J’ai fait le tour du lac Saint-Jean à vélo: voici mon parcours et mon expérience inoubliable
256 km: voilà ce que je viens de parcourir à vélo le long de la fameuse et splendide Véloroute des Bleuets. Un tour du lac Saint-Jean unique où j’ai littéralement fait partie des paysages se transformant au rythme de mes coups de pédale.
Retour sur une semaine plus que parfaite à rouler dans la belle Sagamie* (terme utilisé par les habitants pour dire Saguenay-Lac-Saint-Jean: la contraction de Saguenay et Piékouagami, nom montagnais du lac Saint-Jean).
Certains le font en 2, 3 ou 4 jours de vélo. J’ai plutôt opté pour un périple à deux roues s’étirant sur une belle semaine au pays des bleuets, question d’avoir la chance de m’arrêter souvent et de prendre le temps. Le temps de discuter avec les habitants qui sont si accueillants, d’aller à la rencontre de nouveaux amis cyclistes, de faire des découvertes gourmandes et culturelles, de rouler parfois à vive allure et parfois sans me presser du tout et d’immortaliser le tout dans mon cellulaire, mais surtout au creux de ma mémoire.
Jour 1 de vélo: D’Alma à Sainte-Monique, 45 km
J’ai commencé mon périple à Alma pour me rendre jusque dans la ville de Sainte-Monique. C’est à la Maison du vélo que j’ai laissé ma voiture, remis ma valise qui allait être trimbalée par le service de navette toute la semaine (j’allais donc la retrouver chaque soir à mon arrivée dans les différents hébergements et avoir toute la place dans mes sacoches de vélo pour mes indispensables pour la journée), zieuté les vêtements de vélo et gonflé mes pneus avant de prendre le large.
Je ne le savais pas à ce moment, mais cette première journée allait être à l’image du reste de la semaine et de la route. J’allais tour à tour rouler sur des pistes cyclables, dans des secteurs résidentiels, sur la grande route, à travers la forêt, près de l’eau, puis à travers des plaines, des champs et des collines. Le tout parsemé de points de vue sur le lac (ce qu’il est beau!) et du premier arrêt gourmand de la tournée au Verger de Velours, où on s’arrête au petit kiosque pour accompagner son pique-nique d’un cidre, d’une de leurs boissons alcoolisées primées ou de chocolats maison!
C’est aussi lors de cette première journée - qui s’est terminée dans un chalet du gîte l’Île du Repos dressé au bord de la rivière Péribonka - que j’ai pu plonger dans les eaux bien fraîches du lac Saint-Jean depuis la populaire plage du Parc national de la Pointe-Taillon.
Jour 2: De Ste-Monique à Dolbeau-Mistassini, 50 km
Le jour 2 est venu avec ses superbes points de vue sur la rivière Péribonka, la visite du fascinant Musée Louis-Hémon comprenant deux bâtiments dont l’un fut le lieu d’inspiration du roman Maria Chapdelaine, des kilomètres à rouler au creux de champs dorés puis à travers la forêt, un arrêt au vieux moulin de la ville de Sainte-Jeanne-d’Arc et la rencontre de la rivière Mistassini menant jusqu’à Dolbeau.
La nuit et le petit matin ont été doux au gîte 40 Laverdure, donnant directement sur la rivière et doté d’un joli jardin.
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Jour 3: De Dolbeau-Mistassini à Normandin, environ 70 km
Cette belle journée sous le chaud soleil alliait les kilomètres aux arrêts gourmands. À Dolbeau, nous nous sommes arrêtés au marché Wallberg pour faire le plein de produits frais, locaux et à saveur boréale afin de luncher sur la route (fromages, pains, salades…), puis aux Halles du Bleuet pour magasiner des pièces d’artisanat et des produits fins locaux.
La belle piste du pont réservé aux vélos et aux piétons surmontant la rivière Mistassini nous a menés à la plage de Dolbeau (superbe endroit pour aller nager) et jusqu’au centre récréatif d’Albanel, où la piste dans la forêt mène à l’un des secrets les mieux gardés de l’endroit : le site de la 9e chute. C’est à l’Économusée Délices du Lac Saint-Jean que j’ai appris que la région devait ses fameux bleuets sauvages au grand feu de 1870 (!) et à la fromagerie artisanale La Normandinoise, dont la propriétaire m’a confié que l’image se trouvant sur son fromage Maria Chapdelaine était… une peinture tirée d’une photo d’elle lorsqu’elle avait 16 ans!
