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Conseils voyage

Je n'ai pas réussi à obtenir de test «rapide» avant de rentrer au pays, voici mon histoire

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Le gouvernement canadien a récemment assoupli les règles concernant les voyages, ce qui pousse de plus en plus de gens à (enfin!) sortir du pays. Fini les tests PCR obligatoires pour pouvoir rentrer au pays, et seulement certaines personnes seront choisies de façon aléatoire par les autorités pour en passer un. Concrètement, qu'est-ce que ça implique? 

Voici le témoignage d’une de nos lectrices qui est allée en Californie pendant la semaine de relâche 2022, et qui a rapidement réalisé que l’histoire des tests «rapides» pouvait causer beaucoup de stress! Ce qui suit est le récit de son expérience toute récente vécue aux États-Unis.

Est-ce vraiment un «allègement» des mesures?

Entrer aux États-Unis par la frontière terrestre au Vermont a été très simple. Le douanier américain ne nous a même pas demandé de preuve vaccinale, et aucun test n’a été nécessaire. On avait réservé un vol à Burlington, comme bien d'autres voyageurs québécois.

Comme on s'en doutait déjà, c’est plutôt de revenir au Canada que risquait d'être compliqué. En effet, tout voyageur doit présenter un test COVID négatif pour être admis au Canada, et un test antigénique (un test rapide) suffit désormais. Il s'agirait d'un «allègement des mesures», puisqu’en théorie un test antigénique coûte moins cher et les résultats peuvent être obtenus rapidement. 

Mais voici ce qu'on a compris pendant notre voyage:

1. Ce n'est pas n'importe quel test rapide qui est valide

On s’est rapidement rendu compte une fois rendu sur place que de passer un test antigénique pouvait en fait devenir plus compliqué que de passer un PCR! Parce qu’évidemment, on ne peut pas présenter un test rapide fait «à la maison». Ce dernier doit être effectué dans une clinique ou par une autre instance officielle pour être authentifié.

Et dans les faits, selon les destinations, il y a très peu de cliniques qui offrent ce service. Ce qui n’est pas si étonnant puisque, à part les voyageurs, pourquoi quelqu’un payerait pour obtenir les résultats d’un test qui peut être fait chez soi? Il n’y a d'ailleurs pas de pénurie de tests rapides aux États-Unis: le gouvernement américain en a envoyé à tout le monde par la poste, et il y en a des étagères pleines dans les pharmacies.

Dans la région où on se trouvait, il aurait fallu faire plus d’une heure de route pour pouvoir passer un test antigène valide en vue de notre retour au pays.

2. Le test antigène (rapide) n'est valide que 24 heures

L’autre problème, c’est que le test antigénique est valide seulement pendant 24 heures, tandis que le test PCR l'est pendant 72 heures.

Donc, même si on avait réussi à trouver un endroit où le passer, aucune clinique n'ouvrait assez tôt pour qu'on puisse de se faire tester le jour-même: on devait reprendre l’avion pour Burlington tôt le matin. Se faire tester la veille au soir ne fonctionnait pas non plus pour nous, puisque le test n'aurait plus été valide au moment de passer la frontière terrestre après notre arrivée en avion à Burlington.  

Donc je vous conseille d'être vigilant si un de ces scénarios (très typiques) de voyage s'applique à vous:

  • Vous prenez l'avion tôt (en prenant le temps de retourner la voiture de location, de passer la sécurité en mode COVID, d'attendre à l'aéroport avant de partir...)
  • Vous avez une ou deux escales
  • Vous faites de longs vols...

À moins d'une situation particulièrement favorable, comme de savoir à l'avance qu'il y a un endroit ou se faire tester directement à l'aéroport dans le bon terminal, ça peut devenir difficile d'être en mesure de présenter un test antigénique à la douane canadienne datant de moins de 24 heures. Ce n'a pas été possible pour nous!

3. Ça peut être difficile d'avoir un rendez-vous, même pour un test PCR

Notre seule option réaliste était donc de passer quand même un test PCR en Californie (plutôt qu’un test antigénique rapide), deux jours avant notre vol de retour. Avec le voyage en avion, ceci nous donnait environ une demie-journée de jeu pour repasser la frontière terrestre, si jamais il arrivait un imprévu.

J’ai donc pris quelques heures au début du voyage pour trouver un endroit proche où on pouvait passer un test en même temps pour toute la famille (quatre personnes), non seulement la bonne journée mais aussi juste à la bonne heure pour tomber dans la fenêtre de 72 heures.

Même s’il semblait y avoir des tests PCR dispos à tous les coins de rue, en réalité, la plupart des cliniques n’avaient tout simplement pas de disponibilité avant plusieurs jours, et encore moins pour quatre personnes en même temps. Après plusieurs recherches, j’ai finalement trouvé une pharmacie CVS qui, par miracle, avait de la place.

