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Conseils voyage

Cette famille est partie faire le tour du monde en voilier pendant 6 ans

Voici une histoire de voyage des plus inspirantes : celle de la famille Gendron-San Emeterio, amarrée aux Açores pour le balbutiement de leur projet de vie à la voile sur le non moindre Liberté Sur l’Océan. 

Pour la petite histoire (ou la grande)

Maria, de nationalité mexicaine, n’avait en fait jamais mis les pieds sur un voilier jusqu’à il y a quelques années. En 2020, son père décède subitement. Ce qui l’amène à réfléchir au sens de la vie, qui suit souvent un rythme fou au quotidien. De plus, les dommages collatéraux créés par la pandémie l'amènent à remettre en question sa carrière de planificatrice de mariage. 

Michel, quant à lui, chérit depuis très longtemps le rêve de partir à la voile à long terme. Il y a une vingtaine d’années, il était même propriétaire d’un petit voilier, naviguant sur le populaire lac Champlain. «L’horloge biologique de l’âge tournait et je n’avais pas envie d’attendre, comme je suis encore en santé en ce moment. Plus on attend, plus c’est difficile de réaliser ce genre de projet d’envergure. J’ai donc quitté mon emploi de gestionnaire à la SAQ.», dit Michel. 

La famille comptant quatre enfants, toute une logistique doit se mettre en place. Il n’y a que Tristan, 9 ans, qui prend la décision de participer à temps plein à ce projet de famille. Les plus grands font le choix de rester au Québec, nouvellement professionnels. Des vacances à la voile se dessinent certes pour eux.

Prêt pour le grand départ

D’une croisière en voilier aux Îles-de-la-Madeleine afin d’admirer l’un de ces fameux couchers de soleil, à une expérience en famille sur le Lac Bras d’Or en Nouvelle-Écosse, suivie d’un long week-end sur le Saint-Laurent… la flamme pour la voile s’allume.

Pour cette famille de trois équipiers, il est primordial de suivre toute la gamme de formations accessibles afin de se sentir en confiance. Malgré les restrictions sanitaires en place pendant la pandémie, Michelle Cantin, fondatrice de l’école de Formation nautique de Québec, les prend sous son aile et leur organise tout un programme (dont trois semaines en formation privée sur le fleuve Saint-Laurent – l’un des endroits les plus difficiles à naviguer au monde), afin de réaliser leur objectif de partir à la date prévue.

Le 18 octobre 2021, date d’anniversaire du 12e anniversaire de rencontre du couple –l'équipage plonge et quitte le Canada pour voyager autour du monde pendant au moins six ans. «Tout s’est en fait très bien déroulé pendant les 19 mois qui ont précédé cette date: vente de la maison, cours de voile jusqu’à la certification ICC, étude tous les week-ends, 25 examens et cours de premiers soins et survie. De sorte que nous étions prêts pour cette date, assis dans l’avion vers les Açores.»

La pandémie aura finalement été positive pour eux, leur offrant le temps nécessaire pour mieux se préparer à partir.

Pourquoi changer de vie?

Spontanément et les yeux pétillants, Maria et Michel partagent avec moi qu’ils souhaitent tant découvrir le monde, la géographie et les peuples qui l'habitent, afin «d’instaurer du voyage» dans leur quotidien. Ils souhaitent aussi apprendre d’autres langues.

Je ne voulais plus de cette vie de consommation et de forte pression sociale. Il fallait ralentir le rythme pour enfin profiter de la vraie vie. La richesse des expériences que nous vivons déjà et de ceux à venir est aussi notre héritage pour Tristan.

Michel ajoute: «Je ne voulais plus de cette vie à passer 10 heures en voiture par semaine pour le travail. J’avais plutôt envie de suivre le rythme du vent et de la nature qui nous entoure». 

Ces rencontres qui marquent

Les voyageurs tombent en amour avec ce voilier, un Océanis 42,3 par Bénéteau. Déniché sur Facebook, celui-ci se trouve en fait aux Açores. Dû aux restrictions sanitaires, ils le visitent par FaceTime, avec l’aide d’un inspecteur local.

