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Conseils voyage

Vacances: est-ce qu'on peut encore espérer s'évader cet été?

La pandémie que nous vivons a affecté plusieurs secteurs d’activité, dont l’industrie touristique. À plusieurs endroits dans le monde, il y a toutefois eu certains avantages à cette baisse d’achalandage, sans compter que, dans ce contexte, plusieurs Québécois ont décidé d’explorer de fond en comble la belle province lors de leurs vacances estivales.

Avec tous ces hauts et ces bas vécus depuis plus d'un an, qu’est devenu le tourisme? Et qu'en est-il de nos vacances de 2021?

Si on revenait sur l'été dernier...

D’une certaine façon, le Québec aura pu profiter de la fermeture des marchés internationaux, qui a encouragé les Québécois à visiter la province. Cela, sans toutefois pouvoir compenser à 100% pour les pertes globales occasionnées par la pandémie. 

Lors de la saison estivale 2020, alors que les mesures sanitaires s’étaient quelque peu assouplies, des milliers de Québécois ont pris d’assaut les régions entourant les grands centres, ainsi que certaines régions plus éloignées comme la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine, ou encore Charlevoix.

De son côté, la ville de Montréal a cependant connu une baisse de 75% d’achalandage à ses principaux attraits, selon Tourisme Montréal.

Mais, selon une étude, réalisée par le ministère du Tourisme cette fois, «les entreprises auraient connu environ 70 % de l'achalandage de l'an passé (2019); près de la moitié d'entre elles constatent même qu'il était plus élevé qu'attendu.» Somme toute, dans les circonstances, le bilan aura été positif pour la saison estivale 2020. 

L’appel de la nature et de l’achat local

On a pu constater une hausse considérable du tourisme de plein air, alors que plusieurs se sont mis à pratiquer la randonnée, le vélo de route et les sports nautiques, ainsi qu’une augmentation du côté du secteur de l’agrotourisme, avec l’incitation à l’achat local. 

Selon une étude réalisée par la Chaire de tourisme Transat à l’automne 2020, «1 voyageur québécois sondé sur 3 affirme avoir augmenté sa fréquence de pratique d’activité de plein air à l’été 2020. Quelque 14 % des répondants ont même déclaré être de nouveaux adeptes d’un sport ou d’une activité de plein air cet été», comme le résume bien le Réseau de veille en tourisme. La SÉPAQ a d’ailleurs noté une augmentation de 14% de son achalandage dans ses parcs nationaux en 2020.

Est-ce que cette tendance se poursuivra à l’été 2021?

1 voyageur sur 3 affirme avoir augmenté sa fréquence de pratique d’activité de plein air à l’été 2020

La saison estivale 2021

Malgré la menace de la 3e vague, et la présence de variants de la Covid-19, les campagnes de vaccination vont bon train et devraient permettre aux Québécois de s’évader cet été. La pandémie a sans doute modifié le comportement des voyageurs d’ici, qui prévoient voyager plus localement (42%), faire un séjour en nature (30%) et prendre plus de temps pour visiter un lieu (23%), selon une autre étude de la Chaire de Tourisme Transat, ici rapportée par le Réseau de veille en tourisme

Les tendances 2021 se dessinent donc à l’image de celles de l’été 2020: les road trips au Québec, les sorties plein air et l'agrotourisme seront à l’honneur. Sauf que cette année, les gens s’y prennent tôt (voire très tôt) pour réserver et ainsi éviter les déceptions de l’an dernier.

C’est d’ailleurs en constatant l’engouement pour les road trips au Québec que Olivier Marcoux a fondé Bromont Campervan, où tu peux louer des vans aménagés et obtenir de précieux conseils sur les meilleurs itinéraires pour tes vacances. Après seulement 5 semaines d’opération, « pour les vacances de la construction, pratiquement tous mes véhicules sont réservés, à quelques exceptions près, alors que le reste de l’été, j’en suis à 50%», précise l'entrepreneur. Pour plus de chance d’avoir accès à un véhicule, il encourage d’ailleurs les gens à prioriser une réservation pour les mois de mai, juin et septembre, si possible. 

L’été 2021 s’annonce tout aussi occupé du côté de la SÉPAQ, comme le précise Simon Boivin, responsable des relations avec les médias: «En ce qui concerne la période estivale (du 1er avril au 7 septembre), sur plus de 7000 emplacements de camping dans le réseau, il reste un peu moins de la moitié des emplacements. C’est certainement l’activité pour laquelle il reste le plus de possibilités. Pour ce qui est des prêts-à-camper, on est à un peu moins du tiers qui pourraient trouver preneur, et, en termes de chalets, on est à un peu moins du quart qui peut encore être loué.»

M. Boivin précise d’ailleurs que sur le site de la SÉPAQ, il est possible de vérifier les disponibilités selon tes dates de vacances grâce à l’outil calendrier, ou encore d’utiliser la section «Disponibilités dernière minute». Et, si tu ne le savais pas, la carte annuelle de la SÉPAQ sera de nouveau offerte à 50% de rabais cette année!

Donc, on va où cet été? 

Bien évidemment, il faudra d’abord et avant tout être au fait des mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Les déplacements entre régions seront-ils permis? Si non, pense à explorer tout près de chez toi, en encourageant les petites entreprises d’ici. Si oui, réserve dès que possible ton séjour dans l’une des fabuleuses régions du Québec. Avec les politiques d’annulation et de changements flexibles maintenant en vigueur, tu peux songer à vivre des vacances estivales comme à l'habitude. 