Le long de nombreuses bleuetières, puis de rangs lovés entre des champs agricoles, nous avons roulé jusqu’au site touristique Chute à l’Ours (*prononcé Chute à l’our par les locaux) pour passer la nuit dans notre chalet au bord de l’eau.
Jour 4: De Normandin à Saint-Félicien, 20 km
Une belle piste aménagée, de superbes maisons, des fermes, un moment sur la grande route et la rencontre d’un duo de femmes bien inspirantes : voilà ce que nous réservait cette quatrième - et modeste - journée de vélo. Parfait pour prendre le temps de discuter avec deux des trois artisans propriétaires de la belle entreprise Bouchard artisans bio : on s’y rend pour tout savoir sur leur histoire familiale datant de 5 générations, goûter leurs fromages - dont celui aux bleuets - et leurs yaourts frais, et manger sur leur terrasse amie des cyclistes!
En soirée, c’est à la terrasse illuminée de la Brasserie La Chouape, plantée au bord de la rivière Ashuapmushuan à Saint-Félicien, que nous avons retrouvé nos nouveaux amis saguenéens avant de nous rendre admirer les Perséides au planétarium, puis de retourner dormir à l’Hôtel de la Boréalie.
Jour 5: De Saint-Félicien à Chambord, 40 km
Il y a eu des champs de fleurs frôlant l’horizon, des petits ponts à traverser en vélo, un train fendant l’air tranquille que l’on regarde s’éloigner en rêvant, des rivières, des plages (celle de Saint-Prime et celle de Robertson, où le petit restaurant propose des salades et un menu impressionnants) et la douce rencontre d’une artiste de la communauté innue (Mashteuiatsh, aussi appelée Pointe-Bleue) au Musée Amérindien. Une crème glacée au chocolat noir maison dégustée à La Vache Copine de la marina de Roberval aussi.
La cinquième journée de route s’est terminée par une soirée gourmande au restaurant du moulin à pulpe et une nuit dans une maison d’époque (savamment aménagée au style des années 20) au coeur du Village historique de Val-Jalbert.
Jour 6: De Chambord à Saint-Gédéon, environ 40km
Truffée de belles montées, cette partie de la Véloroute des Bleuets fut l’une de mes préférées pour ses panoramas parfaits sur le large du Lac Saint-Jean. C’est ici que j’ai pris mes plus belles photos de voyage et mes plus grands bols d’air frais, tout en poursuivant la route vers ce qui allait devenir le moment fort de ma semaine au Lac : l’expérience igloft proposée par Équinox Aventure.
Il s'agit d'une nuit dans un petit loft flottant sur le lac Saint-Jean, bien en retrait de l’animation des villages, dans une baie uniquement accessible en quelques kilomètres de kayak. Ainsi baptisée car accessible au fil des 4 saisons, l’igloft est l’un des hébergements insolites où j’ai eu la chance de dormir qui m’a séduite de la manière la plus foudroyante, tel un coup de foudre en pleine nature.
Allongée sur le sofa-lit de ce petit cocon, les yeux braqués sur le ciel étoilé visible à travers le dôme vitré, mes pensées se sont perdues par-delà la magnificence des grands espaces, de l’univers et des grands voyages qui se font parfois à quelques heures de route seulement de chez soi.
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Jour 7: De Saint-Gédéon à Alma, 20 derniers kilomètres
Quant aux 20 derniers kilomètres, je peux dire qu’ils ont été doux-amers alors qu’à la fierté d’avoir relevé ce défi de 256km est venue se frotter une mini nostalgie de devoir quitter la route et ses parfaits paysages.
Pour tout savoir sur la Véloroute des Bleuets, visitez leur site Web.
Envie de partir en escapade au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le site touristique officiel est une mine d’or d’informations.
Planifiez votre périple à vélo au Saguenay-Lac-Saint-Jean sur le site Web d'Expérience Vélo.
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