C’est aussi le coup de foudre pour les propriétaires du moment de Marinade (ancien nom de l'embarcation maintenant nommée Liberté Sur l’Océan), un couple de Québécois à la retraite. Ces derniers ont commencé leur tour du monde à 60 ans et se sont finalement ancrés dans ces îles portugaises. Un bonus inestimable pour la nouvelle famille de navigateurs: les anciens propriétaires sont présents à chaque sortie en mer.

Il y a aussi de ces hasards qui sont écrits dans le ciel: «On a eu la chance inouïe de rencontrer un navigateur portugais âgé de 71 ans, qui a fait deux tours du monde en solo (il n'y aurait que 10 personnes dans le monde qui auraient réalisé cet exploit). Il semblait si heureux de nous raconter ses histoires, une vraie encyclopédie! Son café est tapissé d’une foule de livres et de cartes, que l’on peut consulter sur place».

Et que dire de ces autres couples de «voileux», qui se tardent de les inviter à manger chez eux et de leur parler de leur expérience. Tristan se fait aussi facilement des amis. Ces rencontres sont d’une grande richesse pour eux!

Une foule de nouveaux apprentissages

Environ un an avant de partir, ils prennent la décision de faire l’école à la maison avec Tristan, dans le but de s’adapter à leur nouvelle réalité à venir, l’école en ligne aidant beaucoup à faire la transition. «J’organise même une vidéo tous les mois à présenter à ma classe au Québec», nous dit Tristan, écoutant notre conversation d’une oreille. 

Maria déclare: «Malgré toutes les formations que l’on a suivies, c’est une tout autre histoire lorsque l’on met les pieds sur le bateau pour la première fois et que l’on réalise que l’on ne sait rien ou presque!» Mais la beauté de ce genre de périple à long court, c’est entre autres qu’ils peuvent prendre leur temps, non seulement pour découvrir les endroits qu'ils visitent, mais aussi pour suivre les bonnes fenêtres au plan du climat (essentiel aussi pour les assurances). 

Les navigateurs ont fait le choix conscient de renoncer aux choses matérielles et ça semble en fait leur faire un grand bien.

Au cours des jours en mer

La carte de route des voyageurs, épinglée sur leur page Facebook, démontre un début de périple d'au moins six mois aux Açores. Ensuite, ils souhaitent partir naviguer à travers la Méditerranée, au sud de l’Europe. En suivant les vents vers l’Est, une traversée de l’Atlantique Sud est nécessaire, malgré le lot de défis qu’elle peut amener.

Suivant toujours les bonnes fenêtres météo, les Caraïbes sont au menu. De là, suivrait soit la traversée par le détroit de Panama, ou plutôt par le Cape Horn, à la pointe de l’Amérique du Sud. Les îles et atolls de la Micronésie – parmi les plus beaux au monde – les attirent particulièrement beaucoup. Une remontée de l’Australie le long de la grande barrière de corail est aussi prévue pour se rendre en Asie du Sud-Est. Et le périple se terminera en traversant vers le continent africain.

À retenir pour oser partir à l’aventure

Maria continue de s’occuper de la planification de mariages, à distance, avec l’aide de coordonnatrices au Québec. Son conjoint et elle aimeraient aussi organiser des excursions à la journée pour les visiteurs, par exemple en Grèce, tout en continuant de télétravailler via des entreprises du Québec.

Ils développent aussi du contenu sur leurs réseaux sociaux, dans l’optique de transmettre leurs connaissances à leurs audiences (voire via un système de Patreon). Mais pour l’instant, ils se concentrent sur la préparation de leur nouveau mode de vie. 

Ils souhaitent aussi inspirer les autres familles à réaliser leurs rêves. 

Il faut surtout apprendre à se faire confiance, ne pas s’arrêter par les peurs et les doutes que son entourage pourrait nous transmettre, afin d’éviter d’avoir des regrets dans cette vie qui va trop vite!

Matière à réflexion!

Lors de notre entretien en visioconférence, la famille Gendron-San Emeterio s’apprêtait à organiser le rituel pour «couper» les cordes - afin de ne pas attirer la foudre de Neptune – et souligner la mise à l’eau en grand... Inspirant non?

Pour suivre les voyageurs :
Balado: Liberté Sur L’océan
Instagram: @libertesurlocean

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