Si tu songes à te rendre dans des régions plus éloignées, dis-toi que plusieurs y ont aussi pensé! Si tu cherches un endroit moins fréquenté par les Québécois, opte pour la ville! Montréal, Laval et Québec, normalement pris d’assaut par les touristes internationaux, auront toute la place nécessaire pour t’accueillir et te proposer des évasions gourmandes et culturelles différentes.

Pour ceux qui voudraient partir en Gaspésie cet été, la responsable des communications de Tourisme Gaspésie, Christine St-Pierre, précise que «la Gaspésie, c’est grand. Il y a encore de la place partout, et pour des vacances réussies, il est impératif de planifier. Ceux qui voyagent à la dernière minute peuvent s’attendre à ce que ce soit plus difficile.»  Il est donc grand temps que tu commences à planifier ton road trip dans cette région!

Et l’Ontario, dans tout ça? La péninsule de Bruce a connu tout un achalandage l’été dernier, et la province voisine a plusieurs autres trésors bien cachés que tu pourrais découvrir. Tu pourrais te prélasser sur une plage magnifique, te perdre dans un parc provincial, ou encore explorer la ville de Toronto et ses îles, s’il est possible de t’y rendre. Mais, encore là, attention, car l’Ontario applique des règles sanitaires et fermetures différentes de celles du Québec.

L’Ouest canadien demeure encore accessible aux Québécois qui ne sont pas frileux à l’idée de prendre l’avion. Tout comme les destinations plein air au Québec, il faut toutefois prévoir son séjour en Alberta et en Colombie-Britannique, car l’été 2020 s’est avéré (beaucoup) trop populaire. Au moment d’écrire ces lignes, les déplacements non essentiels en Colombie-Britannique doivent être évités, alors que l’Alberta n’impose pas encore de mesures du genre pour l’instant. 

La frontière canado-américaine reste fermée jusqu’à la fin avril et risque d’être prolongée encore quelques mois, ce qui empêche la planification de voyages au nord-est des États-Unis, sans compter que le pays est durement touché par la pandémie, et impose très peu de mesures sanitaires pour empêcher le virus de se propager.

On ne te recommande donc pas de t'y rendre sans d’abord avoir fait tes devoirs de vérification.

Et qu'en est-il des voyages à l’international?

À l’heure actuelle, le gouvernement recommande d’éviter tout voyage non essentiel en dehors du Canada, et a ajouté un nombre impressionnant de mesures restrictives pour le retour au pays: test PCR obligatoire pour l’entrée au pays, test à l’arrivée sur le territoire canadien, quarantaine de 3 jours à l’hôtel obligatoire pour les voyageurs entrant par la voie des airs, quarantaine de 14 jours à la maison avec vérifications téléphoniques et en personne à ton domicile, annulation de certains vols directs vers les destinations les plus populaires. Si malgré la situation tu désires t’évader à l’international cet été, il faudra te prévoir un budget «retour» qui pourrait être équivalent à celui de ton escapade.

Quand on y pense, la pandémie aura quand même eu certains effets positifs sur le tourisme

Il y a eu quelques points positifs à cette pause du tourisme international, et il est important de les souligner.:

  • On pense d’abord à ces lieux qui étaient hautement fréquentés par les touristes, malmenant sur leur passage des sites naturels, lieux historiques et encourageant par le fait même l’augmentation des prix dans des villes et villages. Aujourd’hui, pratiquement désert de touristes, ces lieux ont la chance de se réinventer, afin d’éviter que le tourisme de masse ne revienne à la charge. Par exemple, Venise interdira désormais les grands bateaux de croisières d’accoster directement dans son centre historique. 
  • Les nouveaux standards de nettoyage, que ce soit dans les hébergements ou dans les transports (avion, autobus, train) deviendront également la norme pour les voyageurs. C’est une bonne chose que ces endroits hautement fréquentés soient plus propres qu’avant, et ça nous fait réaliser à quel point on était peu prudent avant la pandémie!
  • Depuis quelques mois, on assiste aussi à l’élimination des frais d’annulation ou de changement de réservation, tant pour les hébergements que pour les transporteurs. Mais, faites toujours attention de bien lire les politiques avant de réserver! Comme les mesures et règles liées à la pandémie changent rapidement, c’était l’une des seules solutions viables pour l’industrie du voyage d’encourager à nouveau les gens à sortir de la maison. Bien que ces mesures risquent de ne pas perdurer, il est possible d’en profiter pour l’instant.
  • La pandémie a également accéléré le développement technologique, tant sur le plan local qu’international. On assiste à l’implantation de bornes d’enregistrement et d’accès par téléphone intelligent à des services dans les aéroports et hébergements, afin d’éviter les contacts avec le personnel et de réduire le temps de présence de clients dans un même lieu.

L’été 2021 s’annonce donc à l’image de l’été 2020: on explore près de chez soi, on encourage local, et surtout, on suit les restrictions et règles sanitaires. Il faudra faire preuve de flexibilité et tenter d’aller là où les autres n’iront pas, hors des périodes de pointe et surtout, réserver. Sur ce, bonnes vacances!