis. Ils ont pris la température de chacun des passagers à l’aide d’un système de photographie thermique qui leur donnait les résultats sur-le-champ.
Nous avons dû ensuite remplir une fiche sanitaire spécifiant d’où nous venions, notre numéro de vol, notre numéro de siège dans l’avion, toutes nos informations personnelles, si notre température avait été prise, l’heure de notre arrivée en Tunisie ainsi que notre itinéraire précis de voyage en Tunisie.
Dans l’avion du retour
Nous avons eu la chance de revenir juste à temps au Canada, samedi le 14 mars, après une semaine de voyage dans une superbe Tunisie pratiquement intouchée par le virus.
De notre entrée à l’aéroport de Tunis jusqu’au pas de la porte de mon appartement montréalais (donc pendant au moins une bonne quinzaine d’heures), ma compagne de voyage Ariane et moi avons décidé de porter masques et gants. Parce que même en étant plus ou moins certaines de l’efficacité de ces précautions, nous avions besoin de faire « quelque chose ».
Idem pour la désinfection avec des lingettes alcoolisées de tout ce que nous allions toucher dans cet avion étrangement plein : boucle de ceinture, appui-tête et appuis-bras, manettes et écrans de télévision…
Le tiers des passagers étaient d’ailleurs masqués et plusieurs portaient des gants. Plusieurs passagers, par contre, se déplaçaient allégrement dans l’avion, discutant entre eux de très près, se faisant même l’accolade et discutaient de bien trop près à mon avis…
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À l’aéroport de Montréal
Je voyage beaucoup et souvent. Ce jour-là fut la première fois où je suis débarquée de l’avion le cœur battant la chamade, à la fois heureuse d’être de retour au pays et nerveuse de voir et de vivre les mesures qui avaient été prises à l’aéroport.
C’est plutôt l’absence de mesures qui m’a surprise (je le répète, c’était samedi le 14 mars, avant que nos frontières ne soient fermées par le gouvernement) : aucune prise de température des voyageurs, des douaniers sans masque ni gants, un simple kiosque d’information de Santé Canada à l’étage des carrousels à bagages pour les gens ayant des questions, quelques affiches aux arrivées rappelant la responsabilité des voyageurs de déclarer s’ils se sentaient malades et quelques feuilles d’informations sur la COVID-19 que l’on prenait si on en avait envie…
Puis 2 simples questions du douanier : d’où revenez-vous et qu’avez-vous rapporté? C'est tout.
La quatorzaine suggérée, mais essentielle
La quarantaine des voyageurs revenant au pays est une recommandation qu’il faut prendre hautement au sérieux. J’avais l’intention de me mettre en quarantaine bien avant qu’on me le recommande.
Au moment où j’écris ces lignes pourtant, un « ami » qui revient de voyage me dit qu’il continue d’aller travailler chaque jour et tente même de me convaincre qu’il « n’a pas le choix d’aller travailler » et que « tout le monde peut infecter tout le monde de toute façon », insistant sur le fait qu’il n’a aucun symptôme… J’ai du mal, beaucoup de mal, à garder mon calme dans ces circonstances alors que tout ce qu’il m’écrit va à l’encontre des recommandations de notre premier ministre.
Si j’ai l’intention de suivre les règles de cette quarantaine à la lettre, c’est principalement pour mes parents qui sont âgés et plus tout à fait en bonne santé, ainsi que pour les gens âgés au système immunitaire plus faible que je pourrais croiser.
Bien plus que pour moi qui suis jeune et en bonne santé. Rester à la maison peut sauver des vies, c’est si simple, il me semble.
En quarantaine avec ma compagne de voyage qui a cru bon partager ces moments avec moi plutôt que de risquer d’infecter son amoureux, nous écrivons beaucoup, regardons des séries en rafale, tentons de régler divers problèmes reliés au travail, lisons et nous nous tenons informées.
Une précieuse amie est venue nous porter une épicerie sur mon balcon, nos vêtements de voyage ont déjà été lavés à l’eau chaude et les accessoires utilisés pendant notre voyage ont été désinfectés. J’ai prévu des 5 à 7 virtuels où je prendrai un verre de vin et des nouvelles de mes amis que j’aime tant et que je souhaite tous en santé.
Et si j’ai les mains qui craquent tellement j’utilise de savon et de désinfectant, je suis fière que le fait d’être une voyageuse et une humaine responsable se révèle un exercice altruiste facile, visiblement ancré en moi.
Photos : Sarah-Émilie Nault
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