Pour le paiement, il fallait entrer un numéro d’assurance médicale américain (habituellement fourni par un employeur), que je n’avais pas évidemment. Mais, les rendez-vous ont quand même été pris dans le système, puisque le gouvernement américain paye pour les gens non-assurés et non-documentés qui vivent aux États-Unis. C’est un moyen de s’assurer que tout le monde peut se faire tester en cas de besoin.

On a effectué le test au service au volant de la pharmacie. La préposée a vérifié toutes nos informations, et on n'a finalement pas été chargés pour les tests, à notre grande surprise. On s'était préparés à payer entre 200$ et 250$ US par personne, le coût habituel sur place. Pour une famille, ça signifie plus de 1 000$ canadien!

La préposée nous a confirmé que nous aurions nos résultats en 24 à 48 heures.

4. Et les résultats du test PCR peuvent ne pas être reçus à temps

Mais, on n'avait toujours pas obtenu de résultats après 48 heures. Ni avant de quitter la Californie, ni lors de notre escale de quelques heures dans un autre aéroport américain. En désespoir de cause on a décidé de réserver un hôtel à Burlington le soir-même, et de se faire tester sur place le lendemain si on n’avait toujours rien reçu (au lieu de revenir vers la maison très tard comme prévu).

Le lendemain matin, toujours sans résultats (après 68 heures), la panique a commencé à nous envahir. En effet, on a constaté qu'à Burlington il n'y avait que trois endroits qui offraient des tests avec résultats rapides (c'est-à-dire soit un test antigénique ou un test PCR mais avec résultats en deux heures). Deux d'entre eux étaient fermés cette journée-là, et l’autre n’avait aucun rendez-vous de disponible avant le lendemain soir.

On aurait sûrement pu se trouver un test PCR régulier à quelque part, mais dans ce cas, il aurait fallu rester au Vermont quelques jours de plus en attendant de recevoir les résultats.

5. En revenant sans résultats de tests, on s'expose à des amendes salées

On a donc rempli nos informations ArriveCAN pour avertir le poste frontalier terrestre du Québec qu'on arrivait… sans tests. On n'avait aucune idée de ce qui allait se passer: est-ce qu'on se ferait retourner de bord jusqu’à ce qu'on obtienne un résultat négatif, est-ce qu'on allait reçevoir une amende?

Au final, le douanier a contacté la santé publique, qui nous a demandé de faire un test PCR à la maison et de rester en quarantaine jusqu’à temps de recevoir les résultats. Le douanier nous a fourni chacun une trousse. Il nous a cependant avisé que c’était un peu comme une roulette russe: ça lui est arrivé que la santé publique décide de donner une amende de 5000$ par personne à des voyageurs comme nous qui sont passés par son poste!

Nos instructions étaient de se rendre directement à la maison et de se connecter à un site: un infirmier devait faire les tests avec nous par caméra, pour les certifier. On a mis les tests dans une enveloppe de messagerie fournie dans la trousse, puis on les a rangés au frigo. Le lendemain matin, quelqu’un est venu ramasser les enveloppes sur le pas de la porte.

Les autres membres de ma famille ont reçu leur résultat en moins de 24 heures, et moi en 36 heures. Finalement, 5 jours après nos tests en Californie, quelqu'un de CVS m'a contacté en s'excusant. Ils avaient essayé d’envoyer les résultats par texto plus tôt, mais ils venaient juste de réaliser «que leur système bloquait les numéros de téléphone d’ailleurs qu’aux États-Unis». C'est donc pour ça que je n'avais rien reçu. Au final, tous nos résultats étaient négatifs.

Ça a quand même coûté une journée de quarantaine imprévue, une nuit beaucoup trop chère et presque blanche à l'hôtel... et probablement plusieurs cheveux gris.

Ma conclusion: ça ne vaut pas la peine!

En lisant sur les expériences pénibles des gens qui sont partis pendant la vague d’Omicron, je m’étais vraiment bien préparée pour ce voyage. Je savais exactement ce qu'on devait faire et on a fait tout ce qui était nécessaire, exactement dans les temps. Je n’aurais jamais pensé qu’un tel imprévu pourrait teinter ainsi notre voyage!

Avec la pandémie qui semble enfin nous donner un peu de répit, on avait pensé retourner aux États-Unis pour de courts séjours au printemps et cet été. Mais maintenant, c’est clair qu'on ne traversera plus la frontière avant que cette mesure soit complètement levée. 

Évidemment, ce n’est pas une expérience universelle: il y a sûrement des endroits où c’est facile d’obtenir un rendez-vous, où les tests sont gratuits, où l’hôtel s’en occupe et où tout se passe bien. Mais mon message est la suivant: il ne faut surtout pas prévoir un voyage à l’aveugle, sans avoir de plan A, B et peut-être même C

 

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